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Sécurisation de l’accouchement

Mother with a new born child UNFPA
Alors que les hémorragies consécutives à la délivrance constituent la principale cause de décès maternel dans les pays en développement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient d’approuver l’utilisation du misoprostol, un médicament qui permet de diminuer considérablement ce risque.

Le misoprostol est un utérotonique (un médicament qui provoque des contractions de l’utérus et réduit les pertes de sang) qui peut être efficace dans la prévention de l’hémorragie du post-partum (HPP). Il est stable à température ambiante et peut être pris sous forme de comprimés.

La décision d’ajouter le médicament à la liste modèle OMS des médicaments essentiels pour la prévention de l’HPP constitue « une confirmation » pour les pays et les prestataires qui souhaitent l’utiliser, a indiqué Ndola Prata, professeure agrégée à l’université de Californie, Berkeley, et directrice de Venture Strategies Innovations, une organisation non gouvernementale (ONG) travaillant à l’amélioration de la santé des femmes qui a participé à la rédaction de la documentation soutenant la demande d’ajout du misoprostol.

Les gouvernements ne sont pas obligés de se conformer à la liste de l’OMS. Celle-ci revêt toutefois une importance particulière pour les ministres de la Santé, et l’ajout du misoprostol permettra aux gouvernements de fournir le médicament plus facilement et à moindre coût, selon des experts de la santé.

Le comité OMS relatif aux médicaments essentiels, qui s’est réuni en mars, a approuvé le misoprostol « pour la prévention de l’HPP dans les pays où l’ocytocine [principal médicament utilisé dans la prévention de l’HPP] n’est pas disponible ou ne peut être utilisé sans danger », selon le rapport publié cette semaine.

Des recherches récentes « montrent que l’utilisation du misoprostol par les sages-femmes ou les aides à l’accouchement traditionnelles qui ont été formées à l’utilisation du médicament dans le cadre de naissances à domicile peut se révéler bénéfique », a indiqué le comité dans son rapport.

De nombreux experts de la santé indiquent que le misoprostol serait plus efficace dans la réduction des décès maternels s’il était utilisé par des travailleurs de la santé locaux, et non pas uniquement dans les hôpitaux. De manière générale, environ un tiers des naissances (quelque 45 millions), principalement dans les pays en développement, ont lieu à domicile sans la présence d’un médecin, d’une infirmière ou d’une sage-femme dûment formée, selon l’OMS.

Pas à titre de traitement

Le comité de l’OMS a rejeté une demande connexe visant à inclure le misoprostol dans la liste des médicaments pour le traitement de l’HPP, indiquant que l’ocytocine était mieux adaptée.

« Le comité d’experts souhaitait renforcer la nécessité pour les pays de mettre le médicament le plus efficace dans le traitement de l’HPP à disposition chaque fois que cela est possible plutôt que de recommander une solution moins efficace », a dit Deirdre Dimancesco, du Département des Médicaments essentiels et politiques pharmaceutiques de l’OMS.

Si une femme a pris du misoprostol à titre de prévention et fait néanmoins une hémorragie après la délivrance, on ne sait pas si la prise d’une dose supérieure – une nouvelle administration du médicament à titre de traitement – est sans danger, a-t-elle ajouté.

Mme Prata a dit que les défenseurs de la santé continueraient à travailler avec l’OMS afin de trouver un accord pour le traitement, mais qu’entretemps les travailleurs de la santé sur le terrain seraient formés pour les deux. Les chercheurs en santé ont indiqué que le misoprostol peut être efficace pour le traitement et la prévention.

Mettre en place une protection universelle prend du temps, a dit Mme Prata, qui a noté que si les pratiques d’accouchement sans risque étaient promues dans les centres de santé depuis plusieurs dizaines d’années, nombre de femmes n’avaient toujours pas accès à ces soins.

« Il est important que les prestataires aient la possibilité d’utiliser le misoprostol à titre de traitement également…Pour ceux d’entre nous qui formons les prestataires, il serait très difficile de dire “ D’accord, vous utiliserez le misoprostol à titre de prévention, mais pas de traitement car cela n’est pas autorisé ”. Nous ne pouvons pas leur dire cela – pour moi, ce n’est pas un comportement éthique ».

np/he-gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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