1. Accueil
  2. Asia
  3. Myanmar

Le conflit augmente le risque de mines antipersonnel

A prosthesis put on one of Cambodia's landmine victims David Gough/IRIN
De récents combats entre les forces gouvernementales et des groupes ethniques armés dans l’est du Myanmar ont augmenté le risque de blessures causées par des mines antipersonnel pour les civils, avertissent des experts.

« Avec l’intensification des combats, l’utilisation des mines va augmenter, et plus d’acteurs vont être impliqués », a dit à IRIN depuis Bangkok Katherine Kramer, directrice de programme à l’Appel de Genève, une organisation humanitaire basée en Suisse travaillant pour l’interdiction des mines antipersonnel.

On trouve des mines dans 10 des 14 états et circonscriptions le long de la frontière birmane, notamment dans les états de Karenni, Karen, et Chin, et plus de 10 pour cent de l’ensemble des communes du Myanmar sont touchés, selon un rapport publié par le groupe le 26 janvier.

Depuis les élections du 7 novembre – les premières dans le pays depuis 20 ans – les hostilités entre les groupes ethniques armés et les forces gouvernementales se sont intensifiées ; les premiers ont refusé d’être incorporés dans les Forces des Gardes-Frontières du pays (BGF), une armée parapluie unifiée pour le gouvernement birman. En conséquence, des milliers de personnes demeurent déplacées.

En même temps, un conflit inter-factions entre les groupes ethniques en 2010, particulièrement dans l’état de Karen, « a conduit tant à une plus grande utilisation des mines antipersonnel qu’à plus de victimes connues », a ajouté Yeshua Moser-Puangsuwan, coordinateur des recherches pour la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), une organisation mondiale qui promeut le Traité d’Interdiction des Mines de 1997.

Les mines antipersonnel sont utilisées lors des embuscades, dans les zones rurales, près des villages, dans des installations militaires et le long des sentiers qui peuvent être utilisés par l’opposition, a-t-il dit.

« La plupart des groupes armés sont réticents à abandonner l’utilisation des mines antipersonnel car ils ne savent pas comment faire sans elles », a ajouté Mme Kramer.

Victimes

Selon l’ICBL, le taux de blessure par mine antipersonnel est parmi les plus élevés au monde, surpassé seulement par l’Afghanistan et la Colombie.

Pourtant, le chiffre actuel demeure inconnu à cause des difficultés à accéder aux zones de conflit affectées par les mines, et à cause de l’absence de statistiques nationales.

On estime le nombre de blessés à 2 325 entre 1999 et 2008, et à 721 uniquement pour 2008, un chiffre qui doit certainement être identique actuellement.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime que le nombre total de personnes amputées dans le pays s’élève à 12 000, dont la majorité est probablement victime des mines antipersonnel.

Cinquante pour cent des victimes sont des civils, y compris des enfants, selon l’Appel de Genève.

« C’est quelque chose dont toutes les parties sont responsables », a dit David Scott Matheison, un chercheur chevronné à Human Rights Watch.

L’absence d’activités de déminage, couplée à l’intensification du conflit et de l’utilisation, signifient que « plus de blessés sont certains », a dit M. Moser-Puangsuwan.

Six des 29 groupes armés opérant au Myanmar ont signé l’Acte d’engagement de l’Appel de Genève, étant d’accord pour renoncer à l’emploi des mines antipersonnel et pour mettre en œuvre une sensibilisation sur les dangers des mines antipersonnel, le repérage, le plaidoyer et l’assistance aux victimes.

Cependant, dans un environnement si instable, « il est peu probable que cela se passe dans un futur proche. Mais il y a des opportunités pour travailler avec des organisations locales pour atténuer les conséquences », a dit Mme Kramer.

dm/ds/mw-sk/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join