La Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies (UNISDR) plaide pour la prise en compte du genre dans les programmes de réduction des risques de catastrophes depuis plus de dix ans. « Les catastrophes ne font pas de discrimination mais les gens, oui », a signalé l’agence. « Les contributions éventuelles que les femmes peuvent apporter à la nécessaire réduction des risques de catastrophes [DRR] dans le monde sont souvent négligées et le rôle de dirigeant des femmes dans le développement de la résilience communautaire aux catastrophes, généralement ignoré ».
Le besoin de sensibilisation à l’égalité des sexes dans les programmes est devenu évident après le tsunami asiatique de 2004 qui a tué plus de femmes que d’hommes. Les recherches menées par Oxfam dans certaines régions d’Inde et d’Indonésie après le passage de la vague ont montré que les femmes couraient plus de risques, notamment parce qu’elles étaient moins nombreuses à savoir nager, et beaucoup se trouvaient exposées au danger, car elles étaient sur le rivage, attendant que les hommes ramènent du poisson pour le préparer et le vendre.
« Cependant, nous constatons que, malgré des engagements théoriques constants, il manque des outils d’aide (manuels, guides, méthodologies, etc.) qui cibleraient les questions quant à la façon d’intégrer une approche favorisant l’égalité hommes-femmes dans l’adaptation au changement climatique CCA [climate change adaptation] et dans les projets DRR. L’agence CARE constate que sa propre analyse de la vulnérabilité et de la capacité d’adaptation au changement climatique (CVCA), bien que largement respectée et utilisée, pourrait davantage plaider en faveur d’une approche axée sur l’égalité hommes-femmes », a-t-elle ajouté.
Jusqu’ici, l’analyse CVCA de CARE a été mise à jour et inclut désormais des questions qui s’adressent séparément aux femmes et aux hommes, ce qui donne plus librement la parole aux femmes.
Même si les ONG et les organisations humanitaires commencent à s’intéresser à la question du genre, Babette Resurreccion, directrice de recherche à l’Institut pour l’environnement de Stockholm (SEI), pense qu’une politique plus révolutionnaire est nécessaire. S’il faut saluer les efforts qui s’intéressent à la vulnérabilité liée au genre afin de rendre les hommes et les femmes plus résilients, elle observe que « rebondir pour revenir à une situation normale [le sens conventionnel de la résilience] ne devrait pas signifier revenir à une situation d’inégalité hommes-femmes ».
« Le développement de la résilience devrait aussi changer complétement », a-t-elle remarqué.
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