« Nos établissements de santé n’ont connu aucun développement en 35 ans. La construction du dernier établissement de santé en province a eu lieu dans les années 1970 et à Bagdad, c’était en 1984-85 », a dit à IRIN le ministre de la Santé iraquien, Salih al-Hasnawi, avant d’ajouter que ces établissements n’ont connu aucun développement depuis lors.
Lors du séminaire sur la santé organisée par l’organisation non gouvernementale International Medical Corps (IMC), dont le siège se trouve aux États-Unis, le ministre a dit que « le processus de développement [de ces installations] pour satisfaire les normes internationales est long et compliqué ».
Le séminaire de deux jours faisait partie de l’initiative de l’IMC pour aider les hauts responsables iraquiens à fournir des soins de santé au niveau local, régional et national.
« Je pense qu’il va être difficile de faire évoluer les établissements [de santé], mais c’est pour cela que nous sommes ici pour aider le ministère [de la santé] et les Iraquiens et cela pourrait prendre des mois, voire des années », a dit à IRIN Gerald Evans, directeur du programme sur la santé en Irak de l’IMC. « C’est un processus sans fin. Je ne dirais pas que nous avons une approche de référence, mais que nous avons commencé un processus et cela représente un succès pour nous ».
Selon les Indicateurs du développement dans le monde 2009 de la Banque mondiale, l’espérance de vie en Irak était de 65 ans en 1990. Elle est montée à 71 ans en 1996, mais est redescendue à 67 ans en 2007.
L’impact de la guerre
L’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 pour renverser l’ancien président Saddam Hussein a représenté un important revers pour les infrastructures de santé du pays, ont dit des experts.
« L’impact de la guerre sur les infrastructures médicales du pays est illustré par l’évolution des vaccinations contre les principales maladies, ce qui est un bon indicateur de la délivrance de soins de santé préventifs », a écrit dans un blog Steven Levingstone, blogueur invité du Washington Post, le 30 mars, citant un extrait du livre War and the Health of Nations de Zaryab Iqbal, professeur assistant en sciences politiques à l’université d’État de Pennsylvanie.
Il a remarqué que les taux d’immunisation contre la polio, la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la rougeole avaient baissé de 10 à 20 pour cent entre 1999 et 2005. « Cette tendance à la diminution des taux d’immunisation pourrait avoir de graves répercussions sur la santé de la population et sur la prévalence des maladies à l’avenir », a écrit M. Levingstone.
M. al-Hasnawi a dit que le gouvernement travaillait à la modernisation des établissements de santé du pays, à l’établissement d’une liste des médicaments devant être mis à disposition dans tout le pays et à la simplification de l’accès des professionnels de santé aux formations à l’étranger.
« Notre système de santé n’est désormais pas très loin de ceux des autres pays de la région, notamment depuis qui nous avons signé des contrats, l’année dernière, pour moderniser les établissements de santé grâce à de nouveaux équipements, notamment en cancérologie, et que nous avons fourni tous les médicaments nécessaires », a-t-il dit.
sm/at/ed/gd/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions