La semaine prochaine, M. O’Brien, l’ancien ministre britannique du développement international, remplacera Valerie Amos au poste de Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence. M. Holmes, qui a exercé ces fonctions de janvier 2007 à août 2010, est aujourd’hui directeur de la Fondation Ditchley, qui contribue à l’élaboration de politiques portant sur les principaux enjeux internationaux.
Lorsque vous vous attèlerez à votre nouvelle mission presque impossible, gardez à l’esprit les 10 choses suivantes :
1. Oubliez votre nationalité. Dorénavant, la Grande-Bretagne ne doit plus être qu’un bailleur de fonds – important et parfois agaçant. Ne lui réservez aucun traitement de faveur dans le cadre de vos fonctions.
2. Voyagez beaucoup, mais pas trop. Vous devez voir et comprendre toutes les crises d’envergure sur le terrain, surtout à vos débuts, mais vous devez également participer aux discussions stratégiques à New York et diriger correctement l’OCHA (l’agence humanitaire des Nations Unies).
3. Vous jouissez d’une position dominante et d’une certaine influence sur le reste du système humanitaire, mais d’un pouvoir limité. Perfectionnez vos talents de persuasion, et utilisez les médias plus qu’ils ne vous utilisent.
4. Nouez des rapports personnels privilégiés avec les dirigeants des principales agences d’aide humanitaire, des organisations non gouvernementales et du mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Vous aurez besoin d’eux en période de crise.
5. Montrez-vous intransigeant vis-à-vis des gouvernements au comportement inapproprié, mais souvenez-vous d’être plus dur en privé qu’en public si vous voulez que l’aide continue d’affluer.
6. Montrez-vous aimable vis-à-vis des bailleurs de fonds. Sans eux, vous ne pouvez rien faire. Mais ne vous sentez jamais assujettis à eux (ou à qui que ce soit d’autre).
7. Travaillez en étroite collaboration avec la communauté du développement, et tentez de surmonter les barrières artificielles entre cette dernière et la communauté humanitaire.
8. Développez les capacités locales et investissez davantage dans la réduction des risques de catastrophe, l’anticipation et la préparation. Ça devient de plus en plus clair avec le temps, mais soyez-en pleinement conscient dès le départ.
9. Économisez-vous. C’est un travail difficile, tant physiquement que mentalement, alors ne vous épuisez pas trop vite.
10. Gardez toujours à l’esprit les personnes que vous tentez d’aider sur le terrain. En définitive, c’est ce qui rend ce travail gratifiant.
Et surtout, tâchez de profiter ne serait-ce qu’un peu, en dépit des frustrations.
John Holmes, coordinateur des secours d’urgence, 2007-2010