L’hôpital est propre et bien éclairé, la gestion administrative des patients, méthodique. Difficile d’imaginer que les quatre étages du bâtiment ont été entièrement envahis lorsque le typhon Ketsana a frappé Manille le 26 septembre 2009.
Plus de 80 pour cent de la capitale a été inondée. Une semaine plus tard, le typhon Parma a frappé le nord de l’île de Luzon, puis un troisième typhon, Mirinae, a touché le pays en octobre. En tout, plus de 1 000 personnes ont trouvé la mort et plus de 10 millions de personnes ont été affectées.
Les 27 centres médicaux de la ville de Cainta ont été touchés par les inondations, les pires que le pays ait connues depuis des dizaines d’années. De nombreuses personnes ont trouvé refuge dans les écoles, d’autres ont envahi l’hôpital afin de recevoir une aide médicale. Les inondations ont emporté des voitures et des maisons entières sur leur passage.
L’hôpital a été épargné, mais de nombreux membres du personnel ont dû rester chez eux, tandis que d’autres n’ont pu quitter les locaux privés d’électricité et ont dû faire face à la diminution rapide des réserves de nourriture et de médicaments.
« Nombre de nos 94 docteurs ont été affectés. Nous n’avions pas de courant, mais nous avons tout de même essayé de faire de notre mieux », a dit Antonio Cadano, directeur de l’hôpital.
« Nous avons tiré une leçon importante du passage de Ketsana : désormais, nous allons faire des réserves de médicaments, prendre des mesures de prévoyance et mettre en place les stratégies nécessaires », a-t-il ajouté.
Au début du mois, les Nations Unies ont lancé une campagne mondiale ciblant les écoles et hôpitaux qui ne sont pas sûrs, mais où les personnes les plus vulnérables se réfugient et où l’on note le plus grand nombre de victimes lors des catastrophes.
La Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes (SIPC), lancée par les Nations Unies, a noté que 42 écoles primaires et secondaires de Manille ont été inondées l’année dernière, tandis que 30 hôpitaux privés et publics et 100 centres médicaux ont endommagés.
Une leçon à retenir
Selon Renaud Meyer, représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement aux Philippines, les typhons qui ont balayé le pays l’année dernière ont permis d’identifier des faiblesses, mais également de tirer des leçons importantes.
Photo: David Swanson/IRIN |
Les écoles comme celle de cette fillette jouent un rôle important lorsque survient une catastrophe |
Selon la Commission nationale de reconstruction du gouvernement, ce dernier a alloué une somme de 852 millions de pesos (19,3 millions de dollars) pour effectuer des réparations dans 19 grands hôpitaux d’État et dans des milliers de classes d’écoles primaires endommagées par les inondations.
Les efforts de reconstruction et de réhabilitation devraient se concentrer sur le renforcement des bâtiments afin qu’ils résistent aux catastrophes naturelles, a indiqué Glenn Rabonza, responsable du Bureau de la Protection civile de Manille.
« Dans le cadre de notre engagement dans la campagne des Nations Unies en faveur du renforcement de la sécurité des écoles et des hôpitaux, des efforts sont désormais réalisés pour sécuriser les infrastructures importantes et les protéger des catastrophes », a dit M. Rabonza à IRIN.
« Nous avons également demandé aux organes administratifs de réaliser des exercices d’entraînement aux procédures d’urgence régulièrement dans tous les bâtiments gouvernementaux et aux écoles de se munir de trousses d’urgence », a-t-il dit.
« Résistance aux catastrophes »
L’hôpital municipal de Cainta a acheté des groupes électrogènes et un comité de préparation aux catastrophes a été mis en place peu de temps après le passage du typhon Ketsana.
Les 600 membres du personnel de l’hôpital, du personnel de maintenance au personnel médical, ont reçu une formation aux procédures d’urgence en cas de catastrophe. Le matériel de communication a également été modernisé avec l’installation d’une antenne-relais au cas où les lignes téléphoniques ne fonctionneraient pas.
« Notre objectif est de protéger l’hôpital en cas de catastrophe, si possible », a indiqué M. Cadano, dont le domicile, situé dans le district de Marikina, près de Cainta, a été endommagé par les inondations de l’an dernier.
Cathy Rodriguez, 75 ans, sage-femme bénévole à l’hôpital, a indiqué que les personnes les plus vulnérables l’année dernière étaient les femmes enceintes et que nombre d’entre elles avaient accouché dans des centres d’évacuation insalubres et surchargés.
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