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65 officiers supérieurs réintégrés dans les forces armées

Map of Guinea-Bissau
Le nouveau chef d'Etat major des forces
armées de Guinée Bissau, le général Tagme Na Waie, vient d'ordonner la
réintégration de 65 officiers supérieurs mis à l'écart après les
différents conflits militaires et politiques que le pays a connu au
cours des cinq dernières années.

Les nominations annoncées mercredi devraient permettre d'obtenir un
meilleur équilibre ethnique et politique dans la haute hiérarchie
militaire qui, jusqu'ici, était dominée par des officiers originaires de
l'ethnie balante.

Celle-ci représente un tiers des 1,3 millions d'habitants de la Guinée
Bissau, mais la plupart des militaires originaires de cette ethnie
occupe les plus hautes fonctions dans l'armée, forte de 10 000 hommes.

Parmi les officiers supérieurs qui réintègrent l'armée figurent de
nombreux proches collaborateurs de l'ancien président Nino Vieira
contraint à la démission après une brève mais sanglante guerre civile en
1999. Nino Vieira vit actuellement en exil au Portugal.

Certains officiers proches du général Ansumane Mane font aussi partie de
ceux qui ont été réintégrés. Ce général a été tué en 2000 alors qu'il
dirigeait une rébellion armée contre l'ancien président Kumba Yala.

Yala a été destitué en 2003 par le général Verissimo Correia Seabra lors
d'un coup d'Etat sans effusion de sang.

Après une courte période de transition, Correia Seabra a remis les rênes
du pouvoir à un gouvernement civil et les élections organisées en mars
dernier ont permis d'élire un nouveau parlement.

Mais, en octobre dernier, Correia Seabra, le chef d'Etat major des
armées bissau-guinéennes a été assassiné au cours d'une mutinerie et le
général Na Waie a été nommé nouveau chef d'état major. Ce personnage de
consensus a été choisi par la haute hiérarchie militaire puis l'a imposé
au gouvernement.

En annonçant le retour de ces officiers depuis la ville de Bafata, Na
Waie a tenu à indiquer qu'il était déterminé à restaurer l'harmonie et
l'unité au sein des forces armées. Il a aussi exhorté les responsables
politiques élus du pays à se ternir à l'écart des affaires militaires.

"Nous demandons au gouvernement d'avoir confiance en leurs forces
armées," a dit Na Waie, un ancien combattant de la guerre d'indépendance
de la Guinée Bissau contre l'ordre colonial portugais. "Nous ne pouvons
pas vivre éternellement de conflits."

"J'en appelle à tous les politiciens et leur demande de nous laisser en
paix car nous ne faisons pas de politique," a t-il indiqué, insistant
sur le fait qu' à leur tour les militaires ne se mêleront pas de
politique. "Nous ne sommes que des militaires. Nous demandons aux
politiciens d'organiser leurs partis et nous respecterons le verdict des
urnes."

Parmi les officiers réintégrés figure le Général de brigade Humberto
Gomes, l'ancien chef d'Etat major des forces armées pendant les 19
années de pouvoir de Vieira. Humberto Gomes est actuellement le
principal conseiller militaire de Na Waie.

Gomes est originaire d'origine pepel, l'ethnie à laquelle appartenait
Correia Seabra.

Le capitaine de vaisseau Mohamed Lamine Sanha, ancien chef de la marine
et proche collaborateur de feu le général Mane, fait aussi partie du
groupe d'officiers réhabilités. Comme le général Mane, il appartient à
l'ethnie des mandingues. Il a été nommé conseiller pour les affaires
navales dans le cabinet de Na Waie.

Le Lieutenant-colonel Celestino de Carvalho, ancien chef de l'armée de
l'air sous le régime de Vieira, est nommé conseiller auprès de Na Waie.

Après la dernière mutinerie -- menée par des soldats réclamant le
paiement des arriérés de salaire dus dans le cadre d'une mission
d'interposition des Nations Unies au Liberia -- , tous les partis
s'accordent à reconnaître qu'une reforme urgente de l'armée est
nécessaire.

Les effectifs des forces armées bissau-guinéennes ont considérablement
augmenté pendant la guerre civile entre 1998 et 1999, et le gouvernement
souhaite désormais les réviser à la baisse maintenant que les conditions
de vie s'améliorent et que de nouveaux équipements sont disponibles.

Un militaire du rang perçoit aujourd'hui un salaire de base mensuel de
19 000 francs CFA (38 dollars américains) et l'armée de l'air ne dispose
d'aucun avion en état de voler.

Des réformes militaires sont prévues, grâce à l'appui de la Communauté
des états lusophones (CPLP), de la Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et des Nations Unies.

Le CPLP recommande de réduire les effectifs des forces armées de 3 000 à
5 000 hommes et de fermer la moitié des 25 bases militaires que compte
le pays.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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