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Un groupe rebelle limite l'accès aux rapatriés provenant du Rwanda

Le groupe rebelle soutenu par le Rwanda et qui gouverne une grande partie de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), limite l'accès aux réfugiés actuellement rapatriés dans la région de Masisi, au Nord-Kivu. Ces personnes ont été rapatriées de force du Rwanda, selon l'Agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Dans un communiqué, l'agence révèle qu'une équipe du HCR a été autorisée à visiter les rapatriés - dont le nombre atteint maintenant plus de 8 100 - dans le village de Kichanga, mais seulement à la suite de "longues
négociations" avec les rebelles du Rassemblement congolais pour la
démocratie (RCD-Goma). En outre, cette permission n'a été accordée qu'à la condition que l'équipe ne procède à aucune entrevue avec les rapatriés, a déclaré aux journalistes à Genève un porte-parole du HCR, Kris Janowski.

Des informations provenant du Rwanda montrent que de 2 000 à 3 000 réfugiés auraient fui camp de Gihembe, au centre du Rwanda - l'un des deux camps d'où les réfugiés sont actuellement rapatriés - pour se rendre dans des villages environnants, afin d'échapper à ce retour forcé, a confié M. Janowski. Des sections du camp ont été évacuées et détruites, comme moyen de protection, ont communiqué à IRIN des sources humanitaires.

Le RCD-Goma et le Gouvernement rwandais insistent pour affirmer que ces réfugiés sont revenus dans leur pays volontairement. Pour leur part, le Service jésuite pour les réfugiés (SJR) et le HCR soutiennent qu'il s'agit d'un rapatriement forcé. "Pratiquement tous les individus consultés dans le
camp se plaignent de la nature soudaine du rapatriement, de même que de l'absence de libre choix", assure le SJR dans un communiqué.

Dans une lettre adressée au début-septembre au président rwandais, Paul
Kagame, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a
écrit que l'agence ne s'associerait pas avec cette opération qui semblait
n'être "ni volontaire, ni durable". Ron Mponda, représentant adjoint du HCR au Rwanda, a confirmé à IRIN le 5 septembre que l'agence n'avait pas été préalablement informée de cet exercice, et que celui-ci ne disposait pas d'un cadre juridique pour le cautionner - un accord tripartite entre l'ONU, le Rwanda et le RCD-Goma, par exemple.

Un communiqué publié conjointement par le HCR et le Gouvernement rwandais, le 13 septembre, soulignait que la décision de revenir était volontaire et devait être prise par chaque réfugié et ce, sans recours à la force, ni à l'intimidation. Le Rwanda a aussi garanti le maintien du statut de réfugiés aux personnes n'ayant pas souhaité revenir dans leur pays. De son côté, le HCR leur assure une assistance. Lors d'un point de presse à Kigali, M.
Mponda a affirmé que ce communiqué constituait un pas important dans la
bonne direction, pour assurer que les retours soient vraiment volontaires.

Depuis lors, le nombre des réfugiés revenant en RDC a diminué, a révélé à
IRIN une source humanitaire.

Lors du même point de presse, la ministre d'État rwandaise aux Affaires sociales, Odette Nyiramilimo, a accusé certains travailleurs humanitaires d'avoir "incité" les réfugiés à ne pas revenir en RDC parce qu'ils voulaient conserver leurs emplois.

Avant cet exercice de rapatriement, les deux camps de réfugiés du Rwanda
abritaient ensemble un total de 31 923 réfugiés. La plupart de ceux-ci font partie de l'ethnie Tutsi. Connus sous l'appellation de Banyamulenge, ils ont fui les attaques Hutu au Nord Kivu, en 1995 et 1996.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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