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Témoignages – les inondations au Malawi

Malawi Floods 2015 Francis Botha/DCA
D’après les estimations, 70 000 personnes ont été déplacées par les inondations au Malawi
Il semblerait que l’ampleur et les effets des inondations dans le sud du Malawi aient pris les autorités au dépourvu. Certaines régions ont été submergées après avoir reçu l’équivalent d’un mois de précipitations en l’espace de 24 heures, et les prévisions météorologiques montrent que ce n’est pas terminé. Les derniers chiffres portent à 50 le nombre de morts et à 14 000 le nombre de familles déplacées (70 000 personnes, d’après les estimations). Les secours n’ont pas encore pu accéder à certains villages, cernés par les eaux de crue, ce qui fait craindre un plus grand nombre de victimes.

Les 15 districts du sud – soit près de la moitié du pays – ont été déclarés zone sinistrée par le président du Malawi, Peter Mutharika, qui s’est rendu sur place vendredi (dans les districts de Mangochi et de Balaka, de la région Sud) et a demandé une aide de l’étranger. L’armée du Malawi a été déployée pour organiser l’évacuation des habitants exposés, mais le mauvais temps persistant entrave les efforts de secours. IRIN a appris que certains bateaux, destinés à porter assistance aux survivants bloqués, n’avaient pas suffisamment de carburant, ce qui a retardé les premières opérations.

DanChurchAid (DCA) est l’une des rares organisations humanitaires à participer aux efforts de secours, à allouer de nouveaux fonds pour couvrir l’évacuation, les médicaments et les autres besoins. IRIN s’est entretenu avec François Botha, chargé de communication régional de DCA, qui a récemment passé deux jours dans la zone dévastée. Voici ses impressions.

« Les inondations couvrent une grande superficie et certains lieux sont très difficiles d’accès, car les routes sont endommagées. Les forces de défense du Malawi sont toujours en train d’évacuer vers les lieux sûrs des personnes, par bateau et par hélicoptère, malgré les difficultés auxquelles elles se heurtent en raison du mauvais temps, notamment à Nsanje et Chikwawa [des districts particulièrement touchés par les inondations]. Mais certaines personnes refusent d’être évacuées vers les hautes terres. Des enfants dorment avec leurs mères dans les arbres ou sur les toits pendant plusieurs jours, en attendant l’arrivée des sauveteurs ou le retrait des eaux », a-t-il déclaré.

« J’ai rencontré Eve, une petite fille de 9 ans, qui a passé quatre jours dans un arbre avec sa grand-mère avant d’être secourue par l’armée. Elle est maintenant en sécurité et semble en bonne santé physique, mais elle est tellement traumatisée qu’elle ne parle plus. Une autre femme, prénommée Marita, m’a dit qu’elle était montée sur le toit d’une boîte de nuit, en serrant son bébé contre sa poitrine, où elle a attendu qu’on lui vienne en aide. »

« Les secours ne sont vraiment pas adaptés. Mwananjovu est un camp d’évacuation où tous ceux qui arrivent des zones inondées de Chikwawa sont temporairement mis à l’abri dans un ensemble qui comprend seulement deux pièces et deux latrines à fosse. C’est vraiment surpeuplé en ce moment avec les 504 personnes évacuées par l’armée et la police aux abords du fleuve Shire. Seules quelques personnes ont reçu des couvertures distribuées par la police. Dans un autre camp, plus de 300 personnes ont reçu une seule bassine remplie de haricots et un seau de farine de maïs à partager. À Nsanje, la situation est compliquée par l’arrivée de réfugiés en provenance du Mozambique qui fuient les inondations de leur côté de la frontière. »

« La commissaire de police de la région du Sud, Agnes Gondwe, a déclaré qu’il ne fallait pas se contenter d’évacuer les habitants. Nous devons protéger les victimes, en particulier les femmes et les enfants. Ainsi, la police du Malawi met à présent en place des services de protection de l’enfance et d’aide aux victimes dans les camps. Les services de santé commencent à être coordonnés, notamment par Médecins Sans Frontières et le ministère de la Santé. L’UNICEF fournit des tentes. Mais, les gens se plaignent des conditions de vie. Le directeur d’un camp m’a dit qu’il était écoeuré de voir autant de personnes dans une seule petite tente, avec si peu de nourriture et de mauvaise qualité. Le risque d’attraper une maladie hydrique comme le choléra est la principale préoccupation dans ces camps en raison de la surpopulation. »

rh/am-fc/amz
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