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Haïti, signal d’alarme pour la préparation aux séismes

A busy street in Kathmandu's Thamel area. Kathmandu is the most densely populated city in the whole country and considered at high risk of an earthquake David Swanson/IRIN
Des experts au Népal ont fait part de leurs préoccupations concernant le niveau de préparation aux séismes après la récente catastrophe en Haïti.

« Je supplie le Népal de ne pas attendre ce terrible moment. Plus nous nous préparons maintenant, plus de Népalais survivront et plus vite le Népal se rétablira », a dit à IRIN John Galetzka, géologue de terrain pour l’Institut de technologie de Californie.

Selon les spécialistes, la principale source d’activité sismique au Népal est la subduction de la plaque indienne sous la plaque tibétaine, autrement dit, l’Himalaya.

« Plus je lis sur ce qui s’est passé en Haïti, plus je suis préoccupée », a dit Wendy Cue, responsable du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Katmandou.

Si un séisme de la même magnitude ou plus violent frappait le Népal, les conséquences pourraient être bien pires.

« Le Népal a déjà connu et connaîtra encore des séismes dans le futur de la même magnitude que le récent tremblement de terre au Chili (de magnitude 8,8). Un séisme de cette taille ne serait pas deux fois ni trois fois plus important que celui de magnitude 7 en Haïti en terme d’énergie dégagée, mais des milliers de fois plus important », a averti M. Galetzka, qui a beaucoup travaillé dans la région ainsi qu’en Amérique du Sud.

Plus de 16 séismes de grande envergure ont secoué le Népal depuis 1223 et le dernier a eu lieu en 1998, selon le rapport de catastrophe au Népal de janvier 2010, préparé par le gouvernement népalais et le Disaster Preparedness Network-Nepal (DPNET).

En 1934, un tremblement de terre de magnitude 8,3 a tué plus de 8 500 personnes dans la vallée de Katmandou.

« Aujourd’hui, un séisme d’une telle magnitude pourrait être catastrophique », a dit Amod Dixit, expert en préparation aux séismes et directeur de la National Society for Expert Technology (NSET), un important groupe local de citoyens engagé dans des projets d’éducation sur les catastrophes sismiques et de réduction des risques.

Scénario des dommages

Selon un scénario des dommages émis en 2002 par l’agence japonaise de coopération internationale (JICA), en collaboration avec le ministère de l’Intérieur, un tremblement de terre de magnitude 7,5 à Katmandou ferait au moins 40 000 morts et près de 100 000 blessés.

Des dizaines de ponts reliant la ville au reste du pays pourraient s’effondrer et la plupart des infrastructures de santé seraient détruites.

« La catastrophe en Haïti a accentué de manière significative la prise de conscience sur les séismes au Népal et nous espérons que cela entraînera davantage d’actions pour éviter un potentiel Haïti ici »
Environ 95 pour cent des canalisations d’eau pourraient être endommagées et 40 pour cent des lignes électriques et toutes les stations de conversion pourraient être détruites.

Mais le scénario était basé sur une population de 1,5 million d’habitants. Les estimations du gouvernement suggèrent que la population a presque doublé depuis.

Selon la NSET et GeoHazards International (GHI), une organisation non gouvernementale (ONG) dont le siège se trouve aux États-Unis et qui a mené plusieurs enquêtes et recherches sur les risques de tremblement de terre dans le pays, un séisme de magnitude 7,5 ou 8 ferait aujourd’hui plus de 100 000 morts et 500 000 blessés et laisserait 1,5 million de personnes sans abri.

Risques aéroportuaires

Si Tribhuwan International, le seul aéroport international du pays était très endommagé, Katmandou, touchée par le séisme, pourrait bien être coupée de toute aide internationale immédiate.

Les spécialistes des Nations Unies, les organisations internationales, les ONG et le gouvernement sont particulièrement inquiets à ce sujet, car cela pourrait ralentir, voire empêcher, toute intervention dans ce pays montagneux et enclavé. Alors que Port-au-Prince, en Haïti, possède un port actif, au Népal, la majorité de l’aide devrait être apportée par les airs.

Loi sur la gestion des catastrophes

« La catastrophe en Haïti a accentué de manière significative la prise de conscience sur les séismes au Népal et nous espérons que cela entraînera davantage d’actions pour éviter un potentiel Haïti ici », a dit Mme Cue, d’OCHA.

« La tragédie en Haïti a été le signal d’alarme nous avertissant qu’il fallait agir maintenant », a dit Thir Bahadur GC, haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur.

Le gouvernement accélère l’adoption de la loi sur la gestion des catastrophes, qui aborde, pour la première fois, les stratégies de préparation, d’atténuation, d’intervention et de rétablissement au niveau national et remplacera bientôt le règlement insuffisant de 1992, qui se concentrait principalement sur l’intervention à la suite de catastrophes, a-t-il dit.

« Nous appliquerons bientôt strictement les codes de construction et nous renforcerons nos programmes de préparation, car nous faisons l’objet de fortes pressions de tous côtés, surtout après le séisme en Haïti », a-t-il ajouté.

Plusieurs ministres – dont ceux chargés des routes, du développement local, de la santé, de l’éducation, de l’aménagement et de la justice – entrent également en collaboration pour la première fois avec le ministère de l’Intérieur en faveur de la préparation aux séismes.

« Les choses avancent beaucoup plus vite qu’avant », a dit Thir Bahadur GC.

nn/ds/cb/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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