Quelque 163 civils sont morts et 187 ont été blessés au cours d’incidents violents dans différentes parties du pays en janvier et février 2010, contre 201 morts à la même période en 2009, a dit La Commission afghane indépendante des droits humains (AIHRC).
Fareed Hamidi, commissaire de l’AIHRC, a dit à IRIN que « 92 morts de civils ont été attribuées à l’opposition armée et 71 aux forces progouvernementales afghanes et étrangères ».
L’Afghanistan Rights Monitor (ARM), un organisme non gouvernemental de surveillance des droits humains, a présenté des chiffres légèrement différents : 201 morts parmi les civils au cours des deux premiers mois de 2010, contre 297 en 2009.
L’ARM a dit qu’il rassemblait des données provenant de sources variées, dont les médias locaux et internationaux, les responsables du gouvernement, les conseils provinciaux, les ONG (organisations non gouvernementales) et la population locale. L’AIHRC a dit qu’elle vérifiait les incidents violents grâce à ses bureaux provinciaux et une « équipe de vérification des pertes civiles ».
Ces chiffres peuvent surprendre, étant donné l’importante opération militaire anti-Talibans lancée le 13 février dans la province de Helmand, dans le sud du pays.
« Ce sont les attentats suicides, les bombes improvisées, les frappes aériennes et les tirs croisés entre belligérants qui ont causé la plupart des morts chez les civils au cours des deux derniers mois », a dit à IRIN Ajmal Samadi, directeur d’ARM.
D’après lui, au moins 45 civils sont morts dans les provinces de Helmand et Uruzgan, dans le sud de l’Afghanistan, à cause des frappes aériennes et des opérations militaires menées par les forces progouvernementales afghanes et étrangères entre le 13 et le 23 février 2010.
Jeff Lifton, porte-parole des forces dirigées par l’OTAN à Kaboul, a déploré la mort de 15 civils tués par les forces étrangères au cours de l’offensive du district de Nad Ali, dans la province de Helmand ; et le haut commandant militaire de l'OTAN en Afghanistan a présenté des excuses, le 22 février, pour la mort de plusieurs civils lors d’une frappe aérienne dans la province d’Uruzgan.
Pas d’excuses
Les insurgés talibans ne présentent généralement pas d’excuses publiques pour le mal qu’ils causent aux civils, bien qu’ils aient revendiqué la responsabilité de l’attaque d’une maison d'hôtes dans le centre de Kaboul le 26 février, qui, d’après le cabinet du président Hamid Karzai, a causé la mort de 13 civils, dont six étrangers.
Le 28 février, dans le district de Nawzad de la province de Helmand, une bombe improvisée placée sur le bord de la route – vraisemblablement par les Talibans – a fait au moins sept morts et cinq blessés, d’après le ministère de l’Intérieur.
« Verbalement, les belligérants respectent la protection des civils, mais en pratique, ils ont tous tué un nombre alarmant de civils. Nous en avons assez des promesses creuses. Il est temps pour tous d’arrêter de tuer des civils », a dit M. Samadi, de l’ARM.
Une unité de défense des droits humains au sein de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), qui surveille les pertes civiles depuis 2007, a dit qu’elle publiait ses chiffres tous les deux ans. En janvier et février 2009, elle a enregistré 290 morts dans la population civile.
L’année dernière a été l’année la plus meurtrière pour les civils afghans depuis la chute du régime des Talibans en 2001, d’après les organismes de surveillance des droits humains et la MANUA, et le conflit ne semble pas s’apaiser en 2010, étant donné que les Etats-Unis et l’OTAN ont considérablement renforcé leurs troupes.
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