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Mieux préparer les communautés locales aux catastrophes naturelles

Veuve, Rupchand Bibi ne possédait pas grand-chose, si ce n’était sa petite case en paille implantée le long du Dharla, un fleuve relativement calme qui traverse le Bangladesh et prend sa source dans les chaînes montagneuses de l’Himalaya.

Mais cette année– après les pluies torrentielles de la mousson – le Dharla a emporté sa case, faisant d’elle et de milliers d’autres personnes, de nouveaux sans-abris.

« Jusqu’à présent, ma case avait toujours été épargnée par les crues du fleuve. Cette année le Dharla a emporté tous mes biens. A 60 ans, je suis bien trop faible pour mendier », s’est-elle lamentée.

Avec le problème de l’érosion fluviale, un phénomène qui se produit régulièrement après les crues au Bangladesh, de telles histoires sont courantes. Toutefois, ces histoires soulignent toute l’importance qu’il faut accorder à la préparation aux catastrophes naturelles, dans un pays où il existe pourtant un programme de gestion des catastrophes.

D’importants dégâts

Selon le ministère de l’Alimentation et de la Gestion des catastrophes (MoFDM), les deux crues de cette année ont affecté 263 sous-districts dans 46 des 64 districts que compte le pays. Les crues ont commencé pendant la première semaine du mois d’août, suivies d’une deuxième vague, dans la première moitié du mois de septembre.
Selon certaines estimations, près de trois millions de personnes ont été particulièrement affectées par ces crues.

Fin septembre, quelque 900 000 hectares de cultures avaient été ravagés et 1,3 million d’hectares partiellement endommagés. De même, 84 321 habitations, 563 établissements scolaires et 3 705 kilomètres du réseau routier avaient été détruits.

Le bilan des victimes des crues faisait état d’un peu plus de 1 000 morts, la plupart des victimes ayant péri noyées ou des suites de diarrhée, d’infections respiratoires et de morsures de serpent.

Le gouvernement a débloqué une aide financière de 260 000 de dollars et une enveloppe de plus de 7 millions de dollars pour financer un programme de construction de maisons.

« La coordination des opérations humanitaires est très bonne, cette fois-ci. Les équipements de secours parviennent aux bénéficiaires. Il n’y a pas de plainte de détournement de l’aide », a affirmé Mohsena Ferdousi, secrétaire adjointe au ministère de MoFDM, en allusion à la fort réponse cette année des bailleurs et des partenaires au développement, dont les Nations Unies.

S’il est vrai qu’il existe un cadre très structuré de gestion des catastrophes qui dispose de programmes d’alerte précoce, de secours et d’aide aux sinistrés et de réhabilitation post-catastrophe, certains lacunes subsistent dans le niveau de préparation des communautés locales.

« Les dispositions mises en place pour lutter contre les catastrophes naturelles et les pertes en vies humaines et en biens matériels font actuellement l’objet d’un réexamen afin de mettre jour l’ensemble de procédures et d’y inclure d’autres phénomènes comme les tsunamis, les tremblements de terre, les sécheresses et les catastrophes urbaines », a commenté Mme Mohsena Ferdousi.

C’est pour répondre à ces préoccupations qu’un programme global de gestion des catastrophes, appuyé par le Département pour le développement international du gouvernement britannique et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a été mis sur pied. Il reste, toutefois, qu’une plus grande mobilisation au niveau des communautés rurales est nécessaire.

Une meilleure préparation des communautés rurales

« Bien qu’au niveau national il existe déjà un programme global de gestion des catastrophes, une meilleure coordination des actions à la base et au niveau des communautés locales est nécessaire », a expliqué Anthony D’Cruze, coordinateur de projet à l’ONG Rangpur-Dinajpur Rural Service.

Présente dans huit districts du nord du pays, l’ONG a une cellule de gestion des catastrophes, implantée au niveau des communautés locales, qui organise périodiquement des exercices de simulation de préparation aux catastrophes, ainsi que des séances de sensibilisation auprès des villageois à travers des réunions communautaires.


Photo: David Swanson/IRIN
Avec les crues de la mousson, près d'un tiers des terres au Bangladesh sont chaque année sous les eaux ; d'où l'importance de la préparation aux catastrophes
« La réponse du gouvernement à la catastrophe a été immédiate, et c’est une bonne chose. En revanche, au niveau des autorités locales, la préparation aux catastrophes est insuffisante », a affirmé M. D’Cruze, ajoutant que les Union Parishads (les conseils locaux – qui représentent le niveau le plus le plus élevé de pouvoir local élu), par manque de fonds, ne peuvent même pas réunir régulièrement leurs comités de gestion des catastrophes.

Compte tenu de sa position géographique, le Bangladesh est fréquemment touché par des catastrophes naturelles dévastatrices telles que les crues, les cyclones, les raz-de-marée, les tornades, les érosions fluviales et les sécheresses.

En outre, étant donné sa proximité avec les chaînes montagneuses de l’Himalaya, le Bangladesh a une longue histoire d’activités sismiques.

Selon certains spécialistes, compte tenu des pertes importantes en vies humaines en biens matériels que de telles catastrophes peuvent engendrer, et vu la fréquence de ces phénomènes, le Bangladesh est actuellement l’un des pays les plus exposés aux cataclysmes dans le monde – où le niveau de préparation doit être très élevé pour renforcer le programme actuel de gestion des catastrophes.

sa/ds/mw/ads


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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