Les statistiques collectées par le nouveau ministère des réfugiés et des retournés (Ministry of Refugees and Returnees, MoRR) dans les 34 provinces du pays indiquent que 82 778 ménages (soit 413 890 individus) sont actuellement déplacés à l’intérieur de leur propre pays.
« Nos statistiques sont régulièrement renouvelées et fondées sur des évaluations réalisées dans l’ensemble du pays », a dit à IRIN Noor Mohammad Haidari, un conseiller haut placé du ministère.
En se basant sur les données d’un groupe de travail national sur les déplacés internes incluant des agences des Nations Unies, des institutions du gouvernement et des ONG, le HCR estime à environ 275 000 personnes le nombre de déplacés en Afghanistan.
Les dossiers de nombreuses personnes déplacées datent de 1998-2002. Ces personnes déplacées habitent principalement dans des camps et des villages situés dans le sud et dans l’ouest du pays.
D’après certaines informations, en 2002, plus d’un million de personnes ont été déplacées à cause de conflits, de tensions ethniques et de disputes foncières. Au cours des sept dernières années, la plupart des déplacés ont reçu de l’aide pour retourner dans leur région, mais des milliers d’entre eux vivent toujours dans des camps dans les provinces de Kandahar, d’Helmand et d’Herat.
Au cours des dernières années, la violence et l’insécurité ont connu une escalade rapide et le nombre de civils victimes de la guerre a nettement augmenté, selon la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).
D’après le HCR, vu la nature temporaire de leur déplacement, il est difficile de déterminer le nombre exact de personnes déplacées à cause des conflits. « Dès que la situation sécuritaire s’améliore [dans une zone donnée], les gens ont tendance à retourner dans leur région d’origine », a dit Nader Farhad, le porte-parole du HCR à Kaboul.
En plus du conflit actuel, des catastrophes naturelles récurrentes comme des tremblements de terre et des inondations ont obligé certains Afghans à quitter leur foyers. Des ressortissants afghans qui avaient fui au Pakistan et en Iran sont devenus, à leur retour, des personnes déplacées interne parce qu’ils ont perdu leurs terres ou ont connu d’autres problèmes socioéconomiques.
Aide ad hoc
En mars 2006, les Nations Unies et le gouvernement ont mis fin au programme officiel d’aide aux déplacés. Depuis, des efforts ont été faits pour encourager les familles restantes à retourner chez elles.
La distribution d’aide aux personnes déplacées s’est poursuivie sur une base ad hoc.
« Bien que nous n’ayons pas de budget pour apporter notre aide aux déplacés, nous insistons sur l’importance des solutions viables à long terme », a dit M. Haidari, du ministère afghan pour les réfugiés et les retournés, ajoutant que le ministère n’a pas les moyens de mettre en œuvre des services d’intégration pour les personnes déplacées et a besoin des ressources et du soutien des bailleurs de fonds, des organisations humanitaires et d’autres institutions du gouvernement.
Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), l’une des organisations humanitaires qui se consacrent à l’aide aux personnes déplacées, le financement humanitaire doit augmenter pour répondre aux besoins de tous les déplacés ; les parties en conflit doivent respecter la protection des civils afin d’éviter de nouveaux déplacements ; les organisations humanitaires doivent pouvoir apporter leur aide à toutes les personnes déplacées du pays ; aucun obstacle ne doit nuire à la fourniture d’une assistance neutre et le gouvernement et les organisations humanitaires doivent explorer plus d’options pour l’intégration et/ou le retour des personnes déplacées.
ad/cb/gd
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions