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Nouvel exode de milliers de personnes alors que les combats ont repris aux portes de Monrovia

Des combats acharnés entre les forces gouvernementales et rebelles, près des faubourgs ouest de la capitale libérienne Monrovia, ce mardi, ont poussé des milliers de déplacés à reprendre le chemin de l'exode en direction du centre ville à nouveau, alors qu'ils venaient juste de retourner dans leurs foyers.

Le cessez-le-feu conclu le 17 juin au Ghana risque d'être complètement rompu et les rebelles se prépareraient à une nouvelle offensive contre la capitale, après cinq jours d'incursion dans les faubourgs occidentaux au début de ce mois.

IRIN a appris de sources militaires que, depuis mardi matin, les affrontements entre les soldats de l'armée régulière et les combattants du groupe rebelle Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) étaient concentrés autour de Po River, à 17 km à l'ouest de Monrovia. Le LURD a occupé lundi Klay Junction, 18 km plus à l'ouest, et avance vers Monrovia, ont précisé les sources.

Des habitants qui fuyaient ont dit que d'intenses bombardements étaient audibles dans la matinée dans les faubourgs occidentaux de Duala, Brewersville et Caldwell. Les troupes gouvernementales empêchent les civils de franchir le pont Saint-Paul séparant la banlieue de Monrovia de ses faubourgs occidentaux. Des miliciens lourdement armés se dirigeaient à toute allure vers la ligne de front dans des camionnettes.

Dans l'après-midi, le centre-ville était pris de panique. Les commerçants ont fermé leurs magasins. Beaucoup d'automobiles dans les rues étaient lourdement chargées de matelas et de chaises des habitants abandonnant leurs maisons.

Des lignes de personnes, des ballots contenant toutes leurs possessions sur leurs têtes, longeaient les principales artères à pied pour se rendre au centre-ville, en provenance des faubourgs et des camps à proximité. Elles ont indiqué qu'elles craignaient un nouvel assaut des rebelles, entrés à Monrovia il y a une quinzaine de jours, mais qui s'étaient retirés à l'issue de l'accord de cessez-le-feu signé il y a une semaine.

Beaucoup abandonnaient leurs foyers pour la deuxième fois ce mois-ci. Il s'agit notamment d'un grand nombre parmi les 100 000 déplacés vivant dans des camps à la lisière de Monrovia, qui avaient fui la première incursion rebelle contre Monrovia il y a moins de trois semaines, pour se réfugier provisoirement dans le centre de la capitale. Ils venaient juste de retourner chez eux à la suite du cessez-le-feu négocié durant les pourparlers inter-libériens de paix à Accra.

Des sources militaires libériennes ont également signalé des accrochages, mardi, avec le Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL) à Tapeta, dans le comté de Nimba au nord, ainsi qu'à Ganta, un carrefour clé à la frontière guinéenne, 60 km plus loin.

Les sources ont néanmoins indiqué que le gouvernement gardait le contrôle de Ganta, précédemment occupée par le LURD. Il a emmené des journalistes par la route pour une visite guidée de la ville lundi.

Les pourparlers de paix entre le gouvernement et les rebelles à Accra, entamés le 4 juin, sont une nouvelle fois suspendus à cause de cette dernière flambée d'hostilités.

Une source diplomatique dans la capitale ghanéenne a déclaré que la délégation du LURD a menacé lundi de complètement se retirer, accusant le président Charles Taylor de circonvenir le cessez-le-feu. Le LURD a également proclamé qu'un des médiateurs, Mohammed Ibn Chambas, secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), était du côté de M.Taylor.

La source a cependant confirmé que grâce à l'intervention du facilitateur des pourparlers, l'ex-président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar, des réunions séparées se poursuivaient ce mardi entre le LURD, MODEL et plusieurs partis politiques libériens à la conférence de paix.

Le diplomate a déclaré à IRIN que, deux jours après le délai initial fixé à dimanche, le LURD n'avait toujours pas soumis, mardi, un document présentant sa position concernant les problèmes d'ordre politique, ce qui ne manquerait pas de retarder les pourparlers. Le gouvernement et MODEL ont tous les deux présenté leurs positions, a-t-il précisé.

"Le LURD a demandé que la CEDEAO transporte deux de ses délégués à Voinjama [nord du Liberia] afin qu'ils consultent leurs chefs, mais ce n'est pas possible", a expliqué la source.

Elle a ajouté que le LURD et le gouvernement, allaient nommer leurs représentants dans l'Equipe conjointe de vérification (JVT), dirigée par la CEDEAO, qui devait aller à Monrovia samedi dernier pour commencer à déterminer les positions des parties belligérantes acceptées dans le cessez-le-feu. Le MODEL a nommé ses représentants au sein de l'équipe, a-t-elle rappelé.

La JVT, devant inclure deux représentants de chacune des factions belligérantes, ainsi que d'autres de l'ONU, de l'Union Africaine et du Groupe de contact international sur le Liberia, aura pour tâche de recueillir des informations sur les emplacements des unités combattantes, sur leur matériel de combat, ainsi que de visiter ces emplacements pour en faire le tracé sur une carte.

D'autre part, les conditions des déplacés vivant dans le centre de Monrovia demeuraient précaires. World Vision, qui a distribué de la nourriture à 9 424 déplacés et vacciné 3 934 enfants au cours des derniers jours, a déclaré mardi que 23 personnes sont mortes de maladie et de faim depuis la reprise des hostilités. Il s'agit notamment de dix-sept personnes décédées dans le stade sportif Samuel Doe.

L'organisation a néanmoins noté que le nombre de personnes qui s'y sont réfugiées est passé d'un maximum de 60 000 à 17 402.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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