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EXCLUSIF : Les pourparlers de paix secrets au Burkina Faso et le cessez-le-feu fragile des djihadistes

« Pour ne pas retourner auprès des djihadistes, nous attendons du gouvernement qu’il nous aide et qu'il arrête de nous tuer. »

À Djibo, les habitants se disent pris entre les forces de sécurité, les combattants volontaires et les djihadistes. Sam Mednick/TNH
À Djibo, les habitants se disent pris entre les forces de sécurité, les combattants volontaires et les djihadistes.

Début octobre, Abu Sharawi a reçu un appel de son commandant lui demandant de déposer son arme. Il combattait depuis plus de trois ans au sein d’un groupe djihadiste dans la région du Sahel, au nord du Burkina Faso, mais il a été informé qu'un accord avait été conclu avec le gouvernement pour mettre fin aux attaques, qui ont tué des milliers de personnes et en ont chassé plus d'un million de chez elles.

« On m’a dit : ‘Nous avons décidé de mettre fin aux combats. Il est temps de s'asseoir et de discuter. De nombreuses personnes sont mortes, des animaux et des ressources ont été perdus. Utiliser nos armes à feu ne résoudra pas les problèmes’ », se souvient Abu Sharawi, 28 ans.

  • En bref : les pourparlers de paix naissants

  • Des pourparlers secrets de cessez-le-feu ont été entamés l'année dernière. Ils seraient menés par de hauts responsables de la sécurité.
  • La violence a fortement diminué, mais les tueries se poursuivent.
  • Les analystes mettent en garde que même si les djihadistes reviennent de la brousse, cela ne signifie pas qu'il y a eu un changement de cap général.
  • Les dirigeants des communautés locales déclarent avoir désespérément besoin de conseils du gouvernement en matière de réconciliation et de réintégration.
  • La communauté peule locale craint l'armée, les combattants volontaires et les djihadistes.
  • Le cessez-le-feu reste fragile et, sans stratégie claire, pourrait échouer.

Assis dans un restaurant de la capitale, Ouagadougou, l'ancien djihadiste a déclaré avoir reçu l'ordre de diffuser la nouvelle du cessez-le-feu auprès de ses compagnons de combat du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda, et de rentrer chez lui. The New Humanitarian utilise le nom djihadiste d’Abu Sharawi pour protéger son identité en cas de représailles gouvernementales.

Le gouvernement du Burkina Faso est publiquement opposé à toute négociation avec les « terroristes ». Pourtant, une enquête menée pendant plusieurs mois par TNH révèle la tenue d’une série de réunions secrètes entre une poignée de hauts fonctionnaires et des djihadistes qui ont débuté avant les élections présidentielles de novembre.

Selon des diplomates, des analystes, des djihadistes et des travailleurs humanitaires au fait de ces discussions, cela a abouti dans certaines régions de ce pays d'Afrique de l'Ouest touché par les conflits à un cessez-le-feu improvisé avec certains des groupes extrémistes évoluant sous l'égide du GSIM.

On ignore encore quel est l'objectif global de ces négociations, si elles vont au-delà d'un cessez-le-feu et si le dialogue inclut l'État islamique au Grand Sahara (EIGS), l'autre groupe extrémiste transnational d’envergure présent au Burkina Faso.

Le dialogue a néanmoins coïncidé avec une forte diminution des combats.

Depuis 2016, les violences liées aux djihadistes secouent le Burkina Faso, s'aggravant d'année en année. Mais selon les recherches du Projet de production de données sur les localisations et les événements en matière de conflits armés (« Armed Conflict Location & Event Data Project », ACLED), mises à la disposition de TNH, il y a eu près de cinq fois moins d'affrontements entre djihadistes et forces de sécurité entre novembre 2020 et janvier 2021 qu’à la même période un an plus tôt.

 

Des pourparlers secrets

Au cours des mois précédant les élections présidentielles et législatives de novembre 2020, plusieurs séries de pourparlers de trêve auraient eu lieu au cœur de la zone de violence du GSIM, près de la ville de Djibo dans la province du Soum. Ces pourparlers ont été tenus si secrets que même les dirigeants communautaires, normalement consultés sur ces questions, disent avoir été laissés dans l'ignorance.

TNH s’est rendu à Djibo en février, comptant parmi les premiers journalistes à le faire depuis des années, car la ville est interdite d'accès en raison de la situation sécuritaire. Les résidents locaux ont déclaré que les djihadistes, qui avaient l'habitude de venir au marché pour tuer des gens, venaient maintenant pour échanger du bétail et acheter des motos. Les représentants du gouvernement et la police, qui avaient fui la ville, commençaient également à y revenir.

Depuis le début du mois d'octobre, les habitants affirment qu'au moins 50 djihadistes non armés font régulièrement le trajet jusqu’à Djibo depuis des villages environnants ou depuis des camps dans la brousse. TNH a parlé à deux d'entre eux, qui ont tous deux déclaré qu'ils étaient prêts pour la paix à condition que l'armée cesse de tuer des civils, surtout des jeunes hommes peuls.

La province du Soum est majoritairement peuplée de Peuls. C'est une communauté de laquelle le GSIM aurait tiré l'essentiel de ses recrues en leur promettant une société plus équitable et une protection à la fois contre les forces de sécurité et les groupes de volontaires armés par le gouvernement qui prennent pour cible les hommes peuls.

« Pour ne pas retourner auprès des djihadistes, nous attendons du gouvernement qu’il nous aide et qu'il arrête de nous tuer », a déclaré Mohamed Taoufiq, un combattant de 27 ans qui a indiqué à TNH avoir rejoint le GSIM fin 2018 pour se venger du meurtre de civils par l'armée. Là encore, TNH n'utilise que son nom de djihadiste pour protéger son identité.

Deux éléments demeurent flous : la raison pour laquelle les militants, dont les dirigeants disent se battre pour l'établissement d'un État islamique sur l’ensemble de l'Afrique de l'Ouest, ont accepté l'offre de cessez-le-feu du gouvernement, et à quel point cette paix peut s’inscrire sur le long terme.

Sur le plan militaire, le GSIM a fait l'objet d'une attention particulière dans le cadre de l'opération Barkhane menée par la France, une mission anti-insurrectionnelle visant à déraciner les combattants djihadistes dans le Sahel. Le groupe lié à Al-Qaïda aurait subi des pertes importantes, et l'on pense qu'il pourrait avoir besoin de se réorganiser, a déclaré à TNH un analyste qui a demandé à ne pas être nommé.

Des positions en évolution

La nouvelle du cessez-le-feu fragile et des pourparlers de paix avec les djihadistes au Burkina Faso n’est pas complètement inattendue.

Le président Roch Marc Christian Kaboré a souligné à maintes reprises la nécessité d'une réconciliation nationale. En janvier, le Premier ministre Christophe Dabiré a indiqué pour la première fois être potentiellement ouvert à des pourparlers, déclarant que pour mettre fin à cinq années de violence sans cesse croissante, le gouvernement devrait peut-être « engager des discussions avec ces gens ».

Bien que le porte-parole du gouvernement, Ousseni Tamboura, ait déclaré à TNH qu'aucune négociation n'était en cours, il a affirmé que le gouvernement encourageait les chefs religieux et communautaires à se mettre en contact avec les recrues djihadistes dans leur région pour les exhorter à déposer les armes et à contribuer à la reconstruction du pays.

Les chefs communautaires affirment toutefois n'avoir reçu aucun conseil sur la manière de gérer d'éventuels accords de paix locaux, ni sur la réconciliation et la réintégration des combattants ayant fait défection. « Nous n'avons reçu aucune information de qui que ce soit. Nous sommes tellement dans le flou », a déclaré à TNH Boukari Belko, le chef de Djibo.

Jusqu'à ce que le gouvernement leur donne le « feu vert » officiel, les habitants de la ville et des villages voisins se disent trop effrayés pour parler avec les djihadistes même si beaucoup d'entre eux sont locaux et connus d'eux. Ils craignent que l'armée ne les accuse de liens avec les extrémistes et ne les arrête.

 

Les groupes de défense des droits humains craignent également qu'en l'absence d'une réponse coordonnée des autorités sur la manière de traiter les djihadistes de retour, et d'une stratégie claire pour leur réintégration, les attentes frustrées des ex-combattants puissent relancer des violences à grande échelle.

« Même s'il y a des négociations aujourd'hui et que les gens reviennent, s'ils n'ont rien à faire, ils retourneront [au combat] », ainsi a déclaré Mamoud Diallo, secrétaire exécutif de Tabital Pulaaku, un groupe international de défense des droits des Peuls.

Les conditions

Selon des analystes, un diplomate à Ouagadougou et des travailleurs humanitaires connaissant bien la situation, les réunions de haut niveau entre un petit groupe du service de sécurité nationale et des chefs djihadistes portant sur le cessez-le-feu auraient commencé quelques mois avant les élections de novembre au Burkina Faso. La première prise de contact a été faite par le gouvernement.

On ignore combien de réunions ont eu lieu et où elles se sont déroulées, mais Abu Sharawi, l'ancien djihadiste, déclare avoir reçu l'appel à cesser le combat une semaine après que ses commandants ont rencontré des représentants du gouvernement dans le village isolé de Dijja, à moins de 10 kilomètres de Djibo.

L'accord conclu comportait une série de mesures.

Les djihadistes ont mis fin aux attaques en échange de la liberté de mouvement à Djibo, sans interférence de l'armée, notamment pour se rendre au marché et rendre visite à leur famille. L'accord a également rouvert les trajets vers Ouagadougou, levant un embargo imposé par le GSIM sur la province du Soum depuis 2018.

LIRE PLUS : Les djihadistes tentent de revenir à la vie civile

Après avoir appris que les djihadistes avaient commencé à revenir à Djibo, The New Humanitarian a voulu s’entretenir avec certains d'entre eux pour comprendre ce qui les avait poussés vers la guerre, et maintenant vers un cessez-le-feu provisoire. TNH a d'abord rencontré Abu Sharawi et Mohamed Taoufiq à Kongoussi, à mi-chemin entre Ouagadougou et Djibo, puis à nouveau quelques mois plus tard à Ouagadougou. TNH ne peut ni vérifier leurs témoignages ni confirmer qu'ils ont bien été des combattants djihadistes.

Abu Sharawi, ancien serveur et musicien, a déclaré avoir été un combattant et un espion du GSIM avant d'accepter de déposer les armes. Il faisait la navette entre Djibo et la base djihadiste, située à environ 30 kilomètres de la ville. Il s'habillait en civil et passait du temps au marché, informant ses commandants des mouvements de l'armée tout en essayant de recruter des gens.

Selon lui, la vie est devenue bien plus difficile pour les militants après que les forces de sécurité et l'opération Barkhane dirigée par la France ont intensifié leurs attaques dans la région du Soum à partir de 2019.

Mohamed Taoufiq, quant à lui, a également indiqué s’être battu sur la ligne de front, mais avoir aussi été parfois responsable de postes de surveillance pendant les combats, alertant généralement par WhatsApp son unité des mouvements de l'armée.

Vivant désormais chez lui avec sa famille à Djibo, il a déclaré avoir des remords pour ce qu'il avait fait. « Beaucoup de gens ont été tués. Beaucoup de gens ont souffert à cause de ma lutte. Des hommes, des femmes et des petits enfants ont été tués », a-t-il reconnu.

Les deux hommes ont du mal à trouver du travail depuis le cessez-le-feu. Abu Sharawi vend du gravier pour gagner de l’argent et Mohamed Taoufiq a essayé de travailler dans une mine au Ghana voisin, mais les étrangers ont été chassés. « En tant que Peul, il est difficile de trouver du travail au Burkina Faso en raison de la stigmatisation liée à l’association avec les djihadistes », a-t-il déclaré.

Il a ajouté : « Si je devais [m'engager] à nouveau, je ne le ferais pas. Mon combat ne résout pas le problème. »

Les djihadistes ont accepté de permettre des élections pacifiques dans les zones qu'ils contrôlent, et les scrutins « se sont effectivement déroulés dans un calme relatif. Les militants du GSIM se sont abstenus de mener des attaques importantes ou de cibler les forces de sécurité » a déclaré Héni Nsaibia, chercheur à l'ACLED.

L'accord prévoyait également la libération d'une centaine de prisonniers détenus sur la base d'accusations de liens avec les djihadistes, selon un travailleur humanitaire connaissant bien la situation. TNH s’est entretenu avec trois anciens prisonniers à Djibo qui étaient incarcérés depuis près de quatre ans et ont été libérés entre août et décembre sans aucune explication.

Des négociations ad hoc semblent également avoir lieu dans d'autres parties du Burkina Faso.

En août, des djihadistes ont contacté des combattants volontaires pro-gouvernementaux dans la ville de Sollé, au nord du pays, pour demander une trêve. Deux réunions ont eu lieu, à la suite desquelles les attaques ont cessé sur cette ville, selon deux vidéos des négociations visionnées par TNH.

Un combattant volontaire d'un village voisin a confirmé qu'il était au courant de ces réunions, mais il ne souhaite pas être nommé pour des raisons sécuritaires. Les djihadistes sont également entrés en contact avec son groupe de volontaires distinct à Titao, à environ 45 kilomètres de Sollé, demandant à négocier, mais ont été repoussés.

« Nous ne faisons pas confiance aux djihadistes. Ils ont tendance à tromper. Ils peuvent demander à négocier, et vivre avec vous pendant un an juste pour apprendre vos secrets », a-t-il déclaré.

Pris entre deux feux

Depuis que les djihadistes ont petit à petit commencé à arriver à Djibo, les habitants déclarent qu'ils coexistent avec la population locale mais n’entretiennent pas vraiment de liens avec elle. Au cœur de la ville, TNH a vu des dirigeants communautaires avoir une rencontre brève mais amicale avec un homme qui, selon eux, était un djihadiste.

Les djihadistes de retour occupent des villages abandonnés ou vivent aux côtés des civils. Mais ils sont toujours armés et imposent leurs codes vestimentaires, obligeant les femmes à se voiler lourdement et les hommes à couper le bas de leurs pantalons en signe de piété.

Si quelqu'un quitte Djibo, il doit changer de vêtements. « C'est comme si nous vivions deux vies », a déclaré Saidou Dicko, un habitant de la ville.

Les communautés peules disent se sentir piégées entre les djihadistes, en qui elles n'ont pas confiance, et les forces de sécurité, qu'elles craignent. En juillet, au moins 180 corps ont été découverts dans des fosses communes dans un rayon de cinq kilomètres autour de Djibo, des preuves suggérant que l'armée était impliquée, selon un rapport de Human Rights Watch.

Promediation, une société internationale de conseil en médiation à but non lucratif, a organisé en décembre, pour la première fois en près de trois ans, une semaine de pourparlers à Djibo dans le but d'unir la communauté, avec la participation de l'armée et de représentants du gouvernement.

Mais certains analystes de la sécurité avertissent que le gouvernement va peut-être trop vite. « Ces négociations se feront aux dépens du public, qui n'a reçu aucune garantie que les militants cesseront leurs activités », a déclaré Laith Alkhouri, spécialiste du renseignement au sein du cabinet de conseil CTI-ME Intelligence Advisory.

« Les militants n'ont rien à perdre mais tout à gagner », a-t-il ajouté. « S'ils ne déposent pas les armes, ils auront l'air forts, et si [le gouvernement] fait des concessions, ils obtiendront des avantages considérables [potentiellement une zone autonome sous leur contrôle] qui pourraient leur permettre de renforcer leur influence au Sahel à l'avenir. »

 

Il s'agit toujours d'une paix très provisoire selon l’ACLED, et les massacres n’ont pas cessé : environ 50 attaques contre des civils ont eu lieu entre novembre et janvier de cette année.

Selon les deux anciens djihadistes, de nombreux combattants de la région de Djibo ne sont pas rentrés et n'ont pas rendu leurs armes car ils craignent pour leur sécurité aux mains de l'armée et ont également peur d'être attaqués par des combattants liés à l'État islamique, qui demeurent actifs dans les régions du Sahel et de l'est du pays et s'opposent toujours au GSIM.

Bien que Mohamed Taoufiq se dise heureux d’avoir pu retrouver sa famille à Djibo, il s'est montré pessimiste quant aux chances de maintien du cessez-le-feu. « Je ne crois pas qu'il puisse durer, car les djihadistes vont encore recruter d'autres personnes. Les chefs des groupes ne laisseront pas les événements se terminer ainsi », a-t-il déclaré à TNH.

« Il est possible que les combats reprennent »

Les groupes de prévention des conflits ont déclaré à TNH qu’une quelconque réintégration d'anciens combattants dans la communauté ne peut être précipitée car la population a besoin d'être rassurée sur leur capacité à vivre ensemble en toute sécurité.

Pour assurer la pérennité de la paix, les groupes ont déclaré qu'il fallait également que les auteurs des crimes commis rendent compte de leurs actes. Les accords dépourvus de justice échouent peu après leur signature, perpétuant le cycle de la violence, ont-ils averti.

« Les communautés souhaitent désespérément que les atrocités, qui ont caractérisé le conflit au Burkina Faso, prennent fin, mais le fait de ne pas demander de comptes à ceux qui ont planifié, ordonné et orchestré les massacres et le chaos empêche les familles de tourner la page », a déclaré Corinne Dufka, directrice de Human Rights Watch pour l'Afrique de l'Ouest. Cela « compromettra les perspectives à long terme de paix, de cohésion sociale et d'État de droit », a-t-elle ajouté.

Boubacari Dicko, l'émir de Djibo, s'inquiète davantage du court terme. Il pense que les djihadistes ne sont peut-être pas sincères concernant la paix et affirme qu'ils restent puissants, contrôlant tous les villages de la province à l'exception de sa ville.

« Il est possible que [les combats] reprennent, car une trêve n'est rien ; elle ne signifie rien. Des trêves se signent partout, mais les choses reprennent là où elles s’étaient arrêtées », a déclaré Boubacari Dicko à TNH.

Extraits de films de Djibo et entretien avec Bouraima Dicko par Olympia de Maismont. 

sm/oa/ag

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