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« Nous sommes de nouveau exposés à la catastrophe »

Young women at Jean-Marie Vincent camp for displaced families in Port-au-Prince sell charcoal and fruits. March 2010 Nancy Palus/IRIN
La pluie et le vent, signes du début de la saison des tempêtes en Haïti, malmènent déjà les abris de fortune des populations déplacées par le séisme de janvier, et à en croire les organisations humanitaires, le pire reste peut-être à venir.

« Les bâches tiennent généralement mieux que les tentes, mais même la meilleure bâche, même la tente la plus solide ne sont pas des endroits indiqués pour passer la saison des pluies ou des ouragans », a déclaré à IRIN Timo Lüge, chargé de communication du groupe inter-organisations responsable de la supervision des abris. « De nombreux camps sont inondés à chaque fois qu’il pleut et les conditions de vie des habitants sont déplorables ».

Environ 1,5 million de personnes déplacées vivent aujourd’hui dans des camps.

Les organisations humanitaires s’efforcent de construire des logements mobiles plus robustes, à faux plancher, le plus rapidement possible ; 1 873 des 120 000 abris provisoires prévus ont été construits (assez pour loger 9 365 personnes) mais il pourrait falloir environ une année pour en construire 120 000, a indiqué M. Lüge.

Les fonds et le matériel nécessaires ont été réunis, mais les questions de droit d’occupation des terres et le déblaiement des décombres entravent le bon déroulement du processus. « Il faudra compter plusieurs mois pour obtenir des terres, acheter le matériel nécessaire, le transporter et finir la construction », a-t-il expliqué.

« Les membres du groupe de responsabilité sectorielle hébergement ?le groupe inter-organisations chargé de la gestion des abris? disposent de matériaux de construction suffisants pour construire plus de 7 000 abris provisoires dans le pays ; leur plus grande difficulté est le manque de terrains constructibles », pouvait-on lire dans le bulletin publié le 24 mai par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Haïti.

En attendant, les organisations humanitaires distribuent du bois, des clous, de la corde et d’autres matériaux, et dispensent des conseils, notamment par le biais d’une affiche en créole, expliquant comment consolider les abris existants et les rendre résistants à l’eau, a expliqué M. Lüge.

'Habitation Augustin' camp for displaced families in Léogane, Haiti, just before a tarpaulin distribution organised by ACTED on 21 May 2010
Photo: Damien Jusselme/ACTED
Un camp de familles déplacées, à Léogane, en mai 2010
Au cours d’une enquête récente, menée sur 28 sites, l’organisation humanitaire internationale Oxfam a découvert qu’une « surpopulation extrême » et une mauvaise évacuation des eaux usées augmentaient le risque d’inondation et de maladie. En outre, selon le bulletin d’OCHA, les populations manquent d’eau pour se laver, ce qui compromet leur bonne hygiène. Les cas de maladies diarrhéiques sont rares, mais les maladies de peau dues au manque d’eau sont fréquentes.

Catastrophe

L’Administration océanique et atmosphérique nationale des Etats-Unis prévoit une saison des ouragans « active, voire extrêmement active » dans le bassin atlantique. « Cette année, alors que tant d’habitants sont encore si vulnérables depuis le dernier tremblement de terre, un ouragan violent pourrait être dévastateur », a dit OCHA dans un communiqué daté du 1er juin. Le ministère haïtien de la Défense nationale est en train de répertorier les bâtiments, notamment les écoles, qui pourraient servir d’abris communautaires pendant l’ouragan.

Selon Jean-Ferdinand Jean-Jacques, qui vit avec sa femme et ses enfants dans le camp de Caremaga, dans la zone de Maïs-Gaté 2, à Port-au-Prince, la capitale, les premières tempêtes ont occasionné des dégâts considérables. « Au moment où je vous parle, la plupart des tentes sont inondées ; elles sont en train de pourrir de bas en haut. Les gens s’efforcent de poser des sacs de sable à la base de leurs tentes ».

« Les vents et la pluie ont déjà détruit les abris temporaires des personnes qui n’ont pas de tentes convenables. Avec les tempêtes qui commencent, nous sommes de nouveau exposés à la catastrophe », a averti Harold Desaugustes, membre du comité du camp de Caremaga.

De nombreuses personnes, dont sa propre famille, vivent dans des abris rudimentaires construits à partir de bâtons et de feuilles de plastique, a-t-il ajouté. « Quelquefois, en plein milieu de la nuit, la structure s’effondre sous la pluie et le vent ». M. Desaugustes a récemment acheté un deuxième morceau de feuille de plastique, le premier ayant été emporté par le vent.

M. Desaugustes est à la tête d’un foyer de 16 personnes, dont cinq enfants de moins de six ans. « Nous demandons généralement à d’autres habitants du camp qui ont des tentes de permettre à nos enfants d’y dormir – un ou deux enfants là, un ou deux, là-bas ».

np/he/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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