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Diminution du commerce transfrontalier avec la Libye

Migrants arrive at a camp at the Libya - Tunisia border Kate Thomas/IRIN
Migrants arrive at a camp at the Libya - Tunisia border
Firas, un Tunisien de 19 ans, est assis à l’ombre à quelques mètres de la frontière entre la Libye et la Tunisie. Jusqu’à tout récemment, avant que le chaos ne s’installe en Libye, il gagnait sa vie en transportant des sacs et des valises de l’autre côté de la frontière. Il passe maintenant le plus clair de son temps à observer les déplacements des responsables des organisations non gouvernementales (ONG) et des journalistes, appuyé sur un muret de béton.

« Le chômage commence à frapper fort dans le coin », a-t-il dit à IRIN. « Je viens quand même travailler presque tous les jours en espérant qu’on ait besoin de mon aide. Pour l’instant, il n’y a que des réfugiés qui traversent la frontière. Et ils ne peuvent pas s’offrir mes services ».
Selon des responsables locaux de la ville de Ben Gardane, à 30 kilomètres de la frontière du côté tunisien, environ 80 pour cent des habitants étaient jusqu’à récemment impliqués dans des opérations de commerce transfrontalier. En d’autres mots, ils transportaient ou faisaient la contrebande de produits libyens bon marché sur les marchés tunisiens. Ces échanges ont été presqu’entièrement interrompus par les affrontements en Libye.

Des tensions surgissent par ailleurs entre les Tunisiens et les « étrangers ». Le 17 mars, des résidents de Ben Gardane ont attaqué des véhicules humanitaires, notamment ceux appartenant à l’Alliance ACT, un groupement de 111 organisations humanitaires. Ils ont lancé des pierres sur les convois d’aide et tenté de renverser l’un des véhicules.

« La Tunisie est confrontée à un grave problème de chômage et la population des régions frontalières n’apprécie pas de voir le flot constant de réfugiés qui traversent la frontière libyenne », a dit Arne Grieg Riisnæs, un porte-parole de l’Alliance ACT en Tunisie.

« Jeudi [17 mars au] soir...la population locale a exprimé sa colère et sa frustration envers les organisations internationales œuvrant dans la région », a-t-il dit, ajoutant que les pare-brise de certains véhicules avaient été fracassés.

« Nous craignons que la montée des tensions et la détérioration de la situation sécuritaire nous empêchent de faire notre travail… Nous espérons que la situation ne dégénèrera pas. Notre priorité est de continuer à faire notre travail, mais nous devons toujours nous préoccuper de la sécurité du personnel ».

Des journalistes ont également été ciblés. « Mes collègues et moi avons décidé de nous rendre dans une autre ville après l’incident », a indiqué un reporter qui a préféré garder l’anonymat après avoir été victime de menaces verbales dans la rue. « Il était évident que tous les journalistes n’étaient pas les bienvenus à Ben Gardane dans ce contexte. Ils nous voyaient arriver sur place pour travailler alors qu’ils étaient eux-mêmes désœuvrés », a-t-il indiqué.

L’économie de Ben Gardane dépend largement du commerce transfrontalier, et il n’est pas rare que des manifestations de colère surviennent lorsque la population sent que ses moyens de subsistance sont menacés. En août dernier, des manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre la hausse des frais exigés pour obtenir un visa de sortie.

Frustration

« Il n’est pas difficile de comprendre la frustration des gens du coin », a dit Mohammed, un étudiant de 24 ans qui fait du bénévolat au centre de transit de Choucha pour le Croissant-Rouge Tunisien.

« Ils se retrouvent soudainement sans emploi. Ils s’ennuient. Ils voient qu’il y a de l’action à Choucha mais que rien n’est fait pour eux ».

Certains ont installé des stands aux abords de Choucha pour vendre du thé vert sucré, des œufs durs, des fruits et des légumes aux quelques travailleurs migrants et réfugiés qui ont un peu de monnaie. Mais une aide extérieure sera probablement nécessaire.

Lors d’une visite à Tunis la semaine dernière, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a promis de contribuer à la création d’emplois. Le taux de chômage tourne actuellement autour de 14 pour cent.

Afin de lutter contre le chômage à Ben Gardane et à Ras Jedir, une ville située à 9 kilomètres de Choucha, les responsables du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont commencé à interroger des responsables du gouvernement, des organisations de la société civile et des habitants. Ils cherchent à déterminer si la situation désespérée des chômeurs pourrait être améliorée par la mise en œuvre de programmes de formation sur des sujets tels que l’élevage de chameaux et de bétail et les techniques agricoles.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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