Selon les estimations de l’étude, fondée sur les registres du ministère de la Santé et les rapports des hôpitaux, chaque année, 2 300 femmes et filles tentent de se suicider – principalement parce qu’elles souffrent de maladies mentales, sont victimes de violences domestiques et/ou connaissent des difficultés socioéconomiques. « Elles sont nettement plus nombreuses qu’il y a 30 ans », a expliqué M. Kakar, qui occupe actuellement le poste de conseiller sanitaire auprès du président Hamid Karzaï.
Les troubles sociaux, la perte d’êtres chers, le déplacement, l’insécurité alimentaire, la pauvreté, l’analphabétisme, la toxicomanie et le manque d’accès aux services de santé – autant de facteurs causés ou aggravés par plus de 30 ans de guerre - ont également contribué à cette recrudescence, selon M. Kakar.
Toujours d’après M. Kakar, environ 1,8 million de femmes et de filles âgées de 15 à 40 ans souffrent de « dépression grave ».
Ses conclusions n’ont été confirmées ni par le ministère de la Santé publique (MSP), ni par le ministère de la Femme (MF) : plus de 1 900 cas de violence envers les femmes et seulement 37 suicides ont été enregistrés, ces deux dernières années, dans la base de données du MF sur la violence liée au genre, mais cette base de données se fondant uniquement sur les cas signalés, il est à supposer qu’elle n’offre qu’une sous-estimation de la situation réelle.
Des indications provenant d’autres sources soutiennent en revanche la thèse de M. Kakar.
Notamment, le nombre de patients venus solliciter des soins à l’hôpital psychiatrique géré par l’organisation non gouvernementale (ONG) International Assistance Mission (IAM) dans la province d’Hérat, dans l’ouest du pays, augmente progressivement depuis quelques années.
« Nous recevons une cinquantaine de patients par jour », a indiqué Khadim Hussain Rahimi, responsable hospitalier, ajoutant que ce nombre était beaucoup plus élevé qu’en 2000, à l’ouverture de l’hôpital.
En outre, sur les plus de 100 cas d’auto-immolation recensés au service des grands brûlés de l’hôpital de la ville d’Hérat au cours des 15 derniers mois, 76 patients sont décédés, selon des responsables.
« Nombre de femmes qui s’immolent ou se suicident souffrent de troubles mentaux », selon Mohammad Arif Jalali, chef du service des grands brûlés de l’hôpital.
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