Cependant, les autorités ne tenaient pas à faire de commentaires sur la question de savoir si le délai supplémentaire s’appliquerait aussi aux Zimbabwéens qui sont toujours sans papiers mais ont été exemptés de déportation par la dispense spéciale qui a démarré en avril 2009 et était censée prendre fin avec la fermeture du Projet d’identification des Zimbabwéens (ZDP). Si l’on se base sur les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), selon lesquelles entre 1 et 1 million et demi de Zimbabwéens vivent en Afrique du Sud, la majorité d’entre eux n’est pas couverte par le ZDP.
Les spéculations sont allées bon train dans les médias locaux : les déportations de Zimbabwéens sans papiers vont-elles reprendre ? Et si oui, quand ? Mais les responsables du ministère de l’Intérieur ont évité de présenter le délai supplémentaire accordé comme une extension du moratoire. Dans une déclaration du 1er août, le ministre de l’Intérieur Nkosazana Dlamini Zuma a affirmé que le gouvernement ne prévoyait pas de se lancer dans une « expulsion massive » des Zimbabwéens.
« Si même nous qui sommes une organisation ne savons vraiment pas [ce qui se passe] et que les autres organisations ne le savent pas non plus, nous pouvons facilement présumer que la situation est confuse aussi pour toute la communauté zimbabwéenne » |
Ce qu’on ne sait toujours pas clairement, c’est dans quel délai les Zimbabwéens sans papiers pourraient avoir à affronter la loi dans toute sa force.
« Il nous semble que le moratoire sur les déportations a été levé hier soir et que seuls les Zimbabwéens qui ont fait leur demande ont droit à cette extension, » a dit Braam Hanekom de PASSOP, une Organisation non gouvernementale de Cape Town [qui s’occupe des personnes déplacées et des réfugiés].
Mais Jacob Mamabolo, directeur du ZDP, a dit au cours d’un point de presse à Pretoria qu’ « une fois la période de grâce terminée, toute personne trouvée sans papiers sera expulsée. »
Confusion
Selon M. Hanekom, les incohérences des informations émanant du ministère de l’Intérieur sur la question ont provoqué une vaste confusion.
« Si même nous qui sommes une organisation ne savons pas [ce qui se passe] et que les autres organisations ne le savent pas plus, nous pouvons facilement présumer que la situation est confuse aussi pour toute la communauté zimbabwéenne, » a t-il dit à IRIN.
Lucky Katenhe, l’un des personnels de PASSOP, a dit qu’il avait déposé une demande de permis par l’intermédiaire du ZDP, mais qu’il commençait à s’inquiéter parce qu’il n’avait pas encore reçu son permis. Certains de ses amis, qui n’ont pas fait de demande, sont encore plus inquiets. « Certains n’étaient même pas au courant et d’autres n’étaient pas sûrs qu’il s’agisse d’un projet sérieux : ils avaient peur que ce ne soit un stratagème destiné à les faire arrêter, » a t-il dit. « Et maintenant, ils ont vraiment peur de se faire expulser parce que la situation chez nous est plutôt grave. »
Dans les derniers mois, les rapports de violence politique et de manœuvres d’intimidation au Zimbabwe se sont multipliés et 39 pour cent des Zimbabwéens ont dit, au cours d’un récent sondage de l’institut Gallup, qu’ils n’avaient pas toujours eu assez d’argent au cours de l’année écoulée pour acheter à manger.
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