Ce sont les premières infections et les premiers décès causés par cette souche du virus enregistrés dans le monde. Les pays voisins de la Chine ont réagi en accroissant la capacité de leurs hôpitaux, en renforçant la surveillance des maladies et les contrôles aux frontières, en publiant des rappels de l’interdiction des importations illégales de volaille et en testant de manière plus stricte les produits importés.
À la suite d’un abattage sélectif de volailles le 5 avril à Shanghai, l’une des villes chinoises touchées, Yi Guan, expert en pandémie et en virologie de l’Université de Hong Kong a dit à IRIN qu’il s’attendait à une baisse ou une stagnation du nombre de cas rapportés chez l’homme. Mais il a ajouté que les experts avaient encore beaucoup à apprendre sur la maladie.
Le virus s’est révélé être « faiblement pathogène » chez les oiseaux terrestres, a-t-il remarqué. Il est donc difficile d’expliquer pourquoi il a eu des effets aussi graves sur les humains. Par ailleurs, la propagation réelle de la maladie reste inconnue.
« Nous manquons de connaissances et n’avons pas une image complète de la situation. Certaines personnes touchées par le H7N9 pourraient ne présenter qu’une infection mineure, voire aucun symptôme », a dit M. Guan.
Les spécialistes ignorent comment et pourquoi les 24 cas connus ont été infectés. Certains étaient en contact avec des animaux ou leur habitat et l’on soupçonne les volailles d’être la cause de ces infections, mais la source et l’hôte de ce virus n’ont pas encore été confirmés en laboratoire.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a noté qu’il était « essentiel » de savoir quelles espèces étaient responsables de cette épidémie mortelle « afin de cibler les réponses en conséquence, notamment en ce qui concerne les restrictions commerciales ».
Indonésie
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis l’apparition du virus de la grippe aviaire H5N1 en 2003, 622 cas ont été confirmés chez l’homme, entraînant 371 décès. Avec 160 morts, c’est en Indonésie que le virus H5N1 a été le plus mortel.
« Notre situation est similaire à celle de la Chine, car l’interface homme-animal présente un niveau de risque élevé et la biosécurité est insuffisante chez de nombreux éleveurs de volaille. C’est pourquoi il est très important [de mener] une campagne de sensibilisation de la population et nous continuons à surveiller de près les mutations génétiques du virus de la grippe aviaire », a dit Emil Agustiono, directeur du Comité indonésien sur les zoonoses.
Selon lui, aucune « mesure spéciale » n’a été adoptée, car le pays n’importe pas de volaille vivante de Chine.
L’OMS n’a recommandé aucune restriction de voyage ni aucun dépistage particulier concernant cette épidémie.
Tjandra Yoga Aditama, directeur général du contrôle des maladies et de la salubrité de l’environnement pour le ministère de la Santé indonésien, a dit à IRIN que les services de santé locaux avaient été appelés à faire montre d’une « extrême vigilance ». On leur a également demandé d’intervenir immédiatement dans « tout cas de maladie présentant des symptômes grippaux et toute infection respiratoire aiguë sévère pouvant se déclarer dans les communautés, les hôpitaux ou tout autre établissement de soins, les ports et les aéroports. »
Vietnam
Le Vietnam, qui importe de la volaille vivante de Chine, a émis le 4 avril une directive gouvernementale rappelant aux fonctionnaires travaillant près de la frontière chinoise d’être attentifs à bien empêcher les importations illégales de volaille et inspecter les importations légales avant leur distribution.
Le ministère de la Santé vietnamien a affecté plusieurs laboratoires à l’analyse d’échantillons de sang prélevés sur des cas suspects.
L’institut des maladies tropicales d’Hanoï, la capitale, dispose déjà de 8 000 doses de Tamiflu (considéré par les autorités chinoises comme efficace pour traiter le H7N9 aux premiers stades de l’infection), de 23 insufflateurs et de deux dialyseurs. Le 5 avril, le ministère de la Santé a adopté un plan d’action en cas d’épidémie de H7N9.
Chine
Les médias locaux ont rapporté que les autorités de Hong Kong avaient mis en garde contre les achats dictés par la panique et confirmé que 1 400 lits d’hôpitaux étaient disponibles pour placer en quarantaine des patients infectés par le H7N9.
À la suite d’une visite dans un marché aux volailles local, le 8 avril, le secrétaire à la Santé et à l’Alimentation de Hong Kong, Ko Wing-man, a dit aux journalistes que les autorités de l’île et de la Chine continentale travaillaient main dans la main pour renforcer le contrôle des importations de volaille. Toutes les volailles devraient par ailleurs faire l’objet d’un dépistage rapide des virus H5N1 et H7N9 avant d’être mises en vente sur les marchés de Hong Kong.
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