Des milliers de personnes vivent dans des conditions difficiles dans les gouvernorats de l’Hadramaout et d’al-Mahra, dans le sud-est du Yémen, depuis que des inondations ont gravement compromis leurs moyens de subsistance et provoqué le déplacement de milliers d’habitants, selon les autorités et les travailleurs humanitaires.
« Environ 75 pour cent de la population de l’Hadramaout a été touchée. Certaines familles ont été plongées dans la misère du jour au lendemain. Les familles à revenus moyens sont devenues très pauvres lorsque leurs fermes et leurs ruches ont été détruites », a déclaré à IRIN Mohammed al-Qubati, président de la Société caritative pour la protection sociale, une organisation non-gouvernementale locale.
Selon M. Al-Qubati, les inondations ont également affecté la santé des populations. « L’eau de boisson s’est mélangée aux eaux usées et cela va entraîner des risques sanitaires. La situation humanitaire est très difficile. Les autoroutes sont toujours bloquées ».
Les autorités locales de l’Hadramaout ont annoncé le 27 octobre que les crues avaient détruit 420 fermes, 58 puits d’eau et environ 7 000 ruches. Quelque 3 000 familles (environ 21 000 personnes) ont été déplacées.
Le même jour, le ministère de l’Intérieur a déclaré que le bilan des morts s’était élevé à 85 dans l’Hadramaout et à cinq à al-Mahra. Trente et un habitants sont toujours portés disparus et 1 806 habitations ont été totalement ou partiellement détruites.
Les équipes de secouristes ont dit avoir distribué plus de 18 tonnes de vivres aux citoyens touchés par les inondations.
Accès limité
Selon Salem Numair, secrétaire général du conseil municipal d’al-Mahra, le climat peu clément empêche les hélicoptères humanitaires de se rendre auprès de centaines de familles dans les régions de Hout et d’al-Masila.
 Photo: OCHA  |
| Une carte du Yémen indiquant les régions les plus touchées par les récentes inondations |
M. Numair a également indiqué que des puits avaient été contaminés après avoir été inondés par les eaux de crues. « Les réseaux hydrauliques ont également été endommagés par les crues », a-t-il poursuivi, ajoutant que de nouvelles pluies étaient attendues.
Aide internationale
L’ambassade d’Allemagne à Sanaa a annoncé le 27 octobre qu’elle avait offert 100 000 euros pour aider à maîtriser les conséquences des inondations dans l’Hadramaout et à al-Mahra.
Une partie de ces fonds servira à financer les opérations de déblayage, en collaboration avec les autorités municipales, et une partie sera consacrée à distribuer des filtres à eau et de l’eau potable ; les personnes les plus touchées recevront un don financier modeste.
Cinquante mille euros seront consacrés à la réhabilitation des structures sanitaires dans les régions touchées.
« L’Allemagne va mobiliser une aide supplémentaire à long terme pour gérer les conséquences des crues et permettre d’apporter des secours en situation de catastrophe, afin de prévenir les catastrophes à venir et de protéger la population et son héritage culturel », pouvait-on lire dans un communiqué de l’ambassade.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a quant à lui indiqué dans un bulletin daté du 27 octobre que certaines agences des Nations Unies avaient commencé à aider les populations civiles des régions touchées par les crues.
Selon l’agence, l’Organisation mondiale de la santé distribue actuellement des trousses médicales –assez pour couvrir les besoins de 10 000 personnes sur une période de trois mois).
Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés assure l’hébergement de 200 familles, à qui il a également distribué des produits non-alimentaires, et il est prévu que 300 autres bénéficient de cette aide, a également indiqué l’agence.
Toujours selon le bulletin d’OCHA, le Programme alimentaire mondial dispose de réserves alimentaires qui pourraient être réorientées, si nécessaire.
« La Fondation Mohammed bin Rashid Al Maktoum de Dubaï [Emirats arabes unis] envoie actuellement par voies terrestre et aérienne du matériel de secours, des générateurs d’électricité et des pompes à eau aux populations touchées », pouvait-on également lire dans le bulletin.
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