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La vie humaine avant la politique

A man arrives at the Badbado camp for Internally Displaced Persons (IDPs). Famine has been declared in two regions of southern Somalia – southern Bakool and Lower Shabelle UN Photo/Stuart Price
Un homme arrive dans un camp de DPI à Mogadiscio : L’ONU a déclaré la famine dans cinq régions du sud de la Somalie
Vingt organisations humanitaires ont lancé une lettre ouverte le 21 septembre appelant la communauté internationale à « faire passer la vie humaine avant la politique [si nous voulons] avoir une chance d’aider les personnes souffrant de la famine en Somalie ».

Les organisations ont dit que l’aide parvenait à destination dans de nombreuses régions, mais « qu’elle n’est pas suffisante pour faire face à l’ampleur de la crise et que des centaines de milliers de vies sont en jeu ».

Elles ont averti qu’alors que les pluies à venir amenaient avec elles des risques de maladies mortelles, des restrictions empêchaient encore la distribution de l’aide humanitaire si désespérément attendue pour sauver des vies.

La lettre enjoint la communauté internationale de modifier son approche en Somalie et « de renforcer son engagement diplomatique auprès des parties au conflit afin de garantir une distribution sans encombre de l’aide humanitaire ».

Si le nombre d’organisations humanitaires présentes dans le pays s’est multiplié ces derniers mois, « nous ne recevons que 30 à 40 pour cent de la nourriture dont nous avons besoin », a dit à IRIN Abdullahi Shirwa, directeur de la NDMA, l’agence nationale somalienne de gestion des catastrophes. 

Bien que le nombre de personnes auxquelles les organisations internationales apportent leur aide augmente graduellement pour atteindre des dizaines de milliers à Mogadiscio et dans certaines régions du sud de la Somalie, M. Shirwa a dit que ces tentatives étaient entravées par l’absence de mécanismes de distribution spécifiques.

« Nous n’avons pas les routes, la capacité de transport [ou] les ressources humaines pour [distribuer l’aide], et l’insécurité est source de préoccupation dans certaines régions du pays », a dit M. Shirwa.

Il a par ailleurs ajouté que le manque de planification de la part des organisations humanitaires, les déplacements constants de populations et le manque de nourriture étaient autant de facteurs qui contribuaient à retarder la distribution d’aide aux plus nécessiteux.

« Dans certains camps, la situation médicale est meilleure que la situation alimentaire, tandis que dans d’autres, la situation alimentaire est meilleure que la situation sanitaire et médicale ».

« Nous aurions dû commencer à planifier cela bien plus tôt, peut-être en mai. Nous sommes encore en train de rattraper le retard ».

Ahmed Adam, directeur national de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a dit à IRIN que son groupe travaillait à l’amélioration de la coordination au sein des organisations sous l’égide de l’OCI et avec les organisations extérieures.

Il a ajouté que l’OCI était disposée à coopérer avec n’importe quelle organisation « car nous travaillons tous avec le même objectif ; sauver des vies ».

Les lacunes de l’aide

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA-Somalie) a dit que les organisations humanitaires avaient annoncé en août avoir apporté leur aide à 1,3 million de personnes, « soit 32 pour cent des quatre millions de personnes actuellement dans le besoin », a dit Roberta Russo, une porte-parole.

A water tanker delivers much needed water to IDPs to the south of Mogadishu the water was delivered by the Local Civil Society groups, Mogadishu, Somalia, 9 April 2007.
Photo: IRIN
Le manque de planification de la part des organisations humanitaires, les déplacements constants de populations et une distribution de nourriture inadaptée contribuent au retard de l’aide pour les plus nécessiteux
Selon l’OCHA, pas moins de 30 organisations humanitaires travaillent à Mogadiscio et plus de 60 dans le sud de la Somalie.

En ce qui concerne la distribution de nourriture dans les régions sous le contrôle d’Al-Shabab, l’OCHA a déclaré : « En général, nous continuons à négocier avec toutes les autorités locales afin d’être en mesure d’atteindre les personnes dans le besoin. L’aide doit être accordée selon des principes humanitaires, aux personnes qui sont le plus dans le besoin, quelles qu’elles soient ».

Des directives confuses

Un travailleur humanitaire qui a demandé l’anonymat a dit à IRIN que les directives parfois confuses du gouvernement somalien concernant l’accès aux zones sous le contrôle d’Al-Shabab contribuaient à retarder l’aide. « Ils vous disent que vous pouvez aller où vous voulez, et le moment d’après, ils vous disent que vous ne pouvez pas vous rendre dans le territoire d’Al-Shabab. C’est comme si leur main droite ne savait pas ce que fait leur main gauche. C’est très déroutant ».

Le maire de Mogadiscio, Mohamud Ahmed Nur, a dit qu’aucun travailleur humanitaire étranger ne serait autorisé à traverser les zones contrôlées par Al-Shabab. Le 13 septembre, les forces du gouvernement fédéral transitoire (GFT) ont arrêté quatre travailleurs humanitaires turcs ayant distribué de la nourriture à des familles dans le camp K50, qui est sous le contrôle d’Al-Shabab. Ils ont fini par être relâchés.

Abdisamad Mohamud Hassan, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité nationale, a dit à IRIN que la politique du GFT sur la distribution d’aide aux populations touchées était claire « Toute personne ou organisation souhaitant venir en aide aux personnes dans le besoin peut se rendre là où c’est nécessaire, que ce soit dans les zones gouvernementales ou celles d’Al-Shabab ».

M. Hassan a dit que les Somaliens, particulièrement ceux qui vivent dans les zones sous le contrôle d’Al-Shabab, continuaient à être privés de l’aide dont ils ont besoin pour survivre « et leur faire parvenir de l’aide est la priorité numéro un ».

Mais les efforts menés pour les atteindre ne doivent pas mettre en danger les personnes venues pour aider. « Nous devons déterminer le meilleur moyen de distribuer la nourriture et de protéger les travailleurs humanitaires. Voilà la politique du gouvernement. Toute personne affirmant le contraire se trompe et ne s’exprime pas au nom du gouvernement », a ajouté M. Hassan.

ah/mw-gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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