"Les organismes humanitaires n’ont pas pu accéder au haut plateau du Sud- Kivu depuis que les combats se sont intensifiés, au début juin", a déclaré un travailleur humanitaire.
Les combats opposant l’armée rwandaise aux forces dissidentes Banyamulenge, sous le commandement de Patrick Masunzu, ont provoqué le déplacement "de 40 000 personnes de plus", selon cet employé qui a requis l’anonymat.
"Il semble y avoir deux formes principales de déplacement (de populations)", d’indiquer ce responsable. "On a assisté à des exodes spontanés, lors d’accrochages et dans les secteurs touchés par des combats intensifs, et beaucoup de gens se sont entassés dans les villages entourant le centre de Minembwe. Au nord-ouest, dans la région d’Itombwe, on signale que des nombres importants (de déplacés) ont été obligés de se regrouper dans des zones de concentration, destinées à priver les combattants dissidents de la possibilité de chercher refuge parmi la population."
Les groupes Mayi Mayi, les rebelles Interahamwe et burundais, notamment ceux des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), ont apparemment combattu les forces rwandaises sur le plateau, d’ajouter le même travailleur humanitaire. Ces forces anti-rwandaises constituent une vague association de groupes congolais, rwandais et burundais. Durant le mois de juin, dit-il, ces forces ont modifié leurs tactiques, passant de raids éclairs vers des batailles rangées de plus grande envergure contre l’armée rwandaise. La dernière de ces confrontations aurait eu lieu les 5 et 6 juillet.
Une agriculture perturbée
Les combats ont perturbé les habitudes des éleveurs et agriculteurs sur le plateau, explique également ce travailleur humanitaire, ajoutant que "des messages parvenus à Uvira font état d’un accroissement de la difficulté à obtenir de la nourriture et indiquent que la faim est très répandue". Selon lui, des éleveurs n’ont pu amener leurs troupeaux vers des pâturages frais, ce qui a pour conséquence d’affaiblir leurs animaux. Le désespoir a même poussé des habitants à utiliser leurs clôtures comme bois à brûler, entraînant comme conséquence la destruction des récoltes restantes par les vaches et les chèvres.
"De toutes façons, les gens sont incapables de se rendre à leurs champs", poursuit cet employé humanitaire. "Les éleveurs, eux, sont incapables de parvenir jusqu’aux marchés, où ils pourraient vendre ou échanger leur cheptel contre d’autres denrées alimentaires".
En outre, dit-il, la froide température sur le plateau a aggravé les maladies parmi les personnes déplacées qui n’avaient ni refuge, ni vêtement chaud.
"Le besoin le plus criant, c’est de négocier un accès à ce secteur par une mission internationale, pour évaluer les besoins humanitaires", déclare encore ce travailleur humanitaire. "Des clauses de sauvegarde doivent être négociées avec les autorités rwandaises, qui contrôlent militairement la piste d’atterrissage de Minembwe".
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