« L’Éthiopie enverra une brigade de casques bleus à Abyei dès que Khartoum et le Sud-Soudan en auront complètement retiré leurs troupes », a dit Dina Mufti, porte-parole du ministère des Affaires étrangères éthiopien. « Les casques bleus auront pour mission prioritaire d’assurer la paix et la sécurité des civils qui vivent dans la région, ainsi que de protéger les infrastructures ».
Le 23 juin, les États-Unis ont présenté aux Nations Unies un projet de résolution prévoyant le déploiement de casques bleus éthiopiens à Abyei dans le cadre d’une mission de maintien de la paix. La résolution avait été rédigée à partir d’un accord conclu le 20 juin entre le gouvernement de Khartoum et le Mouvement de libération du peuple soudanais (MLPS).
L’accord, signé à Addis Abeba par le président soudanais Omar al Bashir et le président sud-soudanais Salva Kiir Maryadit, prévoit le remplacement des forces du nord et du sud du Soudan par la Force de sécurité intérimaire des Nations Unies pour Abyei (UNISFA), composée de soldats éthiopiens.
« Les casques bleus auront pour mission prioritaire d’assurer la paix et la sécurité des civils qui vivent dans la région, ainsi que de protéger les infrastructures » |
En vertu de l’Accord de paix global de 2005, qui a mis fin à plusieurs dizaines d’années de guerre civile entre le nord et le sud du Soudan, le territoire d’Abyei est administré par une présidence conjointe des deux parties. Son futur statut, après l’expiration de l’Accord de paix global et l’indépendance du Sud-Soudan, le 9 juillet prochain, devait être déterminé par référendum.
Des désaccords concernant le droit de vote des bergers Misseriya du Nord – qui, contrairement aux membres de l’ethnie Ngok Dinka, généralement en faveur du Sud-Soudan, ne vivent pas de manière permanente dans la région, mais y disposent de droits de pâture – ont cependant empêché la tenue du référendum.
Depuis le début des combats, à la fin mai, les Nations Unies ont dit que la situation à Abyei « demeurait tendue et imprévisible ».
Selon un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au moins 102 000 personnes ont dû quitter la région depuis le mois de mai.
Démilitarisation
S’il est prévu que le Sud-Soudan devienne officiellement indépendant le 9 juillet prochain, le nord et le sud du pays doivent encore régler plusieurs différends frontaliers. Le gouvernement de Khartoum et le MLPS, basé à Juba, ont malgré tout promis de démilitariser la région frontalière d’Abyei et d’y permettre la présence d’une force de maintien de la paix éthiopienne sous l’égide des Nations Unies.
L’accord n’a cependant pas encore été ratifié par les Nations Unies et l’Union africaine (UA).
« La résolution n’a pas encore été adoptée », a dit M. Mufti. « Mais nous nous attendons à ce que le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA l’approuvent à temps pour que les casques bleus éthiopiens puissent mener à bien la mission de maintien de la paix à Abyei telle qu’elle est décrite dans l’accord ».
En vertu de cet accord, l’UNISFA aura pour missions de maintenir la paix et la sécurité dans la région, protéger les frontières du territoire, assurer la sécurité des civils et mettre sur pied une force de police locale.
Le Nord et le Sud se sont entendus sur le fait que la force de police devait comprendre des personnes issues des groupes ethniques Ngok Dinka et Misseriya.
C’est un général éthiopien qui dirigera l’UNISFA. « C’est à cette condition que nous avons accepté d’envoyer nos troupes dans la région et les deux parties y ont consenti », a ajouté M. Mufti.
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