Au moins 800 000 personnes ont fui en direction du sud, en provenance du nord et du centre du pays, et 300 000 ont été déplacées dans les environs de Man, une ville de l’ouest, a précisé le PAM, ajoutant que 200 000 autres, essentiellement des travailleurs immigrés des pays voisins, le Burkina Faso, la Guinée, le Liberia et le Mali, ont quitté le pays. "La situation ne cesse de se détériorer », a ajouté l’agence onusienne.
Le PAM a fait savoir qu’il a lancé un appel de fonds pour un montant de 6,6 millions de dollars pour une période initiale de cinq mois, afin de répondre aux besoins élémentaires d’environ 170 000 personnes affectées par le conflit, notamment 100 000 bénéficiaires de rations alimentaires de secours en Côte d'Ivoire, et des populations affectées dans les pays voisins.
"A ce jour, un apport équivalent à seulement 30 pour cent des ressources nécessaires pour répondre à la crise actuelle, a été confirmé par l’Allemagne, l’Italie, la Suisse et le Luxembourg. Avec ces contributions, nous avons couvert les besoins les plus pressants des dizaines de milliers de personnes ayant fui les régions du centre et de l’ouest », a déclaré le Coordinateur des secours du PAM à Abidjan, Gemmo Lodesani.
A Bouaké, une ville du centre tenue par les rebelles, plus de 60 pour cent des familles n’ont eu aucun revenu, tandis que le reste a perdu 80 pour cent de son pouvoir d’achat. A part les déséquilibres nutritionnels, l’accès aux structures médicales et aux médicaments est très faible et coûteux.
"Grâce aux couloirs humanitaires établis par le PAM en novembre, les victimes de la guerre dans les régions du nord et du centre de la Côte d'Ivoire ont reçu des secours alimentaires, presque sans interruption », a ajouté M.Lodesani. "Mais la situation dans l’ouest est très explosive et le vide en matière de sécurité a entravé les opérations humanitaires".
Le PAM a ouvert cinq nouveaux bureaux dans le pays, notamment à Daloa, dans le sud-ouest, Yamoussoukro – la capitale administrative -, Bouaké et Korhogo dans le nord, mais la sûreté de l’accès à l’ouest de la Côte d'Ivoire demeure une source de grande inquiétude pour les agences humanitaires.
L’agence a déclaré que les accords signés par les belligérants au cours des derniers mois garantissent aux agences de secours un accès sûr et en toute sécurité, mais « dans l’ouest, cependant, l’accès reste impossible car le MPIGO (Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest) et le MJP (Mouvement pour la Justice et la Paix) ne semblent pas disposer de structures de commandement central fiables".
Le PAM a ajouté que la crise ivoirienne a également eu un impact au Liberia. Il a indiqué que 70 000 personnes environ, dont 40 000 Ivoiriens, sont entrés dans ce pays, ce qui constitue un fardeau supplémentaire pour les efforts humanitaires visant à aider les réfugiés internes du Liberia, qui sont au nombre de 185 000.
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