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Difficile de faire face à la hausse des prix alimentaires

Bread for sale in a bakery in Kabul, Afghanistan June 2008. Basic food prices have increased dramatically in past year. Manoocher Deghati/IRIN
Le prix du blé au Pakistan a presque triplé depuis 2008 et les habitants des quartiers les plus pauvres de Lahore, capitale de la province du Punjab, se demandent comment ils vont faire pour nourrir leur famille, disent les locaux.

« Il y a quelques années, un sac de 20 kilos de farine de blé nous coûtait un peu plus de 200 roupies pakistanaises [2,35 dollars], » a dit Saleem Yousaf, un père de quatre enfants qui travaille comme cuisinier. « Aujourd’hui, pour la même quantité nous payons plus de 550 roupies [6,47 dollars] ; ça nous dure moins d’un mois et les prix des légumes, des lentilles, des épices et tout le reste ont également explosé.

La femme de Yousaf travaille elle aussi comme femme de ménage à Lahore. A eux deux, ils gagnent 12 000 roupies [142 dollars] par mois. « D’autres familles gagnent moins, mais nous avons beaucoup de mal à nous en tirer parce que nos quatre enfants sont tous à l’école, et je crois vraiment que l’éducation est essentielle pour leur avenir, » a t-il dit à IRIN.

Le salaire minimum pour les salariés a été augmenté par le gouvernement de 4 000 roupies [47 dollars] à 6 000 [70 dollars] en mars 2008, mais selon certains groupes de défense des droits des travailleurs, la mise en application [de cette décision] laisse à désirer.

La famille de Yousaf dépense mensuellement 4 000 roupies pour payer les frais [de scolarité], les livres et la papeterie. Il lui faut aussi 1 000 roupies pour les charges. « Quelquefois nous parvenons à peine à nourrir les enfants, » a ajouté Yousaf.

Javed Saleem, son fils de 11 ans, a dit à IRIN : « Nous ne mangeons que le soir et pour le petit déjeuner, nous buvons une tasse de thé. Mes parents ne peuvent pas se permettre davantage. »

Les autres familles de Shadra, un district pauvre de Lahore, où habite Yousaf, sont dans la même situation. C’est le cas de dizaines de milliers d’autres familles d’un bout à l’autre du pays.

Remarquablement, des champs de blé s’étendent tout autour de Shadra, aux abords de Lahore, mais cette céréale, qui est l’aliment de base du Punjab, est pour une grande part inaccessible, parce que le plus gros de la récolte est destinée à l’exportation.

Selon le Système d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET), une combinaison d’inflation et d’insécurité alimentaire chronique fait qu’au Pakistan beaucoup sont vulnérables aux hausses de prix. La pauvreté et les prix alimentaires élevés menacent la sécurité alimentaire, et alimentent à leur tour l’inflation.

La malnutrition

« Les prix élevés de la nourriture ont une influence négative sur la capacité des gens à obtenir les calories nécessaire à une vie saine, » a dit à IRIN Amjad Jamal de l’unité de l’Information publique du Programme alimentaire mondial des Nations Unies à Islamabad. « La majorité des Pakistanais dépensent la moitié de leurs revenus pour acheter les denrées alimentaires de base et il leur reste très peu pour les soins de santé ou l’éducation de leurs enfants.

A plus long terme ceci provoque aussi la malnutrition, qu’on a pu observer en particulier après les récentes inondations ; le Sindh est touché en effet par les problèmes de malnutrition, » a t-il ajouté.

« Je vois sans cesse des enfants qu’on m’amène qui souffrent de malnutrition, » a dit Ghulam Nabi, médecin à Shadra. « Ils n’ont tout simplement pas les calories dont ils ont besoin et les familles ne peuvent pas se permettre de leur donner une meilleure nourriture. »

La crise financière et économique mondiale de 2008, le déplacement de quelque trois millions de personnes en 2009 résultant des affrontements entre les groupes militants et l’armée pakistanaise, et les inondations catastrophiques de 2010 ont aggravé la situation, a t-il ajouté.

Selon le Bureau fédéral des Statistiques du Pakistan, l’indice des prix à la consommation était de 17,75 pour cent supérieur à ce qu’il était l’an dernier à la même époque.

« Mon beau-père souffre d’une hépatite, mais si nous essayons de le faire soigner, nous ne serons plus en mesure de nourrir notre famille, » a dit Razia Bibi, mère de cinq enfants. Elle gagne environ 6 000 roupies par mois à coudre des vêtements. Son mari est sans emploi. Depuis qu’il a perdu son travail il y a sept mois, leurs trois filles ne vont plus à l’école.

kh/eo/cb – og/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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