L’ancienne école d’Aziza, qui se trouve dans le village de Tojiksoy, est abandonnée, gravement endommagée par des inondations et des coulées de boue.
Depuis les inondations d’avril et mai 2009, entre 100 et 150 enfants doivent marcher quatre à cinq kilomètres pour se rendre à l’école la plus proche, selon les habitants ; les inondations ont détruit ou fortement endommagé au moins 32 maisons à Tojiksoy, déplaçant plus de 180 personnes qui vivent toujours dans des tentes, selon le responsable communautaire Toshmuhammad Mavlonov.
Les inondations et les coulées de boue, qui ont touché 40 districts, ont fait 26 victimes, déplacé plus de 3 000 personnes et affecté des milliers d’autres. Plus de 2 000 maisons, hôpitaux, écoles et autres bâtiments ont été gravement endommagé et abandonné, selon l’Appel de relèvement précoce (Early recovery appeal) ‘Inondations et coulées de boue au Tadjikistan’, un rapport de l’Equipe de coordination et d’évaluation rapide des situations d’urgence (REACT, en anglais, une équipe locale comprenant des membres du gouvernement, des agences des Nations Unies et des organisations non gouvernementales, ONG), lancé le 12 août.
Cinq mois après la catastrophe, les communautés touchées se battent toujours pour reconstruire leurs maisons, leurs moyens de subsistance et leurs infrastructures.
Photo: Alimbek Tashtankulov/IRIN |
Aziza marche presque trois heures par jour aller-retour pour se rendre à l’école la plus proche |
« Notre plus gros problème c’est d’obtenir un toit au-dessus de nos têtes. Beaucoup d’entre nous ont réussi à poser des fondations et à monter des murs de boue, mais nous n’avons pas d’argent pour finir les constructions, parce que nous avons tout perdu pendant la catastrophe. Nous avons besoin d’aide pour les toits – les poutres et les ‘shifer’ [plaques de fibrociment] », a dit M. Maylonov.
Halbi Danivarova, une femme déplacée âgée d’une cinquantaine d’année, a dit à IRIN que sa famille et elle vivaient dans une tente, car les 3 000 somoni [680 dollars] de prêt et le ciment reçu du gouvernement ne permettaient de construire qu’une grange.
« Mon mari et moi sommes retraités et nous ne pouvons pas travailler pour reconstruire la maison. Mon fils est dans l’armée et je n’ai qu’une fille qui reste avec moi. Nous n’avons pas d’argent et nous avons besoin d’aide pour reconstruire notre maison », a-t-elle dit.
Abdusalom Boboyorov, du bureau de l’ONG internationale ACTED basé dans le district de Pyai, a dit à IRIN que Tojiksoy – qui fait partie du conseil local de Namona avec 20 000 habitants – était la zone la plus affectée par les inondations.
«Il n’y a pas d’eau, pas d’électricité, pas de vraie clinique, pas d’école ; tout a été détruit ou gravement endommagé par les coulées de boue. La région est isolée et les gens qui sont touchés n’ont pas reçu l’aide dont ils avaient besoin », a-t-il dit.
Mirzodavlat Saburov, chef de l’administration du district, a dit que les autorités locales n’avaient réussi à reconstruire que quatre maisons avec leurs fonds propres. « Tojiksoy est notre principal problème. Nous leur avons fourni des terrains, des matériaux de construction et tout ce qu’il manque, ce sont les toits. Nous courons contre la montre pour essayer de loger ces gens avant le début des pluies en novembre », a-t-il dit.
« Depuis les inondations…nous avons eu neuf délégations de donateurs, mais nous n’en avons rien obtenu. Nous n’avons pas assez de ressources et nous avons besoin d’assistance », a jouté M. Saburov.
Photo: Alimbek Tashtankulov/IRIN |
Le conteneur d’eau de Tojiksoy |
Le manque d’accès à de l’eau potable et à de l’eau pour une utilisation agricole était « aigu », d’après M. Saburov.
Danivarova, une survivante des inondations, a dit qu’ils n’avaient pas d’autre option que d’acheter de l’eau livrée par camion : « Nous payons 60 somoni [14 dollars] pour 2 000-3 000 litres. Cela dure environ un mois et nous l’utilisons entièrement pour nos besoins. Nous n’avons pas de conteneur pour cette quantité et parfois nous utilisons un fossé d’irrigation asséché qui est proche. Ce n’est pas sain, mais que pouvons-nous faire ? J’ai dépensé toute ma pension mensuelle juste pour l’eau et la pension de 70 somoni [environ 16 dollars par mois] de mon mari n’est pas suffisante pour notre survie ».
M. Saburov, le chef du district, a dit qu’ils avaient besoin d’une paire de pompes à eau efficaces et d’une source fiable d’électricité.
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