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Les mines et les munitions non explosées font obstacle au retour des déplacés

A displaced persons camp in Vavuniya, Sri Lanka. Thousands of Tamil civilians continue to languish inside camps such as this more than five months after the Sri Lankan government officially declared the war over Contributor/IRIN
A displaced persons camp in Vavuniya, Sri Lanka
Les mines terrestres et les munitions non explosées (UXO en anglais) constituent un obstacle majeur au retour de milliers de personnes déplacées par les conflits vers leurs villages d’origine, dans le nord du Sri Lanka, d’après des officiels du gouvernement et des Nations Unies.

Le gouvernement estime que, dans le nord du pays, plus de 400 kilomètres carrés de terres sont contaminés par plus d’1,5 million de mines terrestres et d’UXO.

« Le déminage humanitaire et l’élimination des UXO sont des préalables nécessaires à l’aide humanitaire, au relèvement rapide et au développement dans les zones affectées par les conflits », a dit, le 6 novembre à Genève, Andrej Mahecic, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

« Le déminage permet également de développer les infrastructures, et de rétablir les services sociaux et les moyens de subsistance », a-t-il dit.

Près de 300 000 personnes, qui avaient fui les affrontements dans le nord-est au cours des derniers mois d’une guerre civile qui a opposé pendant 26 ans les forces du gouvernement et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (TLET), avaient été placées dans un ensemble de camps gérés par le gouvernement, dans le nord du pays.

Sur ces personnes déplacées, plus de 108 000 ont été réinstallées à ce jour, d’après les chiffres du gouvernement, et des dizaines de milliers attendent d’être réinstallées dans les semaines à venir.

« Je pense que les bailleurs seraient plus heureux d’aider les civils à retourner dans leurs villages que de les aider à rester dans des camps indéfiniment  »
La plupart des personnes réinstallées sont retournées dans les districts de Jaffna, Vavuniya, Mannar, Mullaitivu, Trincomalee, Batticaloa et Ampara, et un plus petit nombre d’entre elles dans celui de Polonnaruwa, a indiqué l’UNHCR.

« Si notre principale préoccupation était de permettre la réinstallation rapide des déplacés, leur sécurité représentait également un enjeu de première importance pour le gouvernement », a dit à des diplomates, la veille, Rohitha Bogollagama, ministre sri-lankais des Affaires étrangères.

Retards

D’après les Nations Unies, en raison de la nécessité de reconstruire les infrastructures et de déminer les terrains, un nombre important de déplacés – principalement originaires des districts de Kilinochi et Mullaitivu – ne pourront pas rentrer chez eux avant plusieurs mois.

« Il s’agit d’un défi considérable. Le degré de contamination dépend de l’intensité des combats », a dit à IRIN Neil Buhne, Coordinateur résident des Nations unies au Sri Lanka.

« Dans certaines zones, il est impossible de se faire une idée précise du nombre de mines et autres munitions. Parfois, on ne peut pas garantir qu’une zone est parfaitement nettoyée, alors qu’elle a été déminée. »

Il y a quelques temps, les Nations Unies s’étaient inquiétées du risque que de nombreux déplacés de guerre restent dans les camps du gouvernement indéfiniment, et avaient averti des dangers de la léthargie des bailleurs. 

Sri Lankan Foreign Minister Rohitha Bogollagama
Photo: Contributor/IRIN
Pour Rohitha Bogollagama, ministre sri-lankais des Affaires étrangères, il est nécessaire d’achever le déminage dans les zones de retour des populations déplacées
« Je pense que les bailleurs seraient plus heureux d’aider les civils à retourner dans leurs villages que de les aider à rester dans des camps indéfiniment », a dit M. Buhne.

Colombo a récemment importé de nouveaux équipements afin d’accélérer les opérations de déminage. D’après M. Bogollagama, les autorités ont importé de Slovaquie et de Croatie du matériel d’une valeur de quatre millions de dollars, permettant de nettoyer 5 000 mètres carrés par jour.

Le 7 novembre, l’UNHCR a en outre remis plus de cinq appareils de déminage au gouvernement sri-lankais.

« Cet équipement sera immédiatement réparti dans les zones de retour dans le nord du Sri Lanka, où le déminage est effectué par le gouvernement sri-lankais en collaboration avec le PNUD [Programme des Nations Unies pour le développement] et d’autres acteurs locaux ou internationaux du déminage », a indiqué M. Mahecic.

M. Buhne a également fait observer qu’une assistance durable serait nécessaire pour accompagner les personnes retournées dans leurs foyers : « Il reste beaucoup à faire pour améliorer les conditions socio-économiques de ces personnes… Certaines d’entre elles sont en fuite [depuis] plus d’un an et ont été déplacées à de multiples reprises. Nous devons les aider à retrouver des moyens de subsistance et un sentiment de retour à la normale. »

« Maintenant que les déplacés sont relativement nombreux à avoir été réinstallés, nous devons nous concentrer sur le développement de leur moyens de subsistance, leur offrir des opportunités d’emploi ou [les] aider à reprendre leurs anciens métiers et commerces », a dit M. Bogollagama.

[Sudan] Landmines
Photo: IRIN
On estime que le nord du pays est contaminé par 1,5 million de mines terrestres et d’UXO
World Vision lance des appels aux bailleurs 

Par ailleurs, d’autres organisations humanitaires telles que World Vision ont annoncé qu’elles avaient besoin de financements d’urgence pour soutenir le processus de retour, qui s’est récemment accéléré.

Dans un communiqué daté du 6 novembre, l’organisation non gouvernementale (ONG) World Vision a indiqué qu’elle avait besoin d’un financement d’urgence de deux millions de dollars pour accompagner la vague actuelle de retours : « Nous avons toujours demandé à ce que les déplacés retournent le plus tôt possible chez eux, et maintenant que c’est enfin le cas, il est temps que ceux qui se sont engagés à soutenir les retours honorent leurs promesses », a déclaré Suresh Bartlett, directeur national de World Vision Sri Lanka.

D’après l’ONG, au moins 2 000 personnes rentrent chaque jour dans leurs villages.

« Nous avons la responsabilité morale d’aider ces communautés brisées… Nous devons faire en sorte que ces populations ne connaissent plus jamais le règne amer de la défiance et du conflit », a dit M. Bartlett.

Malgré les retours récents, quelque 163 000 personnes déplacées vivent toujours dans des camps où les conditions se détériorent, a indiqué l’UNHCR le 6 novembre.

contributor/ds/cb

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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