Le 16 juin, Rabab al-Rifai, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a expliqué à IRIN que de récents affrontements avaient provoqué le déplacement de plus de 500 familles – soit quelque 3 500 personnes - qui se sont réfugiées à Saada City.
« Nous sommes encore en train d’évaluer la situation et en fonction du résultat, nous verrons quelle sera la meilleure manière de répondre aux besoins de ces populations, qui ont fui dernièrement », a-t-elle déclaré, ajoutant que ces familles avaient reçu des équipements ménagers essentiels pour pouvoir faire face à leur nouvelle situation.
Le 15 juin, le service de communication d’Abdul-Malik al-Houthi, chef des rebelles, a publié un communiqué indiquant que les soldats du gouvernement avaient attaqué des habitations dans la région de Razeh, dans le gouvernorat de Saada, faisant plusieurs morts et blessés au sein de la population civile. Le gouvernement n’a pas souhaité s’exprimer sur ses opérations à Saada, mais il a déclaré que les partisans de M. al-Houthi cherchaient à faire obstacle aux efforts de paix dans le gouvernorat.
Le conflit qui oppose le gouvernement aux rebelles sous l’autorité de M. al-Houthi à Saada, et a fait des centaines de morts et plusieurs milliers de déplacés, a éclaté en 2004, reprenant à plusieurs occasions depuis lors.
Enlèvements
L’enlèvement de neuf ressortissants étrangers dont six travailleurs humanitaires, le 12 juin, à Saada et dans le gouvernorat voisin d’Amran a également attisé les tensions entre les deux camps.
Sept des personnes enlevées étaient originaires d’Allemagne, une du Royaume-Uni et une de Corée du Sud. Les travailleurs humanitaires étaient membres de la Worldwide Services Foundation, une organisation humanitaire néerlandaise, et travaillaient à l’hôpital public al-Jumhury de Saada.
Trois des personnes enlevées ont été retrouvées mortes dans la région d’al-Safraa, dans le gouvernorat de Saada, selon le ministère de l’Intérieur. Les six autres sont toujours portées disparues.
Mutahar Rashad al-Masri, ministre de l’Intérieur, a accusé les partisans de M. al-Houthi d’avoir enlevé le groupe, mais les dirigeants du mouvement al-Houthi ont nié toute implication.
La veille, des individus armés avaient enlevé un groupe de 24 prestataires de santé étrangers dans la région de Harf Sufian, dans le gouvernorat d’Amran. Les travailleurs, membres du personnel de l’hôpital al-Salam de Saada, avaient toutefois été libérés sains et saufs le lendemain.
On ignore si ces enlèvements auront des répercussions déplorables sur les opérations humanitaires à Saada. Selon Mme al-Rifa, du CICR, il est encore trop tôt pour dire si l’organisme reverra ses activités à Saada.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) aide les personnes déplacées dans le gouvernorat de Saada depuis 2007, et selon son dernier bulletin d’information, quelque 100 000 personnes auraient été déplacées par le conflit.
Le CICR, en coopération avec la Société du Croissant-Rouge yéménite, apporte une aide humanitaire à plus de 7 400 personnes déplacées dans trois camps de Saada City depuis 2008. Cette aide englobe la distribution d’eau, de matelas et de couvertures et la prestation de soins médicaux, selon Mme al-Rifai.
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