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Zing Htung Htu, « Nous voulons tellement que la guerre s’arrête »

Zing Htung Htu, Kachin IDP in November 2012 Nyan Lynn/IRIN
Alors que les combats continuent entre l’armée birmane et les séparatistes de l’Armée pour l’indépendance du Kachin (KIA), près de 75 000 civils ont fui les violences, selon les Nations Unies. IRIN a récemment rencontré Zing Htun Htu, une mère de cinq enfants, dans l’un des plus grands camps pour personnes déplacées de la capitale de l’État de Kachin, Myitkyina.

« Après les fêtes de Noël, mon mari et mes trois fils – âgés de 12, 10 et 8 ans – sont retournés dans une ferme [habitée pendant la période des récoltes] à environ [un kilomètre] de notre village de Malanyan, qui se trouve dans la commune de Winemaw. Peu de temps après leur arrivée à la ferme, mon mari a été arrêté par l’armée qui le soupçonnait d’être un membre de la KIA.

« Ne sachant pas si leur père allait revenir, mes trois fils étaient livrés à eux-mêmes dans la ferme. Ils ne pouvaient pas retourner au village, car des combats avaient éclaté dans le village et aux alentours.

« Le jour où mon mari a été arrêté, les deux armées – le gouvernement et la KIA – se battaient violemment dans notre village. Avec d’autres villageois, ma fille de 15 ans et mon bébé de trois mois, nous sommes partis nous cacher. De peur que les combats ne s’aggravent…, nous avons fui le village et nous sommes arrivés au camp.

« Environ trois mois après notre arrivée au camp, j’ai appris que les corps de cinq ou six hommes avaient été retrouvés autour du village. Pensant que mon mari pouvait être l’un d’eux, j’ai demandé aux pasteurs du camp de prier pour mon mari décédé.

« Je pensais que notre vie de famille était finie pour toujours. De façon incroyable, environ un mois plus tard, j’ai reçu un appel téléphonique de mon mari. Il avait heureusement été libéré par l’armée et a appris que nous étions dans ce camp. Il nous a vite rejoints.

« Mais nous ne savions pas si nos fils étaient encore en vie. Environ six mois plus tard, nous avons eu un contact avec eux et ils nous ont finalement retrouvés au camp. Ils avaient beaucoup maigri à leur arrivée. Ils m’ont dit que des voisins de la ferme les avaient envoyés dans un camp frontalier [près de la Chine] pour leur sécurité, car ils pensaient que leur père ne reviendrait pas.

« Nous étions très heureux d’être à nouveau réunis. Mais en même temps, depuis que notre avenir est incertain, nous avons tellement peur que les combats gagnent la capitale.

« Nous ne savons pas si nos affaires sont toujours dans notre maison de village ou si elles ont été pillées par l’armée. Même si la guerre se termine maintenant, nous ne savons pas comment recommencer notre vie et retrouver des moyens de subsistance. Nos fermes ont sûrement disparu maintenant. Nous devons recommencer à zéro.

« Souvent, nous n’arrivons pas à dormir lorsque nous pensons à l’avenir. Nous voulons tellement que la guerre s’arrête ».

nl/pt/cb-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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