Les enfants qui attrapent le choléra et n’ont pas été vaccinés contre la rougeole seront plus vulnérables à cette maladie. Nous devons agir rapidement pour maîtriser l’épidémie, » a dit à IRIN Kossi Ayigan, coordonnateur du secteur santé de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RDC.
« Nous nous efforçons d’augmenter et de mieux coordonner la réponse. Si rien n’est fait, l’épidémie va certainement continuer à se propager, » a dit M. Ayigan à IRIN.
La rougeole est une infection du système respiratoire hautement contagieuse que seule la vaccination peut prévenir et qui peut être fatale chez les enfants s’ils ne sont pas soignés. Selon des données de Médecins Sans Frontières (MSF), la rougeole peut tuer entre un et 15 pour cent des enfants non vaccinés qui attrapent la maladie et jusqu’à 25 pour cent dans les groupes d’enfants malnutris ou vulnérables qui n’ont qu’un accès limité aux soins de santé.
Selon l’OMS, le nombre total des cas depuis le début de l’année a été de 6 524, dont 33 morts.
« L’épidémie a démarré de façon assez dispersée, » a dit Northan Hurtado, un médecin de premier recours de MSF. « Au début, à la mi-octobre, les zones rurales étaient les plus touchées. Puis les cas ont commencé à augmenter dans les zones urbaines. »
Selon l’OMS, des milliers d’enfants n’ont pas pu bénéficier des vaccinations en raison de l’importance des déplacements de population. De plus, l’insécurité, les contraintes logistiques et les difficultés d’accès ont entravé la couverture vaccinale.
Contraintes logistiques
La stratégie visant à essayer d’enrayer à l’épidémie, qui fait intervenir le ministère de la Santé congolais et des partenaires comme l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et MSF, est en cours de déploiement, mais doit encore faire face à des contraintes importantes.
« Depuis septembre 2010, nous avons vacciné plus de 1,5 million d'enfants pour répondre à l'urgence. Mais la maladie se répand comme une traînée de poudre. Il est désormais impératif que tous les acteurs de la santé se mobilisent pour faire de cette épidémie une priorité nationale, » a dit Gaël Hankenne, chef de mission de MSF en RDC.
Selon MSF, les ressources humaines, les besoins financiers et logistiques nécessaires demandent une réponse plus concertée afin de garantir l’efficacité du processus.
L’organisation a souligné les problèmes logistiques qui freinent les livraisons [de vaccins] et le besoin de mieux contrôler la chaîne du froid, essentielle pour préserver l’efficacité du vaccin.
« Nous demandons au ministère de la Santé d'assurer sans délai la réponse aux épidémies dans les autres provinces ou nouvelles zones de santé touchées. Par ailleurs, nous demandons aux bailleurs internationaux, aux institutions internationales et aux acteurs de la santé d'intervenir immédiatement, en libérant les financements d'urgence, ou en s'engageant directement dans la prise en charge de l'épidémie. Si la réaction de tous ces responsables tarde à venir, il sera impossible d'enrayer l'épidémie de rougeole en RDC, » a dit Geza Harzi, chef de mission de MSF au Katanga, l’une des provinces affectées.
Depuis janvier, MSF assiste les autorités nationales pour ce qui est du suivi, des kits de traitements, des vaccinations (1,5 million de doses de vaccin contre la rougeole sont en train d’être mobilisés) et des études relatives à la couverture immunitaire.
MSF a fourni la réponse d’urgence (traitement, inoculation et épidémiologie) au Katanga, au Kasaï Occidental et au Sud Kivu mais de nouvelles épidémies se sont déclarées dans les provinces du Bandundu, du Kasaï Oriental et du Maniema. L’épidémie se propage rapidement vers le nord.
cp/mw – og/amz
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