Via la mer et la terre, l’exode est ralenti par le manque d’essence, d’argent liquide provenant d’un système bancaire mis à terre, un marché paralysé et la recherche des survivants. Les arrêts de bus improvisés à travers la ville sont un kaléidoscope de l’exil, les bus rouges et bleus transportent des affaires multicolores, emballées hâtivement.
La foule rassemblée au port a augmenté depuis le tremblement de terre du 12 janvier ; des milliers de personnes campent dehors, attendant le carburant qui leur permettra de partir. Au parc du Champ de Mars situé près de palais présidentiel détruit, des milliers de personnes jalonnent des emplacements avec des draps et des branches, des cuisinières, des tapis de fortune en toile de jute. Des jeunes discutent d’une proposition sénégalaise de fournir des terres pour réinstaller les Haïtiens dans leur « foyer » ancestral.
Destination : Cap-Haïtien, 250 kilomètres au nord
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Carte de Haïti |
Marie-Jeanne*: « Ce sera plus facile à la campagne – il y a plus de maïs là-bas. Comment pourrais-je me permettre de vivre à Port-au-Prince ? Ma maison est détruite. J’ai besoin de nourrir mes enfants ».
Jérémie, 300 kilomètres à l’ouest
Judith Saint Vil: « Je ne peux trouver aucune nourriture ici à Port-au-Prince. Je serai plus à l’aise à Jérémie. Quand j’essaye de dormir dehors, je vois toujours des murs s’écrouler autour de moi. Mon cœur s’emballe à chaque réplique. Je vois mes neveux et mes voisins morts, une explosion de feu à Texaco. J’ai quitté Jérémie il y a deux ans. Je ne suis pas sûre de ce que je vais faire là-bas, mais c’est plus dangereux de rester ici à Port-au-Prince. Nos maisons sont détruites, nous dormons dans les rues. Un jour, s’ils arrivent à reconstruire cette ville, je reviendrai. Mais pas avant ».
Photo: Phuong Tran/IRIN ![]() |
Quitter Port-au-Prince |
Sénégal, 6 000 kilomètres à l’est
En réponse à une proposition du président sénégalais Abdoulaye Wade selon laquelle des terres seraient données pour réinstaller ceux qui veulent être « rapatriés », des jeunes Haïtiens dans une tente communautaire installée dans le parc du Champ de Mars pèsent le pour et le contre :
« Nous sommes Africains alors nous devrions repartir là-bas. Peut-être que le continent peut mieux s’occuper de nous que notre gouvernement ici ».
« Est-ce que vous savez s’il y a des possibilités de faire des études en Afrique ? On ne peut aller nulle part ici en Haïti. Si l’Afrique nous reprend, on ira. On a besoin d’un nouveau départ ».
« Où est ce qu’on peut s’inscrire? J’ai entendu cette proposition à la radio. Quels sont les critères ? »
*nom d’emprunt
pt/mw/oa/sk/ail
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