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Rapatriement difficile pour les déplacés

The Timor-Leste government is in the process of returning home the remain 15,000 or so of more than 100,000 people who were displaced in 2006 principally by violence that erupted between factions of the military and police forces Brennon Jones/IRIN
En 2006, lorsque des flambées de violence ont éclaté à la suite de scissions au sein de la police et de l’armée, plus de 100 000 personnes ont fui pour se réfugier dans des centres d’aide sociale ou chez des membres de leur famille.

Quarante et un camps sont désormais fermés et le gouvernement espère fermer les 16 camps restants d’ici au mois de février 2009 et aider les dernières personnes déplacées, soit environ 2 200 familles (15 000 personnes), à rentrer chez elles.

Le gouvernement lutte néanmoins pour prodiguer des services essentiels, et notamment un accès à l’eau et à l’éducation, à des communautés qui comptent un grand nombre de déplacés rentrés dernièrement dans leurs régions d’origine.

Les questions non-résolues de propriété foncière restent problématiques pour les personnes qui tentent de reconstruire leur vie, selon les autorités, et le gouvernement craint qu’un manque d’emplois ne provoque davantage de frustration une fois que les fonds du programme de rapatriement auront été dépensés.

Selon Finn Reske-Nielsen, représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, il faut prendre en compte les problèmes à la fois à court et à long termes.

« Il faut traiter la question de la jalousie sociale », a-t-il estimé ; de nombreux membres des communautés qui accueillent les déplacés sont en effet mécontents de voir que ceux-ci rentrent chez eux avec d’importantes sommes d’argent, tandis qu’eux-mêmes ne reçoivent rien.

M. Reske-Nielsen pense également que les mécanismes de soutien économique et social devraient être en place pour assurer que les personnes déplacées puissent recouvrer leurs moyens de subsistance et que les tensions avec les communautés d’accueil soient apaisées.

Les problèmes à court terme

Le domicile de Jose da Silva a été presque entièrement détruit pendant la crise de 2006. « Le toit est parti. Ils ont détruit les fenêtres, les portes et tout ce qu’il reste, c’est les murs », a-t-il raconté à IRIN.

M. Da Silva a reçu une aide au rétablissement de 4 500 dollars de la part des autorités publiques pour pouvoir reconstruire son logement, mais cet argent ne suffit pas, a-t-il dit.

« C’est difficile parce que maintenant, tout devient cher », a-t-il expliqué. « Le paiement versé par le gouvernement ne me sert qu’à réparer la maison, pas à racheter les meubles ni les ustensiles de cuisine qui ont été détruits à l’intérieur de la maison. Si l’on compte tout cela, je ne pense pas que 4 500 dollars suffisent ».

M. Da Silva vit aujourd’hui chez son frère, et même lorsqu’il retournera au sein de sa communauté, il n’a aucune garantie d’avoir un accès suffisant à l’eau, à l’assainissement et à une éducation pour ses enfants.

Les chefs des communautés de huit des 10 quartiers de Dili qui ont accueilli des rapatriés ont rapporté que la question de l’accès aux ressources provoquait des tensions, selon Maria Domingas Fernandes Alves, ministre de la Solidarité sociale.

The tens of thousands of  IDPs who have been returning to their home communities, are facing serious resource and livelihood challenges and tensions with the community residents who have remained there since 2006, including in many questions of land owner
Photo: Brennon Jones/IRIN
Les dizaines de milliers de déplacés qui sont rentrés dans leurs communautés sont confrontés à de multiples défis et tensions
Certains rapatriés sont notamment réticents à commencer à reconstruire leurs domiciles endommagés ou détruits avant d’avoir réglé leurs problèmes de propriété foncière, a-t-elle expliqué.

« De nombreux problèmes sont survenus avec les rapatriements en raison de querelles relatives à des questions de propriété, qui dataient d’avant la crise », a-t-elle expliqué. Un grand nombre de rapatriés vivent encore dans des tentes, ou squattent des terrains vagues depuis qu’ils ont quitté les camps, a-t-elle ajouté.

Un rapatriement viable

« Les obstacles à un rapatriement durable sont une manifestation [...] de la crise de 2006 et des problèmes sociétaux et politiques plus généraux à l’origine de cette crise, entre autres la réforme du secteur de la sécurité, l’accès à la justice, et les querelles foncières non-résolues », selon M. Reske-Nielsen.

Le 21 novembre, au cours d’une journée de réflexion publique sur la fermeture des camps de déplacés, le Premier ministre Xanana Gusmao a abondé dans ce sens, déclarant que les conflits qui entouraient la crise n’avaient pas tous été résolus.

« Il sera [...] nécessaire que le gouvernement évalue et reconnaisse honnêtement les causes profondes de la crise et qu’il travaille étroitement avec les communautés pour les traiter », a-t-il déclaré.

Le gouvernement mène divers programmes de formation professionnelle pour les jeunes et s’assure que des pensions sont versées aux personnes âgées. Des équipes ont également été engagées par le gouvernement dans les différents quartiers de Dili et diverses régions pour participer aux efforts de dialogue et de médiation, et contribuer ainsi à apaiser les tensions et à résoudre les problèmes entre les rapatriés et les communautés permanentes.

Toutefois, selon Mme Alves, le gouvernement et les organisations doivent collaborer étroitement pour assurer que le rapatriement des déplacés réussisse.

« Fermer les camps est un bon premier pas ; toutefois, nous allons tous devoir travailler ensemble à maintenir la stabilisation des communautés, en résolvant les [...] difficultés, pour assurer que le bon travail que nous avons réalisé jusqu’à présent ne soit pas gâché », a-t-elle dit.

sm/bj/mw/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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