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Tremblement de terre au Pakistan : les nouvelles règles de construction peu appliquées

Earthquake damage in Mingora, Pakistan Shaukat Saleem/IRIN
Plus de 4 000 logements ont été détruits par le tremblement de terre qui a frappé le Pakistan lundi
Le Pakistan a modifié son Code national de construction en intégrant des règles parasismiques précises en 2007, c’est-à-dire deux ans après le tremblement de terre qui a fait plus de 80 000 victimes et détruit d’innombrables constructions dans la région disputée du Cachemire. Bon nombre de ces dispositions sont restées lettre morte, ce qui a contribué à aggraver les destructions produites par le tremblement de terre de magnitude 7,5 qui s’est produit lundi. 

Bien que son épicentre se situait en Afghanistan voisin, le dernier tremblement de terre a détruit 4 392 logements et fait 248 morts et plus de 1 000 blessés au Pakistan.

Si bon nombre de logements détruits étaient des structures en « katcha » – faites de terre, d’herbe, de feuilles et de bambou, et donc non visées par le nouveau Code – toutes les structures de maçonnerie et d’acier sont concernées par les nouvelles règles.

« Aucun effort n’a été fait pour les appliquer », a dit à IRIN Qaiser Ali. Directeur-fondateur du Centre de génie parasismique de l'Université d'ingénierie et de technologie de Peshawar, il a joué un rôle clé dans l’élaboration des nouvelles dispositions.

« Nous n’avons peut-être pas les compétences pour le faire », a-t-il ajouté.

Selon le dernier rapport périodique du Pakistan en matière de politique de réduction des risques de catastrophe, « les insuffisances institutionnelles des agences d’exécution locales constituent un défi majeur » en matière d’application du code de construction.

Selon le rapport, « la pauvreté généralisée » était un autre facteur. « Les couches les plus pauvres de la société n’ont pas les moyens financiers de construire des logements résilients aux catastrophes naturelles, car le respect du code de construction entraîne des coûts de construction supplémentaires », a-t-il indiqué.

Shahid Ali vit dans le district de Shangla, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du pays. Cette zone a été la plus touchée par le tremblement de terre de cette semaine et celui de 2005.

« J’ai utilisé du bois de construction, des briques en argile, de l’étain et des blocs de béton pour construire une maison que ma famille a ensuite agrandie », a-t-il dit à IRIN. 

Il a expliqué que des organisations non gouvernementales (ONG) avaient donné des recommandations pour construire des structures plus sûres après le tremblement de terre de 2005, mais qu’il « nous a été impossible de les suivre, car nous n’avions pas les matériaux nécessaires, l’aide nous parvenait très lentement et nous ne savions pas comment appliquer les méthodes conseillées ».

A lire : When disaster strikes: the response to the South Asian earthquake

Le directeur du bureau de contrôle des constructions de l’Autorité de développement de Peshawar, Arif Khan, a dit à IRIN que « toutes les règles sont respectées à Peshawar ». Des centaines de logements de ce district de la province de Khyber Pakhtunkhwa ont été détruits par le tremblement de terre de lundi.

Munawar Ahmad, un habitant de Peshawar, a dit à IRIN qu’aucun fonctionnaire n’est venu inspecter la maison de trois étages qu’il a reconstruite avec les matériaux qu’il a trouvés après le tremblement de terre de 2005.

« Cette fois, lorsque le tremblement de terre s’est produit lundi après-midi, de grands morceaux de plâtre sont tombés du troisième étage. Nous avons eu très peur et je me demande encore si l’édifice est sûr », a-t-il expliqué.

Les médias locaux ont indiqué que plusieurs tours d’Islamabad avaient été sévèrement endommagées par le dernier tremblement de terre et que des habitants avaient été évacués. Les plaintes des habitants concernant la sécurité du bâtiment n’ont pas été prises en compte, selon un journal local.

Des préoccupations ont été exprimées concernant la sécurité structurelle des écoles du Pakistan, comme après le tremblement de terre de 2005.

« Des briques sont tombées des murs de l’école publique où je suis scolarisé et il y a eu une bousculade, parce que personne ne savait ce qu’il fallait faire. Plusieurs enfants ont été blessés », a dit Zain Ahmad, 16 ans, qui est étudiant à Kabal, une ville du district de Swat.

kh/am-mg/amz 

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