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Le coût de la révolution

Construction workers wait to be hired in Cairo Amr Emam/IRIN
De nombreuses personnes en Égypte ont été directement ou indirectement affectées par les 17 jours de manifestations qui ont pris fin le 11 février avec le départ du président Hosni Moubarak.

Selon les données du gouvernement, 365 civils et 32 policiers ont trouvé la mort, et 5 500 civils et 1 000 policiers ont été blessés.

« Nous exhortons les autorités à enquêter sur les incidents violents, y compris ceux résultant de l’usage excessif de la force par des responsables de la sécurité qui ont autorisé des tirs à balles réelles sur les manifestants, et sur les actes de violence commis par les manifestants pro et anti-Moubarak », ont déclaré dans un communiqué publié le 17 février un groupe d’experts incluant le Rapporteur des Nations Unies sur les exécutions arbitraires et sommaires Christof Heyns ; le Rapporteur des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression Frank La Rue ; et le co-Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire El Hadji Malick Sow.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), on compte 13 enfants parmi les victimes.

« Tous les cas de décès et de blessures rapportés, particulièrement ceux d’enfants, ainsi que les informations selon lesquelles des enfants auraient été payés pour participer aux contre-manifestations et...auraient été détenus doivent faire l’objet d’une enquête approfondie, et les droits des enfants pleinement protégés », a dit le représentant de l’UNICEF Philippe Duamelle.

L’agence a lancé un programme d’aide psychosociale pour les enfants affectés. « Les enfants ont besoin qu’on les aide à surmonter le sentiment d’insécurité lié aux violences auxquelles ils ont pu assister ou même subir », a ajouté M. Duamelle.

Sans emploi

De nombreux travailleurs occasionnels ont été laissés sans emploi, en particulier dans les secteurs de la construction et du tourisme.

« Comment nourrir ma famille si je n’ai pas de travail ? Par le passé, on pouvait obtenir du travail de temps en temps, mais maintenant il n’y en a plus du tout », a dit Rifaat Abdullah, un travailleur de la construction de 43 ans qui a quatre enfants à nourrir.

Selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), une institution gérée par l’État, le secteur de la construction a été le plus durement touché. En effet, environ 90 pour cent des ouvriers se sont retrouvés sans travail pendant et immédiatement après les manifestations lorsque les chantiers ont été arrêtés.

Selon M. Abdullah, qui se rendait auparavant sur la place centrale du quartier résidentiel densément peuplé de Faisal, à Gizeh, pour se faire embaucher pour la journée par un entrepreneur, il est désormais impossible de trouver du travail. « Je suis fatigué d’attendre », a-t-il dit à IRIN. « J’ai songé à changer de travail, mais la récession semble toucher tous les secteurs du pays ».

À 24 ans, Kareem Mohamed est père d’un enfant. Avant la révolution, il louait son cheval à des touristes près des pyramides de Gizeh, une attraction touristique majeure, mais le site a été déserté depuis.

« Je dépends des touristes pour nourrir ma famille », a dit M. Mohamed. « Et je n’en ai pas vu depuis près d’un mois ».

D’après l’ancien vice-président égyptien Omar Souleimane, 1,1 million de touristes ont quitté l’Égypte pendant les neuf premiers jours du soulèvement. Selon le rapport du CAPMAS publié le 17 février toutefois, environ 210 000 personnes seraient parties pendant la dernière semaine de janvier. « Les dépenses des touristes ont diminué de 178 millions de dollars au cours de cette semaine-là », indique le rapport.

Certains hôtels ont été contraints d’obliger leurs employés à prendre un congé sans solde.

Soins de santé

Les services de santé ont également été affectés. « Des milliers de patients ont eu des difficultés à se rendre à l’hôpital à cause des problèmes de sécurité, du manque de transport et du couvre-feu national », ont dit des travailleurs de la santé à IRIN. Et c’est sans compter les pénuries de médicaments.

« Presque tous les transport ont cessé de fonctionner », a dit Mohamed Abdeen, président de l’hôpital d’oncologie d’Assouan. « Nous étions donc incapables de nous procurer certains médicaments très importants pour le traitement du cancer ».

Malgré les difficultés actuelles, certain experts demeurent confiants quant à la possibilité d’un nouveau départ pour les plus vulnérables.

Lors d’une récente interview avec le magazine IMF Survey, Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), a dit que l’accent devait être mis sur des stratégies de croissance plus inclusives et une aide mieux ciblée pour les ménages les plus pauvres.

D’après Rashad Abdou, professeur d’économie à l’université du Caire, l’extension des microprojets communautaires pourrait être un moyen de mieux soutenir les groupes économiquement vulnérables. « Ces projets dépendent de la capacité du gouvernement à faciliter l’emprunt bancaire pour permettre aux plus pauvres de mener à bien leur projet », a-t-il ajouté.

ae/eo/cb – gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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