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Opération pilote pour des “toilettes volantes” améliorées

Resident of an IDP settlement in the Delmas area of Port-au-Prince receives a week's supply of biodegradable plastic bags being tested as toilets Oxfam
Les “toilettes volantes” sont couramment utilisées dans tous les bidonvilles du monde : Les habitants ne pouvant avoir accès à des latrines pour des raisons de surpeuplement, de distance ou d’insécurité, défèquent dans un sac plastique, puis le jette par-dessus les toits. Mais en Haïti, les équipes humanitaires testent actuellement un sac spécialement traité pour transformer les excréments humains en compost en l’espace de quelques semaines.

C’est la première fois que les sacs à usage unique Peepoo sont testés dans une réponse humanitaire post-catastrophe, selon Andy Bastable, coordinateur en santé publique pour Oxfam, qui fait une évaluation du produit dans les camps de personnes déplacées du quartier de Delmas dans la capitale, Port-au-Prince.

A ce jour, le Peepoo, qui contient un produit chimique décomposant les déchets pour en faire des engrais, a été utilisé dans des bidonvilles au Bangladesh et au Kenya. Les critiques de cette méthode disent qu’elle ne peut pas à elle seule résoudre les problèmes d’intimité ou de lavage des mains - essentiels dans les solutions pour l’assainissement – et qu’il n’y a pas pour le consommateur d’incitation à utiliser le sac.

Le directeur de projet d’une ONG spécialisée dans le domaine de l’assainissement urbain, qui a souhaité rester anonyme, a dit que d’une manière générale, les bénéfices potentiels en matière de santé publique existent bien, mais que cela ne fait aucune différence pour l’individu qui peut utiliser n’importe quel sac plastique gratuitement.

Pour ce travailleur humanitaire, qui a entre autres travaillé dans des opérations d’assainissement dans le plus grand bidonville de Nairobi, Kibera, le produit était « une idée sympa » mais « pas très sérieuse ».

En revanche, a-t-il dit, il pourrait être utile dans les camps temporaires post-conflit ou post-catastrophe, où il pourrait être intégré à la gestion de camp. Toutefois, les experts voudraient certainement voir les résultats d’une « évaluation rigoureuse ».

Peu d’options pour l’assainissement

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Sur certains des sites où vivent les personnes déplacées à Port-au-Prince, les latrines à fosse utilisées couramment dans les situations post-urgence ne sont pas viables, à cause des surfaces en béton ou en macadam, de l’élévation de la nappe phréatique ou des interdictions de creuser émises par les propriétaires, a indiqué à IRIN M. Bastable d’Oxfam. Dans de telles situations, a-t-il dit, une option consiste à installer des latrines surélevées, mais les 20 dollars par jour pour chaque latrine à vider reviennent assez cher et dans beaucoup de cas, l’accès par camion est difficile.

Dans un camp installé sur une décharge, des membres de l’International Rescue Committee (IRC) ont creusé sur presque deux mètres sans trouver le moindre sol, seulement des déchets compactés, a dit Melissa Winkler de l’IRC.

« Nous nous sommes mis à réfléchir : quelles étaient les pratiques sanitaires des gens avant ? Pouvons-nous prendre ce qu’ils font habituellement, le systématiser et le rendre plus sûr ? », a dit M. Bastable d’Oxfam.

Pour beaucoup de gens à Port-au-Prince, ces sacs neutralisateurs d’odeurs, avec des cabines hommes-femmes séparées et des poubelles vidées régulièrement par des travailleurs humanitaires, représentent une amélioration. Les conditions sanitaires étaient déjà très mauvaises à Port-au-Prince avant le séisme du 12 janvier et beaucoup déféquaient dans des sacs plastique dont ils se débarrassaient où ils pouvaient.

Haïti est l’un des rares pays au monde où la couverture des habitants des villes en matière d’assainissement a régressé entre 1990 et 2006, selon l’Unicef et l’Organisation mondiale de la santé.

Wilna Sinvry, 42 ans, vit avec ses deux enfants dans le camp Delmas 31, où les habitants ont reçu des instructions illustrées sur la façon d’utiliser les sacs et de s’en débarrasser. « Avant le séisme, je faisais souvent dans un sac plastique noir et je devais me lever à quatre heures du matin pour aller le jeter dans un ravin ».

Excerpt from an Oxfam information sheet in a trial of the Peepoo composting toilet bag technology in Haiti (2010)
Photo: Oxfam
Extrait d'une fiche d'information d'Oxfam dans un essai de la technologie de compostage ''Peepoo trousse'' de toilette en Haïti
Viabilité


Selon Camilla Wirseen, coordinatrice et l’une des fondatrices du projet Peepoo, Haïti n’est plus dans la phase de réponse initiale, mais les essais du Peepoo à Port-au-Prince fourniront néanmoins des informations utiles sur la viabilité de cette méthode dans des situations de réponse aux catastrophes.

« Nous parlons, certes, de toilettes mais il s’agit aussi d’un système d’assainissement complet », a-t-elle dit à IRIN. « Dans des situations de réponse aux catastrophes, par exemple, comment les sacs seraient-ils distribués – parachutés au besoin ? Avec les poubelles qui vont avec, ou sans ? Comment seraient-ils collectés ? S’il s’agit de zones difficiles d’accès, pourrait-on creuser un trou pour jeter les sacs ? »

Oxfam est en train de finaliser son rapport d’évaluation, selon Deepa Patel qui travaille pour l’ONG à Port-au-Prince. Les recommandations indiquent que les conditions de stockage (comme la température) doivent être explicites et que le rapport coût-efficacité doit faire l’objet d’une étude plus approfondie.

Oxfam et l’ONG SOIL (Sustainable Organic Integrated Livelihoods) sont aussi en train d’expérimenter des toilettes sèches et d’autres techniques d’ « assainissement écologique » en Haïti.

np/cb/og/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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