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Kismayo, une ville sous pression avant l’intervention de l’AMISOM

A Ugandan officer serving with the African Union Mission in Somalia (AMISOM) ranges a scope on a heavy machine-gun mounted on the roof of Mogadishu University 23 January. AMSIOM and Somali National Army (SNA) forces have consolidated newly captured positi AU-UN IST PHOTO/STUART PRICE
L’AMISOM se concentre sur Kismayo
Au cours des dernières semaines, des centaines de civils ont fui le port somalien de Kismayo, affecté par les tensions et secoué par les bombardements intermittents de la marine kényane, alors que les troupes de l’Union africaine s’apprêtent à intervenir pour reprendre le contrôle du dernier bastion des miliciens d’Al-Shabab dans le pays.

Quelque 800 personnes ont quitté Kismayo entre le 30 août et le 6 septembre, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui observe les mouvements de population en Somalie.

Assaut imminent

« Les affaires marchent mal, car beaucoup de mes clients sont partis », a dit à IRIN un commerçant de Kismayo joint par téléphone.

« Avant, je gagnais [l’équivalent] d’une vingtaine de dollars par jour et aujourd’hui, je gagne environ 10 dollars », a-t-il ajouté.

Les personnes qui se dirigent vers d’autres villes du Bas-Juba « semblent partir pour une courte durée, car elles reviennent à Kismayo de temps en temps pour protéger leurs moyens de subsistance, et, si la situation se normalise, elles devraient revenir s’installer à Kismayo », a dit à IRIN Andreas Needham, porte-parole du HCR.

M. Needham a indiqué que « les restrictions aux mouvements de personnes et de véhicules à l’extérieur de la ville » qui ont été imposées par Al Shabab pourraient expliquer pourquoi peu de personnes quittent Kismayo. Il a également noté que bon nombre d’habitants étaient déjà partis à l’occasion des activités militaires qui se sont succédé au cours des cinq dernières années.

« Il semble que la plupart des personnes restées à Kismayo sont des commerçants qui ne veulent pas quitter la ville », a-t-il ajouté.

Selon l’agence de presse Missionary International Service News Agency, parmi les personnes qui sont parties récemment se trouvent « des familles […] des personnes âgées [et] des femmes et des enfants, [qui] craignent d’être pris entre deux feux. Tout le monde sait que l’assaut des forces somaliennes et kényanes sur la ville est imminent ».

Bombardements

La marine kényane a bombardé la ville à plusieurs reprises, et notamment le premier weekend de septembre. Les responsables kényans ont indiqué que les bombardements ont visé les positions des miliciens d’Al-Shabab.

Le 23 août, Human Rights Watch a indiqué que « trois civils – des garçons âgés de 11 et 15 ans, ainsi qu’une femme enceinte – ont été tués, et deux autres ont été blessés, probablement par les bombes de la marine kényane » le 11 août.

La Mission de l’Union africaine en Somalie, l’AMISOM, a indiqué vouloir « libérer » Kismayo. Mais l’armée de terre kényane est déployée sous la bannière de l’AMISOM contrairement à la marine et l’armée de l’air.

« Nous assumerons la responsabilité de nos frappes militaires, mais nous ne pourrons pas être tenus responsables des frappes menées par des troupes qui ne sont pas placées sous le commandement de l’AMISOM », a dit à IRIN le colonel Ali Aden, porte-parole de l’AMISOM.

« L’AMISOM n’a ni forces navales, ni forces aériennes », a-t-il ajouté.

Les troupes de l’AMISOM et les forces somaliennes alliées sont actuellement positionnées à Miido, un village situé à 80 km à l’ouest de Kismayo, qui offre une source de revenus importante à Al-Shabab, notamment grâce aux exportations de charbon.

« Le port est fermé et il y a peu d’activités commerciales à cause des bombardements », a dit un vieil habitant de la ville qui a souhaité conserver l’anonymat.

« Nous demandons au gouvernement kényan de cesser de bombarder la ville, car les bombardements ne peuvent être utilisés que [pour cibler] des installations militaires précises », a-t-il ajouté.

Les habitants contactés par IRIN ont indiqué que si le coût de la vie n’avait pas varié, les écoles et les commerces ont été affectés.

« Mon école est toujours ouverte, mais les cours ont été suspendus à plusieurs reprises à cause des bombardements », a dit Ahmed, qui étudie à l’école secondaire Guulwade.

« Je ne sais pas si je pourrai finir mes études en toute tranquillité », a-t-il ajouté.

Un autre commerçant a indiqué que le prix du trajet en bus jusqu’à Mogadiscio, à 500 km au nord, était passé de 20 à 30 dollars.

Une incertitude demeure quant à la capacité d’Al-Shabab à résister à l’assaut de l’AMISOM. Certains ont souligné que les insurgés allaient se retirer – tout comme ils avaient fui Mogadiscio en 2011 – lorsqu’ils seraient confrontés à une force militaire plus supérieure.

Cependant, des habitants ont dit à IRIN que le groupe avait utilisé des haut-parleurs installés sur des véhicules pour exhorter la population, et tout particulièrement les jeunes, à se joindre au « jihad » contre les « croisés chrétiens » de l’AMISOM et les forces gouvernementales « renégates ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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