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Gilead conclut le premier accord avec le Medicines Patent Pool

The antiretroviral, Truvada, manufactured by Gilead US Department of Health and Human Services
Gilead Sciences est le premier laboratoire pharmaceutique à avoir signé un accord de licence avec la Fondation Medicines Patent Pool [Communauté de brevets pour les médicaments], afin d’élargir l’accès aux traitements contre le VIH et l’hépatite B dans les pays en développement.

« L’annonce d’aujourd’hui constitue une étape importante dans la gestion des brevets pour la santé publique. L’accord de licence négocié avec Gilead Sciences permettra de produire sans délai des médicaments disponibles à moindre coût et avec des formulations d’une utilisation plus facile », a déclaré Ellen 't Hoen, la directrice exécutive du Medicines Patent Pool.
 
L’accord prévoit la production de plusieurs médicaments contre le VIH développés par Gilead, comme le tenofovir et l’emtricitabine, ainsi que deux inhibiteurs de l'intégrase, qui bloquent la réplication rétrovirale, le cobicistat et l’elvitegravir (tous deux sont toujours en développement), et des combinaisons de molécules qui incluent ces médicaments. Le tenofovir est également approuvé pour le traitement de l’hépatite B.

« Les populations des pays en développement doivent souvent attendre des années avant de pouvoir accéder aux nouvelles technologies de la santé. L’accord signé aujourd’hui va remédier à cette situation », a indiqué Mme Hoen.

Les licences permettront de distribuer le tenofovir et l’emtricitabine dans 111 pays, le cobicistat dans 102 pays, l’elvitegravir et le Quad, qui contient plusieurs composés médicamenteux, dans 99 pays.

La Fondation Medidines Patent Pool, qui a été établie en 2010 par l’agence internationale de financement de la santé, UNITAID, a pour objectif de favoriser l’innovation et d’améliorer l’accès aux médicaments contre le VIH grâce à la négociation de licences volontaires avec les détenteurs de brevets de médicaments, afin de permettre l’émergence des médicaments génériques concurrentiels et de faciliter le développement de nouvelles formulations. Le National Institutes of Health américain a été le premier titulaire de brevets à conclure un accord avec la communauté : il a en effet partagé le brevet du darunavir, un médicament antirétroviral qui prolonge la vie (ARV), en octobre 2010.

Quelque 6,6 millions de personnes ont accès au traitement ARV ; parmi elles, 1,6 millions prennent des médicaments génériques ou des médicaments contre le VIH développés par Gilead.

« Certains problèmes peuvent sans aucun doute être résolus… La licence d’aujourd’hui n’est pas une fin en soi, mais un début »
« Réserves »

« L’accord de licence est une étape positive, mais nous avons quelques réserves ; il exclut les pays à revenu intermédiaire, comme le Brésil et la Chine, qui devront désormais émettre des licences obligatoires s’ils veulent fabriquer les médicaments toujours en développement », a dit à IRIN/PlusNews Tido von Schoen-Angerer, le directeur exécutif de la campagne pour l’accès aux médicaments essentiels de Médecins Sans Frontières (MSF).

MSF indique également que l’accord de licence limite la « concurrence destinée à casser les prix » en restreignant la production à l’Inde, ce qui implique une limitation des sources d’approvisionnement en principes pharmaceutiques actifs nécessaires à la fabrication des médicaments.

« Il s’agit d’une forme de concurrence plus encadrée qui laisse de côté les pays qui ont la capacité de produire les médicaments , comme le Brésil », a dit M. Von Schoen-Angerer. « A l’avenir, nous espérons que le Medicines Patent Pool pourra améliorer les accords pour permettre la production et l’approvisionnement des matières premières dans différents pays ».

Selon Chan Park, conseiller général du Medicines Patent Pool, si l’accord n’est pas parfait, il constitue un début enthousiasmant et encourageant pour la communauté.

« Certains problèmes peuvent sans aucun doute être résolus, et au cours de nos négociations nous nous sommes assurés que les pays exclus de l’accord pourront utiliser des méthodes non volontaires –comme les licences obligatoires – pour accéder aux médicaments », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « En ce qui concerne le choix de l’Inde comme producteur, il faut savoir que l’Inde produit déjà quelque 90 pour cent des médicaments génériques dans le monde ; l’Inde est très compétitive dans la fabrication des médicaments génériques.

« Nous sommes activement impliqués dans des négociations avec les autres laboratoires pharmaceutiques et nous espérons assister à une amélioration progressive des termes et conditions des licences », a-t-il ajouté. « La licence d’aujourd’hui n’est pas une fin en soi, mais un début ».

kr/mw-mg/og


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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