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La reprise des combats aggrave la crise au Darfour

[Sudan] Armed men from the Sudan Liberation Movement Army (SLM/A) in Gereida town, south Darfur, Sudan, 24 February 2006. Despite a May peace deal, the UN says violence and displacement have increased in the region. Derk Segaar/IRIN
Une décennie de conflit
Les récentes violences au Darfour, région située à l’ouest du Soudan, ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes. Les agences d’aide humanitaire indiquent qu’elles peinent à atteindre les populations qui ont besoin d’assistance.

Selon les estimations, après une décennie de conflit, le Darfour compte 2,3 millions de personnes déplacées.

Malgré plusieurs accords de paix – le dernier accord signé est le Document de Doha pour la paix au Darfour de 2011 – des affrontements sporadiques continuent entre le gouvernement et les groupes rebelles de la région. Au début du mois d’avril, les combats qui ont opposé les Forces armées du Soudan (SAF) et la faction Minni Minawi de l’Armée de libération du Soudan (SLA/MM) au Darfour-Est ont entraîné le déplacement de plusieurs milliers de personnes ; les villes de Muhagiriya et de Labado, contrôlées par le SLA/MM pendant dix jours, ont été reprises par les SAF.

Le 19 April, un Casque bleu de la Mission des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) a été tué et deux autres ont été blessés lors de l’attaque menée par des inconnues sur la base proche de Muhagiriya.

Des affrontements intertribaux ont été signalés entre les communautés Misseriya et Salamat au début du mois d’avril, ce qui a entraîné des déplacements ; des personnes ont franchi la frontière avec le Tchad ont rejoint le Tchad, d’autres ont rejoint la République centrafricaine. Des conflits fonciers entre ces deux communautés ont causé des tensions au Darfour-Sud et ont provoqué des déplacements.

En janvier, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats entre des membres de la tribu Reizegat du nord du pays et de la tribu Beni Hussein pour le contrôle des mines d’or de Jebel Amir, dans l’État du Darfour-Nord.

Manque d’accès

Selon le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC), la reprise des violences au Darfour a provoqué le déplacement de plus de 150 000 personnes au cours du premier trimestre 2013.

« La guerre qui se poursuit au Darfour fait toujours des victimes, et plus elle continue, plus le nombre de victimes civiles augmente, plus le nombre de personnes obligées de fuir leur lieu de résidence augmente et plus de personnes voient leur vie détruite », a dit à IRIN Mark Cutts, directeur de pays du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

« En ce qui concerne les déplacements récents, nous n’avons pas de chiffres précis, donc il nous est très difficile d’établir des projets pour les populations nouvellement déplacées … Il est difficile d’estimer les chiffres et les besoins exacts tant que nous ne pouvons pas envoyer du monde sur le terrain pour évaluer la situation », a-t-il dit.

« Lorsque le gouvernement a repris le contrôle des villes de Muhagiriya et Labado il y a deux jours, la MINUAD a pu envoyer un convoi dans la zone. Nous avons demandé au gouvernement l’autorisation de faire accompagner ce convoi par un convoi humanitaire transportant de la nourriture et des fournitures médicales, mais cette demande a été rejetée par le gouvernement », a ajouté M. Cutts. « On nous a dit que c’était pour des raisons de sécurité. Nous espérons d’obtenir un accès aux populations déplacées rapidement ».

La MINUAD a également lancé un appel pour un meilleur accès humanitaire, notamment à Muhagiriya et Labado.

Ruari McDermott, directeur de pays de Mercy Corps et directeur du comité directeur du forum de l’organisation non gouvernementale (ONG) internationale, a dit à IRIN qu’un certain nombre d’ONG étaient présentes sur le terrain et établissaient des rapports sur la situation dans certaines zones, mais qu’elles n’avaient pas de vue d’ensemble du nombre total de déplacés et de leur besoins.

Financements

« Nos stocks nous permettent de répondre aux besoins immédiats et nous avons accès à des fonds d’interventions d’urgence au niveau mondial et national, mais les violences et les déplacements exercent une pression sur une action déjà cruellement sous-financée pour s’occuper de 4,4 millions de personnes au Soudan », a dit M. Cutts.

Une conférence des donateurs organisée à Doha, au Qatar, a permis de collecter 3,6 milliards de dollars pour financer des projets de développement au Darfour. M. Cutts a salué l’injection d’argent frais dans la région.

« Souvent, les agences d’aide humanitaire qui interviennent en situation d’urgence prennent en charge la fourniture de services, comme l’eau et les soins de santé, habituellement assurée par le gouvernement ... Grâce à l’injection d’argent dans la région, le gouvernement peut réorganiser ces services et les partenaires humanitaires peuvent se concentrer sur les besoins les plus urgents des personnes touchées par la crise », a-t-il dit.

kr/rz-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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