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« La Dame » donne de l'espoir aux réfugiés birmans

Thousands of Burmese refugees came out to greet Aung San Suu Kyi on her visit to a Burmese refugee camp in Thailand on 2 June Steve Sandford/IRIN
L’enthousiasme était palpable du côté des quelques réfugiés birmans qui patientaient sous la chaleur suffocante du soleil de midi dans l’espoir d’apercevoir la chef de file de l’opposition Aung San Suu Kyi, celle qu’ils nomment avec simplicité « la Dame », à l’occasion d’une visite historique dans le plus grand camp de réfugiés de Thaïlande, situé à la frontière entre les deux pays.

La sécurité était stricte au camp de Mae La alors que plus d’un millier de réfugiés avaient été autorisés à pénétrer dans une zone barricadée le 2 juin. Positionnés le long d’une route de terre menant à la clinique du camp, ils ont accueilli le cortège de véhicules encadré par la milice armée qui escortait Aung San Suu Kyi, élue au Parlement birman en mai après avoir été assignée à résidence pendant 15 des 21 dernières années.

« Je ne l’ai encore jamais vu, alors je suis venue aujourd’hui », a dit Ma Tway Yee, 47 ans, qui a fui son domicile l’année dernière lorsque des affrontements ont éclaté entre les forces gouvernementales et l’Armée démocratique bouddhiste karen.

« Si la paix revient en Birmanie, alors je pense que je repartirais dans mon village, mais pas maintenant, parce des camps de base militaires y ont été installés », a dit cette mère de dix enfants à IRIN.

Ah Zeet, qui réside également dans le camp, a acquiescé. « Ce n’est pas seulement une question de sécurité. Il y également des problèmes politiques – tant qu’ils n’auront pas été résolus, nous ne pourrons pas revenir au village en toute sécurité. Nous reviendrons quand notre sécurité sera garantie ».

Le premier gouvernement officiellement civil que connaît le Myanmar depuis plusieurs décennies a engagé des réformes, qui incluent la remise en liberté de centaines de prisonniers politiques, l’autorisation de former des syndicats, la levée des restrictions sur les médias et l’entrée du parti démocratique de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) au gouvernement du Myanmar.

Aung San Suu Kyi, chef de file de la LND, n’a pas été autorisée à utiliser un haut-parleur pour s’adresser aux réfugiés. Mais, alors qu’elle s’était assise sur une chaise pour être plus visible, elle a été autorisée à s’adresser brièvement à la foule des sympathisants et des partisans à la clinique.

« Un jour, vous pourrez rentrer chez vous – Je ferai de mon mieux. Ceux qui sont au premier rang doivent le dire aux autres », a-t-elle crié pour se faire entendre de la foule. « Je ferai tout ce que je peux pour trouver des solutions aux besoins de santé et aux besoins essentiels dans le camp ». Une grande partie de son discours a été couvert par les cris et les acclamations des personnes rassemblées autour d’elle à l’intérieur de la cour clôturée de l’hôpital.

Thousands came out to greet Burmese opposition leader Aung San Suu Kyi on 2 June 2012 at the Mae La refugee camp in western Thailand. There are more than more than 140,000 Burmese refugees, mostly ethnic Karen, living in 10 camps along the 1,800km Thai-Bu
Photo: Steve Sandford/IRIN
La sécurité était particulièrement stricte
Bon nombre de responsables ethniques ont été déçus par l’annulation de réunions auxquelles Aung San Suu Kyi, qui était placée sous la sécurité de gardes thaïlandais, devait participer, et d’étapes importantes dans la ville de Mae Sot à la frontière thaïlandaise, y compris à la clinique de Mae Tao qui soigne des réfugiés birmans appartenant, pour la plupart, à l’ethnie Karen.

Les personnes venues d’autres camps espéraient tirer bénéfice de la visite de la lauréate du prix Nobel de la paix. « J’espère qu’Aung San Suu Kyi se rendra compte que les conditions de vie sont difficiles pour les réfugiés installés dans les camps. Même les enfants qui sont nés ici n’ont pas le droit de se déplacer, alors j’espère que cette visite… [la] fera réfléchir », a dit Saw Mort, qui enregistrait la visite pour le Karen Student Network.

Selon le consortium de la frontière thaïlando-birmane (Thai Burma Border Consortium, TBBC), un groupe parapluie d’organisations non gouvernementales (ONG) qui interviennent le long de la frontière, plus de 140 000 réfugiés birmans, appartenant pour la plupart à l’ethnie Karen, vivent dans les dix camps installés le long des 1 800 kilomètres de la frontière thaïlando-birmane, dont plus de 53 000 personnes non enregistrées.

À l’est du Myanmar, et plus particulièrement dans l’État Karen, les indicateurs de santé et d’éducation sont parmi les moins bons en Asie.

Le vaste camp de Mae La accueille près de 50 000 personnes. Naw Bee, 47 ans, préparait le dîner pour sa famille de cinq enfants. « Si j’y retourne, ce serait bien d’avoir un travail, et mes enfants doivent aller à l’école. Si je retournais au village aujourd’hui, je n’aurais pas de ferme où travailler ».

Tout comme Naw Bee, la plupart des réfugiés installés dans le camp ont été obligés de quitter leur maison pendant les attaques lancées par l’ancienne junte militaire au pouvoir au Myanmar.

Le gouvernement entretient des relations conflictuelles avec ses groupes minoritaires ethniques, qui représentent environ un tiers des 54 millions d’habitants du Myanmar. Des combats ont éclaté il y a plus de 60 ans, lorsque le Myanmar a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne.

En dépit de la poursuite de négociations de paix entre le gouvernement et une majorité des groupes ethniques, les combats continuent dans l’État Kachin au Nord entre les forces gouvernementales birmanes et l’Armée pour l’indépendance Kachin, et des dizaines de milliers de personnes vivent toujours loin de chez elles près d’un an après la rupture du cessez-le-feu signé 17 ans plutôt.

ss/ds/he-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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