« Comment allons-nous avoir accès aux services médicaux ? Comment nos enfants vont-ils aller à l’école ? », a demandé Deborah Adokorach Adilang, dans le district de Pader.
Kabakumba Masiko, ministre ougandaise de l’Information, a déclaré que les camps « auraient dû être fermés il y a longtemps déjà », car la plupart des personnes déplacées étaient rentrées chez elles.
« Les installations [dans les régions de retour] existent, mais il est possible qu’elles ne soient pas suffisantes », a-t-elle dit à IRIN. « Le gouvernement fera tout son possible pour mettre en place les installations et les services de base, [et] a engagé des fonds pour y parvenir, dans le cadre du Plan de paix, de relèvement et de développement. »
Elle a ajouté que le gouvernement réhabiliterait les écoles, les centres de santé et les routes, et s’assurerait que les villages de retour soient approvisionnés en eau potable, sans préciser le montant des sommes engagées.
Des mesures spéciales, a-t-elle annoncé, seront prises pour favoriser la réinsertion des déplacés les plus vulnérables, notamment les personnes handicapées ou gravement traumatisées, les femmes et les enfants devenus chefs de famille, les orphelins et les personnes âgées – dont beaucoup vivaient encore dans les camps.
Jusqu’à présent, six camps ont été fermés dans le district de Gulu, d’après Mohamed Boudin, du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) dans le nord de l’Ouganda. 60 autres camps, dans les districts de Gulu, Amuru, Pader et Kitgum, devraient être fermés progressivement d’ici novembre, d’après les recommandations des chefs des districts et de l’UNHCR.
Photo: Vincent Mayanja/IRIN |
La hutte d’une famille rentrée chez elle, à Gulu : les autorités ont commencé à fermer des camps de déplacés dans le nord du pays (photo d’archives) |
Des services saturés
La zone a retrouvé une paix relative après la signature d’un accord de cessation des hostilités entre l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et le gouvernement ougandais en 2006.
Aujourd’hui, en Acholi, la zone la plus touchée par le conflit, environ 300 000 personnes vivent encore dans des camps.
Stephen Oloya, président du comité de fermeture progressive des camps dans le district de Gulu, a annoncé : « Nous espérons achever la fermeture totale des 31 camps du district d’ici le début de l’année prochaine. »
Cependant, d’après le Centre interne de suivi des déplacements (IDMC), moins de 30 pour cent des personnes rentrées dans leurs foyers ont accès à l’eau potable.
Dans un rapport de septembre intitulé Returns outpace recovery planning (Les programmes de relèvement sont dépassés par le nombre de retours), l’IDMC a en outre observé que les services, saturés, ne permettaient pas de répondre aux besoins des populations rentrées chez elles, et que les écoles des zones de retour manquaient d’installations telles que des logements pour les professeurs, des salles de classe, des toilettes et des points d’eau.
Certaines personnes déplacées ont par ailleurs indiqué que leur réinstallation était perturbée par des conflits fonciers.
so/eo/mw/il
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions