1. Accueil
  2. West Africa
  3. Benin

30 000 personnes déplacées vivent dans un stade

Monrovia, la capitale libérienne, demeurait calme jeudi pour la deuxième journée consécutive, mais les travailleurs humanitaires indiquent que près de 50 000 personnes, déplacées par une offensive des rebelles contre les faubourgs ouest de la ville, vivaient dans des conditions extrêmement difficiles dans un stade sportif et dans plusieurs établissements scolaires.

"Dans tous ces lieux, les besoins prioritaires sont l'eau et l'assainissement, la nourriture, les abris, les services médicaux et la protection ", a informé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (BCAH/OCHA), au terme d'une évaluation inter-agences. " Les informations relatives à la diarrhée et à la rougeole continuent, ce qui suscite une inquiétude quant à de possibles flambées épidémiques si la situation ne s'améliore pas à Monrovia ".

L'équipe d'évaluation a rapporté mercredi que 30 000 personnes au moins vivaient dans des conditions extrêmement difficiles dans le stade Samuel Doe, où le gouvernement a donné l'ordre de rassembler les personnes déplacées. Dix neuf mille autres sont concentrées dans quatre établissements scolaires, a-t-elle ajouté.

Le directeur exécutif de la Commission nationale pour le rapatriement et la réinstallation des réfugiés [Liberian Refugees, Repatriation and Resettlement Commission (LRRRC)], Sam Brown, a déclaré à IRIN au stade, qu'environ 20 000 déplacés seraient enregistrés d'ici jeudi. Mais leurs besoins sont énormes, a-t-il poursuivi.

D'autres espaces et bâtiments vides de Monrovia grouillent de gens. Au moment où les représentants du gouvernement et des rebelles se préparent à s'asseoir pour reprendre les pourparlers de paix interrompus au Ghana, la capitale, d'un million d'habitants, était calme et aucun combat n'a été signalé.

Sous forte pression internationale, les représentants de haut niveau des factions belligérantes doivent se réunir à Akosombo, une localité se trouvant à 100 km au nord de la capitale ghanéenne, Accra, pour discuter d'un accord formel de cessez-le-feu.

Mercredi, les forces du groupe rebelle Libériens Unis pour la réconciliation et la démocratie
(LURD), se sont repliées des faubourgs occidentaux de Monrovia, qu'elles avaient occupées il y a une semaine, et le président Charles Taylor a déclaré aux médiateurs ouest-africains qu'il désirait appeler à une trêve immédiate.

Mohammed Ibn Chambas, secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a affirmé à IRIN, mardi matin depuis Akosombo, que tout a été mis en place pour favoriser un bon démarrage des pourparlers de paix.

Le deuxième groupe rebelle, le Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL), d'abord réticent, a finalement envoyé sa délégation pour prendre part aux négociations, a-t-il précisé.

"Ils sont tous ici. Nous sommes arrivés de Monrovia avec le ministre libérien de la Défense, Daniel Chea, qui va représenter M. Taylor. Le reste de l'équipe des rebelles du MODEL est ici, de même que leurs collègues du LURD", a confirmé M. Chambas.

"Les premières discussions formelles seront essentiellement axées sur la conclusion d'un accord de cessez-le-feu entre toutes les factions belligérantes dans le conflit libérien. Ensuite, nous pourrons aborder d'autres problèmes", a-t-il poursuivi.

Les pourparlers inter-libériens de paix ont été formellement inaugurés le 4 juin au Ghana, mais furent immédiatement interrompus par une nouvelle vague d'affrontements à Monrovia et par l'inculpation de M. Taylor par le Tribunal spécial pour les crimes de guerre en Sierra Leone, associé à l'ONU.

Les médiateurs ont prévenu que les négociations ne pourraient reprendre que si tous les côtés décrétaient un cessez-le-feu immédiat, et une fois que le MODEL, qui contrôle la majeure partie du sud-est du Liberia, se joignait aux pourparlers.

Des sources diplomatiques ont révélé que la CEDEAO, les Nations Unies, ainsi que les gouvernements ghanéen et américain, ont conjointement soumis un projet d'accord de cessez-le-feu aux représentants de toutes les parties belligérantes, pour qu'elles l'examinent avant la reprise des pourparlers de paix.

Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Nana Akufo-Addo, a indiqué qu'il espérait qu'un accord de cessez-le-feu pourrait être signé vendredi.

La pression internationale en vue d'une cessation immédiate des hostilités a continué alors que les délégations du gouvernement et des rebelles se préparaient à se rencontrer. Mercredi, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est déclaré "gravement préoccupé par la rapide détérioration de la situation dans le pays sur le plan de la sécurité, et a exhorté avec la plus grande vigueur tous les combattants à mettre immédiatement fin aux hostilités et à convenir d'un cessez-le-feu".

Le président du Conseil pour le mois de juin, Sergey Lavrov de la Fédération de Russie, a insisté sur le fait qu'il fallait absolument que les combattants libériens "épargnent la vie et les biens des civils innocents, qu'ils implantent leurs positions défensives bien à l'écart de Monrovia et de Buchanan, et qu'ils se gardent de commettre de nouvelles violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire".

Les organisations non gouvernementales ActionAid, Church World Service (CWS), Amnesty International et l'International Crisis Group, ont également appelé à un cessez-le-feu et à l'envoi d'une force internationale d'intervention au Liberia.

Salil Shetty, directeur exécutif d'ActionAid, a invité le Conseil de sécurité à élargir le mandat de la force de paix de l'ONU dans le pays voisin, la Sierra Leone, pour inclure la protection des civils au Liberia et la distribution de l'assistance humanitaire. " Le Liberia est la guerre oubliée de l'Afrique ", a souligné M. Shetty. "Si la communauté internationale n'intervient pas, il pourrait devenir un autre Rwanda ".

"ActionAid considère que la situation est extrêmement dangereuse pour la population libérienne, et pour des dizaines de milliers de réfugiés de la Côte d'Ivoire, de la Guinée et de la Sierra Leone. Un conflit interethnique pourrait éclater et il existe une crainte réelle d'atrocités ", a déclaré M. shetty. "Treize mille soldats de l'ONU se trouvent en Sierra Leone et pourraient être mobilisés pour protéger les civils au Liberia ".

CWS a indiqué que son directeur exécutif, John L. McCullough, avait adressé une lettre à Walter
Kansteiner, le Sous secrétaire d'Etat américain aux Affaires africaines, exhortant Washington à aider à résoudre la guerre civile qui dure depuis treize ans au Liberia, et à apporter un aide humanitaire généreuse à sa population chaque fois plus désespérée.

Dans sa lettre, Cullough a instamment invité le gouvernement des Etats-Unis à " faire pression pour le déploiement d'une force africaine de stabilisation afin de mettre immédiatement fin au pillage et aux tueries, de participer activement au Groupe international de contact dans la recherche d'une solution globale de la guerre civile, et de devenir un excellent exemple pour la communauté internationale en fournissant une aide, aussi bien bilatéralement qu'à travers le Programme alimentaire mondial ".

L'International Crisis Group (ICG), un groupe de réflexion sis à Bruxelles, a demandé qu'une force multinationale dirigée par les Etats-Unis, et appuyée par l'ONU, soit envoyée au Liberia. Il a invité le Conseil de sécurité à appuyer le Tribunal spécial pour la Sierra Leone en demandant à M.Taylor de renoncer immédiatement à ses fonctions et de comparaître devant le tribunal pour les crimes de guerre.

L'ICG a également recommandé la création d'une mission de l'ONU pour le Liberia, chargée d'assister un gouvernement intérimaire dans la transition à la démocratie.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join