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Des difficultés pour le programme de réimplantation des déplacés

Makeshift open pit latrines in Shokhrukh settlement for people displaced by mudslides are a source of infection, according to experts Alimbek Tashtankulov/IRIN
Cinq mois après que des coulées de boue eurent complètement détruit sa maison dans le village d’Uyali, dans le district de Khuroson, dans le sud du Tadjikistan, Momogul Sharipova, une femme d’une soixantaine d’années, a déménagé dans une maison flambant neuve construite par le gouvernement. Le seul problème, c’est qu’il n’y a pas de toilettes.

Lorsqu’on lui a demandé où étaient les toilettes, l’un des fils de Momogul a souri en disant : « Pas de toilettes » et en tournant son regard vers le champ situé de l’autre côté de la route.

La maison de Momogul se trouve dans le nouveau village de Shokhrukh, spécialement conçu pour accueillir 135 ménages (environ 1 000 personnes) déplacés par les inondations et les glissements de terrain survenus au printemps.

« Au moins 50 pour cent des filles vont se soulager dans le champ de l’autre côté de la route », a dit à IRIN Nasiba Mavlonova, une infirmière de la clinique de Shokhrukh.

« Je me dispute tous les jours avec mon mari. Je lui ai demandé de construire un mur autour de notre maison pour que nous puissions avoir un peu d’intimité et aller aux toilettes en paix. Dans notre culture, les femmes et les adolescentes ne peuvent pas aller aux toilettes lorsqu’il y a des hommes autour », a-t-elle ajouté.

Selon Asadullo Muminov, chef du conseil du village d’Uyali, sur les 135 maisons de Shokhrukh, 30 pour cent seulement sont équipées de toilettes. Il a admis que c’était un « problème », tout en ajoutant que ni le conseil ni la population locale n’avaient les moyens de les installer.

A resident of the Shokhrukh settlement in Khuroson district for survivors of mudslides earlier this year says they lack latrines
Photo: Alimbek Tashtankulov/IRIN
« Pas de toilettes », a dit le fils de Momogul
Au printemps, les inondations et les coulées de boue ont affecté 40 districts, fait 26 victimes et entraîné le déplacement de plus de 3 000 personnes. Plus de 2 000 maisons, hôpitaux, écoles et autres édifices ont été abandonnés, selon l’Appel de relèvement précoce (Early recovery appeal) - Inondations et coulées de boue au Tadjikistan, du 12 août, réalisé par l’équipe de coordination et d’évaluation rapide des situations d’urgence (REACT, une équipe locale composée d’organismes gouvernementaux, d’agences des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales).

L’appel comprend notamment des projets ayant pour objectif de fournir des latrines salubres aux 4 650 personnes affectées, mais les fonds disponibles ne sont pas suffisants.

« Pas très utile »

« Nous avons une [latrine], mais elle n’est pas très utile. Nous avons besoin de toilettes qu’on peut laver et utiliser plusieurs fois », a dit Halima Atajonova, employée du centre de santé d’Uyali, à IRIN.

« Nous sommes 12, incluant six de mes petits-enfants, dans une maison à trois chambres, et les toilettes que nous avons [latrine à fosse simple à ciel ouvert, typique en Asie centrale] ne durera pas longtemps. Lorsque la fosse sera pleine, nous devrons la déplacer, et ainsi de suite », a-t-elle ajouté.

« L’absence de planification pour offrir aux familles l’accès à des toilettes salubres et hygiéniques expose celles-ci à des risques élevés de maladies », a indiqué l’ONG Save the Children US dans l’Appel de relèvement précoce.

« Ces latrines sont des foyers d’infection et créent des conditions tout à fait insalubres », a dit à IRIN Nargis Artushevskaya, responsable de programme pour l’initiative WASH (Water Sanitation and Hygiene : Eau, Assainissement et Hygiène) du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) au Tadjikistan, à Dushanbe, la capitale.

M. Artushevskaya a ajouté que diverses options de latrines salubres qui pourraient aisément être adoptées par la population locale avaient été examinées. Selon les conclusions, la meilleure option serait la latrine à siphon équipée d’un joint hydraulique. Ce type de modèle nécessite cependant l’eau courante. Pour l’instant, les habitants de Shokhrukh utilisent l’eau qui s’écoule d’une canalisation verticale située aux abords du village.

at/cb/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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