Dans leur rapport annuel sur l’assistance internationale dans la lutte contre le VIH/SIDA dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les deux organisations indiquent que les pays donateurs ont versé 6,9 milliards de dollars en 2010 contre 7,6 milliards de dollars en 2009. C’est la première fois que le montant des fonds versés a baissé depuis que le suivi des dépenses allouées à la lutte contre le VIH/SIDA a été instauré il y a dix ans ; entre 2002 et 2008, les dépenses ont plus que sextuplé avant de se stabiliser en 2009.
« Le ralentissement des dépenses est inquiétant, car l’utilisation du traitement comme moyen de prévention vient d’être proposée afin de réduire le nombre d’infections par le VIH, ce qui nécessitera de lourds investissements », a dit James Kamau, le coordinateur du Kenya Treatment Access Movement.
Selon les auteurs du rapport, cette baisse est due à la diminution de l’aide au développement, aux fluctuations de change et au ralentissement dans le rythme des décaissements effectués par le gouvernement américain. Sur les 15 pays interrogés, sept – l’Australie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, la Suède et les États-Unis – ont fait état d’une diminution de leurs décaissements d’année en année, mesurés dans la devise de chaque pays.
« Les États-Unis ont connu un ralentissement du rythme de leurs décaissements en 2010 en comparaison avec 2009 : les décaissements sont ainsi passés de 4,4 milliards de dollars en 2009 à 3,7 milliards de dollars en 2010, et ce bien que les États-Unis aient affecté des montants d’un niveau similaire », a souligné le rapport. « Le ralentissement est dû aux nouvelles conditions instaurées par le Congrès en 2008 pour le PEPFAR [Plan d'urgence du président américain pour la lutte contre le SIDA] ».
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Financement de la réponse au VIH/SIDA dans les pays à revenu faible et intermédiaire : DécaissementsFinancement |
« Nous savons que les États-Unis connaissent des difficultés économiques, comme d’autres pays donateurs importants ; le Japon, par exemple, était un des principaux pays donateurs du Fonds mondial [de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme], mais il a été confronté à une catastrophe naturelle majeure pour laquelle il doit utiliser une partie de ses fonds », a ajouté M. Kamau. « Il est donc temps que nos gouvernements prennent des mesures pour trouver des financements pour lutter contre leurs épidémies...Le PEPFAR est un plan d’urgence, il ne peut pas durer indéfiniment ».
M. Kamau a souligné que les gouvernements africains devaient respecter la Déclaration d’Abuja de 2001 par laquelle ils se sont engagés à consacrer au moins 15 pour cent de leur budget national au secteur de la santé.
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