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Une « seconde vague de décès » à craindre

While flood victims are surrounded by water, there is very little that is safe enough to drink Abdul Majeed Goraya/IRIN
While flood victims are surrounded by water, there is very little that is safe enough to drink
A Nowshera, une ville touchée par les inondations, située près de Peshawar, dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa (KP), des enfants accroupis le long d’une route puisent l’eau trouble d’une flaque, qu’ils boivent à petites gorgées.

« Nous savons qu’elle n’est pas propre, mais il n’y a pas d’eau à part ça. Même les robinets ne marchent pas », a dit à IRIN Hashim Khan, un adolescent.

Le manque d’eau potable est un problème de longue date dans certaines régions du pays. Selon un rapport publié en 2007 par le Fonds mondial pour la nature (WWF), et intitulé Pakistan's waters at risk (Les eaux pakistanaises en danger), 250 000 enfants meurent chaque année après avoir ingéré de l’eau contaminée.

Les inondations, qui d’après le gouvernement ont touché 14 millions de personnes et fait 1 600 morts, dont la plupart dans la province de KP, ont considérablement aggravé la situation. Les puits, les ruisseaux et les sources ont été contaminés, de même que les eaux souterraines. Les habitants sont contraints de boire l’eau stagnante des mares, contaminée par les déchets humains et les cadavres d’animaux.

Les travailleurs humanitaires ont averti que les populations commençaient à être touchées et décimées par les maladies hydriques, une situation qui devrait s’aggraver rapidement.

« Il pourrait y avoir une seconde vague de décès due aux maladies hydriques si nous n’agissons pas assez rapidement pour fournir de l’eau potable », a dit à IRIN Maurizio Giuliano, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires au Pakistan. Plus d’un million de personnes, a-t-il dit, ont besoin d’eau salubre et 430 000 pastilles de purification d’eau ont été distribuées jusqu’ici.

« A cause des eaux de crues, les eaux usées, les déchets industriels, les déjections du bétail et les excréments humains se mélangent à l’eau salubre », a dit Nazahat Nigar, médecin privé à Lahore, au cours d’un entretien téléphonique accordé à IRIN. « Il y a un risque de propagation du choléra, de l’hépatite, de la typhoïde, des maladies de peau et des allergies dans les zones touchées par les inondations, et les victimes des inondations risquent également de contracter le paludisme. Je crains que ces maladies ne causent davantage de décès que les inondations ».

Diarrhée aiguë

Selon un bulletin daté du 9 août et rédigé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre le 31 juillet et le 8 août, les maladies les plus fréquemment signalées sont la gale, les infections des voies respiratoires et la diarrhée aiguë (DA).

Le bulletin indique que 20 399 cas de DA ont été signalés dans la province de KP ; 9 659 dans la province du Punjab ; et 1 519 dans la province du Sindh.

Les infections de la peau concernent 16 pour cent des patients, la DA, 15 pour cent et les infections respiratoires aiguës, 14 pour cent. Dix-neuf centres de santé ont subi des dégâts ou ont été détruits dans la province du Baloutchistan ; 30 dans la province du Punjab, et 47 dans la province de KP.

Problèmes de transport

La distribution de l'aide est extrêmement difficile, de nombreux ponts ayant été détruits.

« Nous avons des hélicoptères, mais ils ne peuvent voler que par temps clair… Ils ne permettent de larguer des secours que de manière approximative et il y a toujours un risque que ces secours ne parviennent pas jusqu’aux victimes », a dit à IRIN Ahmad Kamal, porte-parole de l’Institut national de gestion des catastrophes (INGC).

Il faut d’urgence mobiliser une grande quantité d’eau potable et un plus grand nombre de bateaux pour la transporter, a-t-il indiqué. L’INGC a ouvert un certain nombre de points de distribution d’eau et de médicaments.

« Le manque d’eau est un problème grave. Nous utilisons des véhicules, et ensuite des bateaux pour tenter d’en apporter aux populations du Sindh et nous exploitons également les sources d’eau salubre locales lorsqu’il y en a », a dit à IRIN, depuis Karachi, Badr Uddin de la Fondation Edhi, la plus grande association caritative du Pakistan.

Mais à Nowshera, Sukkur, Dera Ghazi Khan, ainsi que dans d’autres villes touchées par les inondations, les victimes disent ne pas en recevoir assez. « Les enfants ont soif. Comment pouvons-nous les empêcher de boire l’eau qu’ils trouvent ? », s’est interrogé Shabbir Jan, 45 ans, un habitant de Nowshera.

kh/ed/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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