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Les défis posés par la réponse humanitaire au Népal

A Red Cross worker tends to an injured Nepali man after an earthquake on Saturday Red Cross
L'aide humanitaire internationale commence à affluer au Népal après le tremblement de terre, mais les besoins sont encore nombreux. L'ampleur de la catastrophe apparaît progressivement et les défis se multiplient.

Près de sept millions de personnes ont été affectées par le tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 qui a frappé le Népal samedi. « Trois millions d'entre eux sont des enfants, tous ont été affectés en l'espace d'une journée », a dit Jean-Jacques Simon, le Chef des communications du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) dans la région.

« Il est urgent d'installer des abris temporaires dans les 16 camps de déplacés de la vallée de Katmandou et dans les autres camps de la région », a dit M. Simon. Dans les zones les plus touchées, 50 pour cent des logements et des bâtiments auraient été détruits.
 
Shawsat Saraf, le Directeur régional des opérations d'Action contre la faim (ACF) en Asie, s'attend à ce que « la nature et l'ampleur » de la catastrophe évoluent dans les jours à venir, lorsque les équipes de secours atteindront les villages isolés des districts proches de l'épicentre du tremblement de terre.
« Je crains que le bilan ne s'alourdisse et que l'ampleur des destructions ne s’accroisse », a-t-il dit à IRIN.

Beaucoup dorment dehors par peur de nouvelles secousses

L'accès à l'eau potable et à un assainissement amélioré est une préoccupation majeure dans les nombreux camps établis pour héberger les personnes dont les logements ont été détruits ou qui ont peur de rentrer chez elles. Le choléra est endémique au Népal. Il est également urgent d'acheminer des fournitures médicales et de mobiliser des personnels de santé, a déclaré l'organisation International Medical Corps ce week-end.

L'UNICEF a donné 15 grandes tentes au ministère de la Santé ; la plupart ont été montées autour des hôpitaux.

« Il y a tellement de blessés, mais pas assez de places, alors les gens ont été installés à l'extérieur. Et les gens ont trop peur de rester à l'intérieur [des hôpitaux] à cause des secousses », a dit M. Simon.
« D'après ce que j'ai pu constater hier, il y a une pénurie de médicaments et la morgue est saturée », a-t-il ajouté.

Manque d'accès et de capacité, conditions météorologiques difficiles

Les problèmes de communication entravent les efforts entrepris par le gouvernement et les agences d'aide humanitaire pour évaluer les dommages causés par le tremblement de terre. L'accès aux districts les plus proches de l'épicentre - Gorkha, Makwanpur et Lamjung – est quasiment impossible.

« Nos équipes sont arrivées dans les villages et les villes autour de Katmandou aujourd'hui. C'est très difficile. On craint des glissements de terrain et il bruine en ce moment, les conditions météorologiques ne sont pas favorables », a dit à IRIN Devendra Singh Tak, Directeur Pays de Save the Children en Inde.

« Mais le gouvernement a donné des instructions claires pour commencer les distributions…alors le défi pour les ONG [organisations non gouvernementales], c'est de trouver des solutions pour se rendre sur place », a ajouté M. Tak.

Plusieurs routes ont été endommagées et celles qui desservent Katmandou sont encombrées par les habitants qui essayent de quitter la ville. « Ce sont des routes de montagne sinueuses et étroites qui sont déjà difficilement accessibles en temps normal », a dit Mike Noyes, le responsable des urgences pour Action Aid. « Déblayer les routes et les ouvrir aussi vite que possible sera essentiel pour sauver des vies dans les jours à venir », a-t-il dit.

Pour l'UNICEF, les priorités sont « la santé, les WASH [l'eau et l'assainissement], la réunification familiale, puis les questions liées à la protection des enfants », a dit M. Simon. A court terme, les préoccupations de l'UNICEF portent sur les réserves de gazole, le carburant qui permet de faire fonctionner les générateurs. Save the Children s'efforce de trouver des espaces d'entreposage pour stocker l'aide qui sera nécessaire.

M. Saraf, l'ancien Directeur Pays d'ACF au Népal, prévoit l'apparition de problèmes importants alors que l'attention se déplace de Katmandou vers les districts ruraux.

« Tout d'abord, il sera très difficile d'obtenir des informations sur l'impact dans les villages isolés, situés à une longue distance de marche. Ensuite, même une fois que nous obtiendrons des informations, il sera très difficile d'acheminer les fournitures d'urgence vers ces zones », a-t-il dit à IRIN.

Le petit aéroport international de Katmandou s'efforce de gérer l'afflux de fournitures de secours, l'arrivée des travailleurs humanitaires et des journalistes, et la présence des résidents qui essayent de quitter le pays. L'aéroport qui, dans le meilleur des cas, connaît des problèmes d'encombrement, enregistre aujourd'hui des retards importants.

« C'est le chaos complet à l'aéroport en ce moment », a dit M. Tak. « Il ne peut pas faire face à l'ampleur du problème ».

M. Tak a pris l'avion à New Delhi : le trajet prend normalement une heure et demie, mais il lui a fallu 11 onze heures pour arriver à Katmandou, de la salle d'embarquement au hall d'arrivée de l'aéroport international de Tribhuvan. L'avion a dû tourner deux heures avant de pouvoir atterrir.

Outre les fournitures de secours, il faut des ressources humaines pour soulager les équipes locales, a dit M. Tak.

« Save the Children dispose d'une grande équipe [locale] – mais chacun doit d'abord faire face à une crise personnelle ».

M. Saraf d'ACF a dit que son organisation avait tiré les leçons des opérations similaires mises en œuvre en Haïti et ailleurs dans le monde.

« Les besoins en eau potable, en purification d'eau, en assainissement, en latrines d'urgence et en kits d'hygiène seront importants », a-t-il dit.

« Ensuite, nous nous concentrerons sur l'aide psychosociale à apporter aux populations affectées, et plus particulièrement aux enfants, et nous créerons des espaces d'accueil pour les enfants dans les zones touchées. Enfin, il y aura l'aide alimentaire et l'aide non alimentaire : les vêtements, les couvertures à cause du changement de temps.

« Les pluies vont arriver. Il fait froid la nuit dans les montagnes », a-t-il ajouté, en offrant un aperçu sombre des défis à venir.

oa/rh/ag-mg/amz 
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