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D’Haiyan à Hagupit – qu’est-ce qui a changé ?

Vulnerable communities from the Utap transitional site are being evacuated to evacuation centres. Vilma Horca/ CRS/ CAFOD
Au deuxième jour des opérations de réponse à Hagupit, qui a frappé les Philippines sous la forme d’un typhon avant de rétrograder en tempête tropicale, les autorités estiment que la coordination face aux catastrophes s’est améliorée depuis le super typhon Haiyan, qui a dévasté le pays l’année dernière.

Tacloban, la ville qui, il y a 13 mois, avait enregistré le plus de morts, dont le nombre total était estimé à plus de 6 000, n’a signalé aucune victime jusqu’à présent.

« Nous avons évacué plus tôt cette année. Les gens ont besoin de plus d’un ou deux jours pour évacuer », a dit à IRIN le maire de Tacloban, Alfred Romualdez, admettant qu’il avait enfreint les règles en suspendant les cours avant même que la tempête n’entre dans la zone de responsabilité des Philippines. « Les gens ont besoin de trois à quatre jours pour évacuer. On ne peut pas forcer l’évacuation. Avant d’évacuer, ils doivent emprunter de l’argent à leur employeur. Ensuite, il leur faut au moins une journée pour rentrer chez eux dans les provinces. »

Plus d’un million de personnes ont été dirigées vers 3 640 centres d’évacuation, ont rapporté le Centre national de gestion et de réduction des risques de catastrophes (NDRRMC) et le département de la protection sociale et du développement (DSWD) le 8 décembre. Huit des 17 régions administratives du pays ont été touchées. 

À Tacloban, environ 50 000 personnes ont été évacuées avant la tempête. Presque toutes avaient déjà été déplacées par le typhon Haiyan l’année dernière. M. Romualdez a estimé que le nombre de nouveaux déplacés s’élevait à 6 000 personnes au plus. Presque tous sont depuis rentrés chez eux.

Plutôt que d’attendre les évaluations des dommages pour demander une plus grande présence militaire, M. Romualdez a demandé un renforcement des effectifs de l’armée sur le terrain quatre jours avant que le typhon frappe la ville. Tacloban a ainsi pu préparer les secours et des mesures de réduction des risques de catastrophes adaptées à ses besoins, a-t-il expliqué.

Lorsque le typhon a atteint les côtes centrales des Philippines, le soir du 6 décembre, touchant d’abord la ville de Dolores, à l’est de l’île de Samar (à 250 km de Tacloban), ses vents s’élevaient à 195 km/heure et étaient accompagnés de fortes pluies qui ont entraîné des inondations et des glissements de terrain.

Le NDRRMC a confirmé deux morts dues à la catastrophe, tandis que les médias locaux et la Croix-Rouge philippine font état de 21 morts, dont 16 par noyades causées par la montée des eaux à Borongan, la plus grande ville de l’est de l’île de Samar.

Ne pas court-circuiter le gouvernement

La région des Visayas occidentales se rétablissait à peine du super typhon de l’année dernière lorsque la dernière catastrophe a frappé. Selon Camilo Gudmalin, sous-secrétaire du DSWD chargé de surveiller cette région, la coordination entre les intervenants nationaux et internationaux s’est améliorée.

« [Pendant le typhon Haiyan de l’année dernière] les organisations humanitaires ont utilisé des protocoles d’urgence de niveau trois, ce qui nécessitait d’envoyer du personnel de leur siège pour remplacer le personnel local. Ces intervenants n’avaient pas autant de contacts ni la même connaissance du terrain que ceux qu’ils remplaçaient. C’est l’une des principales leçons apprises. Nous avons suggéré aux organisations humanitaires de ne pas exclure le personnel local, qu’il s’agisse d’une urgence de niveau un, deux ou trois. Nous avons appliqué cette leçon à Ruby [nom local pour Hagupit]. »

Comment IRIN suit les tempêtes et les besoins
Actualisation heure par heure
Le groupe interagences de réponse à Ruby, présidé par le Conseil national de réduction et de gestion des risques (NDRRMC), le département de la défense nationale et le département de la protection sociale et du développement (DSWD) @rubyresponse, #rubyresponse
Le groupe de réponse à Ruby sur Facebook
L’agence philippine d’information @PIAalerts
Le Conseil national de réduction et de gestion des risques @ndrrmc_opcen
La garde côtière philippine @PhilCoastGuard1
L’Administration philippine des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques (PAGASA-DOST) @dost_pagasa
   Les actualisations du gouvernement philippin
   La Croix-Rouge philippine @philredcross
   RescuePH, une initiative participative de réponse aux catastrophes visant à coordonner les opérations de réponse et les secours @rescuePH
Les forces armées philippines @TeamAFP
   Le département de la défense nationale philippine @dndphl
Remarquant que les réunions de coordination des différents intervenants réunis en « cluster » fonctionnaient bien, M. Gudmalin a ajouté : « Nous devons [continuer] à renforcer l’approche par cluster pour ne pas court-circuiter le gouvernement. Il faut impliquer le gouvernement dans les prises de décision. »

Lors d’une récente conférence sur la réduction des risques de catastrophe organisée par le gouvernement philippin, la secrétaire du DSWD, Corazón « Dinky » Solíman, a dit aux participants : « L’une des leçons que j’ai tirées d’Haiyan c’est que quand bien même l’expérience et l’expertise peuvent aider, cela ne peut être efficace que si elles s’accompagnent d’une bonne compréhension du contexte local. L’élan de compassion et le désir d’aider exprimés par les organisations étrangères doivent être associés à une bonne compréhension de la situation et des capacités du pays auquel elles veulent venir en aide. » 

« Nous ne pouvons pas encore nous prononcer définitivement [sur la coordination] », a ajouté M. Gudmalin, qui a précisé que des évaluations conjointes devaient encore être réalisées dans les prochains jours pour apporter de l’aide aux zones qui n’ont pas encore été atteintes. « Nos évaluations initiales révèlent que nous n’avons pas encore rencontré de problèmes de coordination. »

Le Bureau de défense civile a annoncé le 8 décembre que l’estimation préliminaire des coûts des dommages, pertes de production agricole et les dégâts d’infrastructures inclus, s’élevait à près d’un milliard de pesos philippins (22,4 millions de dollars). Environ 56 000 hectares de cultures auraient été touchés dans les régions de Bicol, des Visayas occidentales et des Visayas orientales, soit une perte de production estimée à 56 000 tonnes.

Le super typhon de l’année dernière avait détruit trois fois plus de terres agricoles

Le typhon a été rétrogradé au rang de tempête tropicale le 8 décembre, alors qu’il se dirigeait vers la Mer des Philippines occidentales. Des avis de tempête ont été maintenus dans 16 secteurs, dont la zone du Grand Manille. 

Pour Mina Marasigan, du Bureau des affaires publiques du NDRRMC, il était trop tôt pour souffler. « [La tempête] se trouve toujours dans notre zone de responsabilité. Elle va toucher une autre province. Il y a encore de fortes pluies et des vents violents dans de nombreux secteurs. »

Selon les prévisions du NDRRMC, la tempête devrait quitter les Philippines le 10 décembre en soirée.

pt/fm/cb-ld/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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