« Ils [les réfugiés] essayent de se mêler aux communautés locales, mais nous les renvoyons au camp », a expliqué à IRIN Poly Namayi, porte-parole des autorités de police du sud-ouest de l’Ouganda.
Selon M. Namayi, plusieurs réfugiés ont été arrêtés dans la région d’Isingiro. D’autres se rendent dans les régions voisines de Lyantonde, Mubende et Kiboga, et jusqu’à Karagwe, dans le nord de la Tanzanie.
Au moins 20 refugiés ont quitté chaque jour le camp de réfugiés de Nakivale cette dernière semaine, selon les registres de la police. Nakivale abrite environ 11 000 réfugiés rwandais, dont la plupart ont fui en Ouganda après le génocide de 1994.
Selon un haut responsable de la police, certains réfugiés vendent leurs biens en vue de quitter les camps avant la date butoir du 31 juillet, fixée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le gouvernement ougandais pour le rapatriement.
Selon Carolyne Akello, chargée de communication du HCR, l’agence étudie le cas des réfugiés qui ont fui.
« Le HCR continue d’aider et d’encourager les réfugiés rwandais d’Ouganda à saisir cette occasion et à retourner dans leur pays ; mais cette opération est volontaire. Nous trouverons des moyens de traiter avec ceux qui ne souhaitent pas être rapatriés après le 31 juillet, lorsque l’opération aura pris fin », a déclaré Mme Akello, ajoutant que le HCR continuait d’apporter son aide aux réfugiés, dans les camps.
« Le gouvernement ougandais et le HCR entreprendront de trouver une solution durable, au cas où il resterait des réfugiés sur place ».
Depuis avril, les gouvernements rwandais et ougandais, avec l’aide du HCR, mènent des campagnes de sensibilisation pour encourager les réfugiés à rentrer chez eux.
Un premier groupe de 80 rapatriés devraient quitter l’Ouganda le 19 mai, a annoncé Innocent Ngango, directeur de l’opération de rapatriement des réfugiés au sein des autorités rwandaises locales.
Crainte des Gacaca
«Nous trouverons des moyens de traiter avec ceux qui ne souhaitent pas être rapatriés après le 31 juillet, lorsque l’opération aura pris fin» |
Une mauvaise compréhension des rouages des juridictions Gacaca, système de justice traditionnelle rwandais, explique en partie la réticence des réfugiés à retourner dans leur pays, avait expliqué à IRIN Denis Bikesha, directeur de la mobilisation au Service national des juridictions Gacaca.
A l’heure actuelle, environ 20 000 réfugiés rwandais se trouvent en Ouganda, dont la moitié étaient auparavant opposés au rapatriement, selon les responsables des camps.
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