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L’importance de l’échange d’informations dans la réponse d’urgence

Mobile phones are increasingly being used as tools for humanitarians Keishamaza Rukikaire/IRIN
Selon un nouveau rapport, les travailleurs humanitaires ne tirent pas pleinement parti des nouvelles technologies et des équipes virtuelles pour accélérer la réponse d’urgence et faire face au flux « exponentiel » d’informations.

« Même si la communauté humanitaire dispose de peu de ressources pour la réponse, elle effectue toujours des tâches [élémentaires] qui pourraient être réalisées par des ordinateurs », a dit à IRIN John Crowley, de l’Initiative humanitaire de l’université d’Harvard et auteur principal du rapport intitulé Disaster Relief 2.0: The Future of Information Sharing in Humanitarian Emergencies.

« L’appareil qui intègre des données dans tel ou tel tableau peut les extraire, les regrouper et les convertir en format composite », a-t-il ajouté. « C’est l’idée que Tim Berners-Lee avait pour le Web sémantique pendant plus de dix ans. Nous y parvenons tout juste... et Haïti a représenté le point charnière [de ce changement] ».

Le rapport – établi à la demande du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la Fondation des Nations Unieset la Fondation Vodafone – s’est penché sur l’après-séisme en Haïti et formule des recommandations sur la façon dont les travailleurs humanitaires peuvent collaborer avec des bénévoles et des techniciens pour améliorer la réponse et mieux rendre compte de leurs actions lors de prochaines urgences.

Après le séisme, les Haïtiens ont envoyé des milliers d’appels au secours à l’aide de leurs téléphones portables. Malheureusement, « le personnel humanitaire sur le terrain n’avait ni les outils ni la capacité d’écouter ce nouvel afflux de demandes provenant directement des citoyens haïtiens ».

« Lorsque le personnel humanitaire est arrivé en Haïti, une grande partie des données de départ, sur support papier, concernant les écoles et les hôpitaux avait disparu dans les décombres des bâtiments du gouvernement et des Nations Unies », a dit à IRIN Adele Waugaman, directrice du partenariat technologique de la Fondation des Nations Unies. « Le personnel humanitaire déployé sur le terrain a donc dû mettre en place ses actions de secours et d’aide sans connaître les ressources disponibles », a-t-elle ajouté.

Selon Mme Waugaman, les travailleurs humanitaires qui se heurtaient à une infrastructure dévastée et à un manque de données devaient cependant traiter et analyser des quantités astronomiques d’informations. Des réseaux décentralisés de bénévoles et le recours au crowd sourcing pourraient améliorer l’efficacité des secours en comblant certaines de ces lacunes.

[Pakistan] Edhi operators man the phones 24 hours a day.
Photo: David Swanson/IRIN
Le rapport demande l’aménagement d’un espace physique où les travailleurs humanitaires et les groupes de bénévoles pourraient se rencontrer (photo d’archives)
Groupes de bénévoles

À la suite du séisme en Haïti, des milliers d’individus des quatre coins du monde ont proposé leur aide pour collecter, traduire et cartographier bénévolement les demandes de secours et d’aide et pour organiser d’autres actions techniques afin de faciliter la réponse à la catastrophe. C’est ainsi que se sont créés de nouveaux groupes de bénévoles et de techniciens dynamiques, qui ont commencé à rassembler, géolocaliser et classer par ordre de priorité les messages reçus par différents moyens de communication. Ces réseaux ont ainsi parfois réussi à guider les équipes de recherche et de secours sur le terrain.

« Les groupes de bénévoles et de techniciens nous ont fait réfléchir à la façon dont nous pourrions améliorer notre travail... Ils disposent d’un système grâce auquel ils peuvent ouvrir une interface de programmation permettant à un ordinateur d’entrer dans le système, d’en extraire des données puis de les réenregistrer ce qui accélère, augmente l’efficacité et standardise l’échange de données », a expliqué M. Crowley.

« [Ce système] a bien mieux fonctionné que ceux qui consistaient à créer des tableurs, élaborer des listes pour informer les décideurs et faire des vidéoconférences qui prennent beaucoup de bande passante, d’argent et de temps », a-t-il ajouté. « Nous devons commencer à nous adapter au fait que le flux d’informations augmente à un rythme exponentiel ».

L’avenir

Le rapport recommande de mettre en place une plateforme de technologie humanitaire qui favoriserait un dialogue ouvert et honnête entre les représentants des Nations Unies, les travailleurs humanitaires et les groupes de bénévoles et de techniciens afin d’identifier les défis que représentent la collecte et l’échange d’informations relatives aux catastrophes. Le rapport demande aussi l’aménagement d’un espace physique où les travailleurs humanitaires et les groupes de bénévoles pourraient se rencontrer pour suggérer des outils, des pratiques et des mesures en fonction des besoins identifiés par la plateforme de technologie humanitaire.

Le rapport préconise également la création d’une organisation chargée de mobiliser les meilleurs outils et pratiques proposés par les bénévoles pour les utiliser sur le terrain, d’un groupe de recherche et de formation pour former les travailleurs humanitaires et les bénévoles aux meilleures pratiques de gestion des informations dans un contexte humanitaire et d’une interface fonctionnelle claire présentant différentes façons de collaborer avant et pendant les interventions d’urgence.

Mais, selon Mme Waugaman, de la Fondation des Nations Unies, le plus grand défi est actuellement de trouver « comment mettre en contact les groupes de bénévoles et le système humanitaire pour que, lorsque les besoins sont cartographiés, quelqu’un puisse se charger d’y répondre... Cela n’existe pas encore et c’est pourquoi ce dialogue est important », a-t-elle ajouté.

Lors de la publication du rapport, le 28 mars, la secrétaire générale adjointe des Nations unies chargée des affaires humanitaires et coordonnatrice des secours d'urgence, Valérie Amos, a dit : « Le défi consiste à chercher comment assurer une meilleure coordination entre un système humanitaire structuré et hiérarchisé et des groupes de bénévoles et de techniciens relativement peu organisés et non hiérarchisés... En l’absence de lien direct avec le système humanitaire, les bénévoles et les techniciens risquent de cartographier des besoins sans pouvoir garantir qu’ils puissent être comblés ».

dh/az/eo/cb – gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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