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Les victimes des inondations aux Philippines ont toujours besoin d’aide

Kawit, Cavite -People wade in floods at the height of torrential rains on 18 August 2013 Jason Gutierrez/IRIN
Une semaine après les fortes pluies qui ont provoqué des inondations à grande échelle dans la plupart des quartiers de la capitale philippine, Manille, et les régions côtières environnantes, les responsables ont toujours de la difficulté à venir en aide aux dizaines de milliers de personnes qui en auraient besoin.

« On peut dire que nous travaillons dur pour tenter de venir en aide à tous ceux qui en ont besoin », a dit à IRIN Abigail Valte, la porte-parole de la présidence, le 26 août. « Nous devrons, à l’avenir, nous assurer que ces communautés sont préparées à des situations comme celles-là. »

À partir du 18 août, des pluies torrentielles provoquées par la tempête tropicale Trami se sont abattues sur l’île de Luzon, dans le nord du pays. L’équivalent de deux mois de pluie est tombé en l’espace de quelques jours seulement, inondant du même coup six régions, incluant celle de Manille.

Les routes se sont transformées en rivières et la mégapole, qui abrite 12 millions d’habitants, a été immobilisée. Les écoles ont été fermées pendant une semaine et les bureaux du gouvernement et les entreprises privées ont aussi fermé leurs portes, ajoutant au coût économique de la catastrophe.

Selon le Centre national de gestion et de réduction des risques de catastrophes (NDRRMC), situé à Manille, les inondations ont fait 25 victimes et affecté 2,9 millions de personnes.

En date du 26 août, plus de 78 000 personnes avaient été accueillies dans 359 centres d’évacuation – des écoles, pour la plupart – et plus de 231 000 autres s’étaient réfugiées chez des membres de leur famille ou des amis.

Inondations en série

Les inondations sont survenues alors que Luzon tentait encore de se remettre des effets du typhon Utor, qui était passé quelques jours plus tôt au beau milieu de cette région populeuse des Philippines, faisant au moins 11 victimes et entraînant des dommages importants dans les zones agricoles.

Les dommages agricoles causés par le typhon Utor sont évalués à plus de 22 millions de dollars. Selon le NDRRMC, les inondations auraient causé, jusqu’à présent, 14 millions de dollars de dommages.

« Les eaux se sont retirées dans certaines zones. De nombreux [déplacés] sont rentrés chez eux, mais il y a encore des gens dans les centres d’évacuation. Leurs maisons ont été totalement détruites ou emportées par les eaux », a dit à IRIN Gwendolyn Pang, secrétaire générale de la Croix-Rouge philippine.

Plus de 1 500 foyers ont été endommagés ou détruits. Certains villages de la province de Cavite, située au sud de Manille, sont toujours sous 30 à 60 centimètres d’eau.

« Dans les jours à venir, nous devrons surveiller de près les conditions de santé et prêter une attention particulière aux cas de leptospirose », a-t-elle dit.

La leptospirose est une maladie hydrique d’origine bactérienne qui est généralement transmise par l’urine des rats. Elle provoque des lésions aux reins, des méningites, des insuffisances hépatiques et des problèmes respiratoires et peut parfois être fatale si elle n’est pas traitée.


Les infections surviennent fréquemment pendant les inondations, car de nombreux résidents affectés pataugent dans l’eau en quête de nourriture ou d’aide, a dit Mme Pang.

« Des maisons sont toujours inondées, en particulier dans les régions côtières », a-t-elle noté, ajoutant que des mesures devraient être adoptées pour lutter contre la dengue, une maladie transmise par les moustiques, si l’eau venait à stagner au cours des prochains jours.

La majeure partie des personnes affectées vivent dans des bidonvilles situés près de voies d’eau. Elles devront reconstruire leur maison ou se réinstaller dans des zones plus sûres.

« Ces personnes ont besoin d’un soutien urgent en termes de réinstallation. Elles ont perdu tous leurs biens – elles ont donc besoin d’articles domestiques de base comme des trousses d’hygiène, des ustensiles de cuisine, des matelas, des couvertures et des contenants pour l’eau, entre autres choses », a dit Mme Pang. « Ce sont des choses simples dont a besoin une famille pour reprendre une vie normale. »

Corazón Soliman, la secrétaire du département des affaires sociales et du développement, a reconnu que la situation demeurait désastreuse et qu’on en était toujours dans la phase initiale de redressement une semaine après les inondations. Les travailleurs humanitaires ont été si débordés qu’elle a dû faire un appel public afin de trouver davantage de volontaires pour aider à remballer quelque 100 000 colis alimentaires pour une distribution immédiate dans les zones affectées.

En quête de normalité

Selon Lito Ibadlit, membre d’un conseil de village de Kawit, une municipalité côtière durement touchée située au sud de Manille, la réponse du gouvernement était insuffisante. Il a dit que de nombreuses personnes n’avaient encore reçu aucune aide malgré la promesse du président Benigno Aquino de rétablir les lignes de ravitaillement essentielles.

Dans son village et aux alentours, les eaux ont mis quatre jours à se retirer après la fin des pluies, laissant une épaisse couche de boue difficile à nettoyer ou à désinfecter.

« Nous avons été vraiment traumatisés ici, surtout les enfants. Nous voulons ramener un semblant de normalité dans nos vies, mais comment faire lorsqu’on doit continuer de laver des vêtements souillés de boue ? » a dit M. Ibadlit. « Les dommages sont si importants que nous sommes nombreux à ne pas savoir par où commencer pour reconstruire. »

Il a appelé à l’envoi de toilettes portatives dans la zone, car celles des maisons sont bouchées. Il y a de l’eau dans le réservoir, mais « elle est marron et sent mauvais », a-t-il dit.

À Kawit, une ville située sur la côte, au moins deux fleuves se jettent dans la mer. Les eaux ont pourtant mis du temps à se retirer en raison du développement des berges qui s’opère depuis plusieurs années.

« Nous croyions que nous ne connaîtrions jamais Ondoy [nom donné par les locaux à la tempête tropicale Ketsana], mais je suppose que nous avons parlé trop vite », a-t-il dit.

En 2009, Ketsana avait aussi entraîné des inondations mortelles qui avaient submergé 80 pour cent de la ville de Manille. Ketsana et la tempête survenue une semaine plus tard avaient fait, ensemble, plus de 1 000 victimes. La Banque mondiale estime par ailleurs le coût du relèvement et de la reconstruction à plus de 4 milliards de dollars.

aag/ds/cb –gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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